Je suis un peu mal à l'aise et j'avais envie de poster dans la VPS.
TW : Violences conjugales
Hier soir, j'étais avec des copains. On parlait de la justice parfois laxiste sur certaines affaires et ça m'a amené à parler de ma copine battue pendant 4 ans, qui a porté plainte contre son ex qui a pris 4 mois.. et c'est tout. (je reviendrai sûrement en parler plus tard)
L'un de mes potes commence à dire "mais pourquoi les femmes restent?". Je lui explique qu'il ne faudrait pas poser cette question et retourner le problème, en se demandant à l'origine pourquoi les hommes frappent / humilient / violent. Il réitère sa question et je lui explique l'emprise qu'une personne peut avoir sur une autre, la peur, le fait d'être amoureux aussi... Il avait du mal à y croire. Il n'était pas trop culpabilisant, dans le sens où il avait une vraie envie de réponse et estimait que les femmes avaient en France les "moyens de partir" et étaient souvent courageuses... Mais il ne comprenait pas pourquoi ces femmes restaient. (Je ne veux pas être l'avocate du diable, mais je crois que pour quelqu'un n'ayant jamais vécu l'abus ou l'emprise, c'est difficile à comprendre.) Comme j'avais bu, j'ai un peu perdu patience et je lui ai expliqué ce que c'était que l'emprise, que la peur précisément car j'avais eu un ex violent (tous mes amis le connaissent, parfois très bien). Avec mon histoire à moi. Et tout le monde s'est tu. Ca faisait argument d'autorité...
Je suis super mal à l'aise parce-que j'ai "utilisé" quelque chose de sensible pour faire passer une idée, j'ai l'impression d'avoir instrumentalisé des sentiments. Mais surtout, je n'aurais jamais dit à mes copains, sans avoir bu, qu'il avait été violent. Mes potes savaient que c'était un connard, pas forcément qu'il était violent quoi.. Je suis tiraillée entre "marre de se taire et d'avoir honte des violences subies" et "bordel pourquoi j'ai dit ça"
(ne surtout pas citer)