@Kurelon : Surtout qu'à aucun moment ils envisagent qu'il y ait des personnes (comme moi) que les contacts sociaux mettent mal à l'aise, et qui plus est en tant que tentative de séduction. Ils envisagent pas non plus que certaines femmes puissent avoir subit des traumas, agressions, viols, et être au mieux très mal à l'aise, au pire dans un état d'anxiété intense lorsqu'un homme cishet leur impose sa présence. Que, aussi, elles sont peut-être pas hétéros et que ça peut potentiellement les faire grave chier ou les mettre dans un inconfort assez conséquent.
Qu'il y a en fait plein de raisons pour lesquelles les femmes ne sont pas forcément disponibles ou désireuses d'avoir un contact social imposé et imprévu (que ce soit avec un cismec ou non d'ailleurs).
Mais non. Ca, ça semble même pas effleurer leur esprit.
Perso je suis phobique sociale et le fait de savoir que si je marche dans la rue (chose que je galère déjà à faire de base) j'ai toute les chances pour qu'un sac à merde s'octroie le droit de s'imposer à moi juste parce qu'IL en avait envie, ça me fout dans un état de stress considérable, et je pense réellement qu'en cas de pression intense (genre dans une foule ou autre) je pourrais vraiment en venir à me montrer dangereuse (je suis toujours armée quand je sors depuis que j'ai été agressée : lacri, tazer, cutter, couteau) et attaquer sans sommation juste pour arriver à fuir sans avoir peur qu'on continue de s'imposer à moi.
Je pense que les cismecs n'imaginent juste pas à quel point ils peuvent être oppressant tout simplement parce qu'ils sont dans une position de dominants et qu'eux ne craignent pas les femmes comme nous les craignons eux. Ils n'ont pas peur en rentrant chez eux le soir, en prenant le dernier metro, celui où y'a juste deux personnes dedans en plus de toi. Ils savent pas ce que c'est que de te changer et de mettre un jogging/des fringues larges et de coincer tes cheveux dans un bonnet pour pas qu'on devine ton genre et ainsi limiter les tentatives d'approches ou autres quand tu rentres de soirée. De se balader en improvisant un poing américain avec ses clefs. De se retourner tout les dix pas pour vérifier que le mec derrière toi te suis encore ou pas. De devoir faire des détours pour éviter certaines rue. Pour éviter le groupe de mecs passablement éméchés que t'as repéré de loin.
J'avais vu un Tweet qui disait en gros :
"C'est drôle, mais la chose que craignent le plus les hommes quand ils vont en prison, c'est celle que redoutent les femmes en marchant dans la rue."
Et je trouve cette phrase infiniment frappante pour montrer l'asymétrie de ce que nous vivons socialement. Quelque part ça m'étonne pas qu'on se mange des remarques comme quoi on exagère : pour eux ça arrive jamais, donc ils le craignent pas. Pour eux c'est pas grave d'aborder une nana, parce qu'ils savent pas ce que c'est que de se faire accoster de manière plus ou moins insistante plusieurs fois par jour.
Je me sens blasée en fait, mais genre, profondément blasée. J'ai l'impression que jamais ils ne prennent en compte de ressentis, d'expériences autres que la leur, et ça me brise les ovaires et me désespère profondément.
Sinon, hier mon copain m'a dit un truc qui m'a beaucoup touchée.
En fait on parlait de mon vécu et tout particulièrement des violences sexistes que j'avais pu subir, et je lui ai dit que je voulais pas qu'il se mette à penser comme les masculinistes à savoir dire que toutes les femmes se tournant vers le féminisme ont forcément vécu des traumatismes et il m'a répondu :
"Dans ton cas, je dirais que tu t'es juste mangée la réalité brutalement dans la gueule."
Et j'ai trouvé ça vachement joliment dit. Y'a pas forcément besoin de vivre des choses traumatisantes pour s'apercevoir qu'on a besoin du féminisme, certaines personnes baignent dedans de par leur éducation et ont déjà une certaine lucidité, mais dans notre société sexiste certaines autres personnes ont été élevées que par le prisme du sexisme (et j'en fais partie) et ont besoin d'un déclic quel qu'il soit pour ouvrir les yeux là dessus. En ce qui me concerne c'est parce que j'ai été violée, et que les féministes ont été les seules personnes à me dire que non, je l'avais pas mérité, que non c'était pas ma faute, que non j'étais pas seule, que non c'était pas normal, et que oui, c'était horrible, choses que personne n'a su me dire à l'époque.
Donc voilà. Je voulais vous partager cette petite citation, si comme moi il vous arrivait de culpabiliser un peu de rentrer dans le cliché de la "féministe traumatisée" que les mascus aiment nous ressortir pour tenter de discréditer nos paroles (d'ailleurs wtf, c'est quoi la logique de ce raisonnement ? : "T'as vécu des violences sexistes donc t'es pas capable de parler des violences sexistes" ?
) moi maintenant en ce qui me concerne je me dirais ça 
(Je suis peut-être à côté de la plaque et aussi bien je m'emballe toute seule ceci dit, hésitez pas à me le dire
)
Qu'il y a en fait plein de raisons pour lesquelles les femmes ne sont pas forcément disponibles ou désireuses d'avoir un contact social imposé et imprévu (que ce soit avec un cismec ou non d'ailleurs).
Mais non. Ca, ça semble même pas effleurer leur esprit.

Perso je suis phobique sociale et le fait de savoir que si je marche dans la rue (chose que je galère déjà à faire de base) j'ai toute les chances pour qu'un sac à merde s'octroie le droit de s'imposer à moi juste parce qu'IL en avait envie, ça me fout dans un état de stress considérable, et je pense réellement qu'en cas de pression intense (genre dans une foule ou autre) je pourrais vraiment en venir à me montrer dangereuse (je suis toujours armée quand je sors depuis que j'ai été agressée : lacri, tazer, cutter, couteau) et attaquer sans sommation juste pour arriver à fuir sans avoir peur qu'on continue de s'imposer à moi.
Je pense que les cismecs n'imaginent juste pas à quel point ils peuvent être oppressant tout simplement parce qu'ils sont dans une position de dominants et qu'eux ne craignent pas les femmes comme nous les craignons eux. Ils n'ont pas peur en rentrant chez eux le soir, en prenant le dernier metro, celui où y'a juste deux personnes dedans en plus de toi. Ils savent pas ce que c'est que de te changer et de mettre un jogging/des fringues larges et de coincer tes cheveux dans un bonnet pour pas qu'on devine ton genre et ainsi limiter les tentatives d'approches ou autres quand tu rentres de soirée. De se balader en improvisant un poing américain avec ses clefs. De se retourner tout les dix pas pour vérifier que le mec derrière toi te suis encore ou pas. De devoir faire des détours pour éviter certaines rue. Pour éviter le groupe de mecs passablement éméchés que t'as repéré de loin.
J'avais vu un Tweet qui disait en gros :
"C'est drôle, mais la chose que craignent le plus les hommes quand ils vont en prison, c'est celle que redoutent les femmes en marchant dans la rue."
Et je trouve cette phrase infiniment frappante pour montrer l'asymétrie de ce que nous vivons socialement. Quelque part ça m'étonne pas qu'on se mange des remarques comme quoi on exagère : pour eux ça arrive jamais, donc ils le craignent pas. Pour eux c'est pas grave d'aborder une nana, parce qu'ils savent pas ce que c'est que de se faire accoster de manière plus ou moins insistante plusieurs fois par jour.
Je me sens blasée en fait, mais genre, profondément blasée. J'ai l'impression que jamais ils ne prennent en compte de ressentis, d'expériences autres que la leur, et ça me brise les ovaires et me désespère profondément.
Sinon, hier mon copain m'a dit un truc qui m'a beaucoup touchée.
En fait on parlait de mon vécu et tout particulièrement des violences sexistes que j'avais pu subir, et je lui ai dit que je voulais pas qu'il se mette à penser comme les masculinistes à savoir dire que toutes les femmes se tournant vers le féminisme ont forcément vécu des traumatismes et il m'a répondu :
"Dans ton cas, je dirais que tu t'es juste mangée la réalité brutalement dans la gueule."
Et j'ai trouvé ça vachement joliment dit. Y'a pas forcément besoin de vivre des choses traumatisantes pour s'apercevoir qu'on a besoin du féminisme, certaines personnes baignent dedans de par leur éducation et ont déjà une certaine lucidité, mais dans notre société sexiste certaines autres personnes ont été élevées que par le prisme du sexisme (et j'en fais partie) et ont besoin d'un déclic quel qu'il soit pour ouvrir les yeux là dessus. En ce qui me concerne c'est parce que j'ai été violée, et que les féministes ont été les seules personnes à me dire que non, je l'avais pas mérité, que non c'était pas ma faute, que non j'étais pas seule, que non c'était pas normal, et que oui, c'était horrible, choses que personne n'a su me dire à l'époque.
Donc voilà. Je voulais vous partager cette petite citation, si comme moi il vous arrivait de culpabiliser un peu de rentrer dans le cliché de la "féministe traumatisée" que les mascus aiment nous ressortir pour tenter de discréditer nos paroles (d'ailleurs wtf, c'est quoi la logique de ce raisonnement ? : "T'as vécu des violences sexistes donc t'es pas capable de parler des violences sexistes" ?


(Je suis peut-être à côté de la plaque et aussi bien je m'emballe toute seule ceci dit, hésitez pas à me le dire
