Veille Permanente Sexisme

[MorganeGirly]

@SuperGeekette oui je comprends ce que tu veux dire mais vu que le thème du film c'est la grossesse, il n'aurait pas duré bien longtemps s'il y avait eu avortement
Je n'ai pas vu Juno mais je pense que la question se pose différemment car l'héroïne y est mineure et n'envisage pas de garder l'enfant (je crois? Est-ce un SPOILER? ). Du coup, le fait qu'elle ne choisit pas l'avortement parait plus idéologique que dans Joséphine je pense, non?
Après je trouve aussi nécessaire de montrer de manière positive les mères ados qui s'en prennent plein la gueule (y compris par ceux qui sont contre l'avortement) alors qu'elles vivent une situation très compliquée et je crois que le rejet social pour ces filles est encore plus fort aux US? Mais après peut-être que Juno n'abordait pas vraiment ce sujet au fond?
Mais oui je suis d'accord avec toi pour les fictions où la grossesse non désirée n'est pas le sujet principal, le fait que l'avortement ne soit pas trop envisagé pose problème. Après, quand le sujet c'est la grossesse, ben ça me paraît logique que l'héroïne n'avorté pas Quant au fait qu'il y ait plus de films légers dont le thème est la grossesse plutôt que l'avortement, je trouve ça logique aussi. Dans l'idéal l'avortement est un détail qui ne donne pas de matière à un film entier et si ça devient un choix lourd et difficile dont on décrit le combat pendant 2h du coup, on change de registre.
Mais on est d'accord sur le fond.

 

[madmoizelle N]

@L'océan de la vie Ici et là, 2 articles d'Everyday Feminism au sujet d'être un bon allié. Et ici et là, 2 vidéos que j'avais bien aimé. Et selon moi, être un bon allié c'est avant toute chose vouloir que la voix des femmes/racisés/homos/whatever soit entendue alors parler à leur place c'est contre productif.

Sinon je venais me plaindre de l'injonction au "féminisme" que je subis un peu trop en ce moment (ou alors j'y fais plus attention, je sais pas). J'ai le droit d'aimer me maquiller, porter des robes et des bijoux. Ce n'est pas parce que je m'épile régulièrement et que j'aime cuisiner que je suis la pire personne au monde. C'est marrant de venir critiquer mes choix sur la base du féminisme qui, selon moi, consiste justement à laisser les femmes faire leur choix comme elle l'entendent. Non ce n'est pas le nombre de poils sous mon aisselle qui fait de moi une bonne ou une mauvaise féministe.

 

[mammuthus]

Je voudrais aborder un sujet un peu compliqué.

Je passe du temps sur d'autre forum, où parfois la nécessite de défendre le féminisme se fait sentir. La plupart du temps, ça marche bien.
Parfois, cependant, je me retrouve à défendre cette cause accompagnée d'individu qui sont malheureusement trop touchée/en colère pour avoir le recul et/ou discernement nécessaire pour ne pas faire des généralités type "tous les hommes sont des connards". Evidemment, la plupart ne le pense pas, et ça vient (je crois en tout cas, pour l'avoir vécu) de la frustration de voir des personnes même bien intentionné sortir de grosses bouses irréfléchis, et de se sentir seule, tout le temps, contre une montagne de personnes inertes.

Que faire dans ce cas ? Je ne cautionne pas ce genre de propos, même s'il m'est arrivé d'en avoir marre aussi au point de m'énerver et de dire n'importe quoi. Comment signifier dans ce cas, que l'on comprend le ras-le-bol de la personne, que parallèlement son propos n'est pas constructif dans ces circonstances (sans lui donner encore plus l'impression d'être incompris.e) et qu'iel a le droit aussi de se tromper et de s'énerver.

Comment faites-vous pour a la fois maintenir un discours constructif et cohérent auprès de vos interlocuteurs, et prendre en compte qu'un "co-équipier" craque ?

 

[Maud Kennedy]

Peut-être que tu pourrais lui dire que tu comprends sa réaction mais que généraliser est toujous contreproductif et que ça revient au même que dire "les femmes sont toutes des salopes"???

 

[mammuthus]

@Maud Kennedy Mais est-ce que c'est pas un peu violent pour la personne qui a laissé des propos lui échapper, de se retrouver indirectement comparé aux personnes auxquelles elle s'oppose ?

 

[Morpheme]

@mammuthus Mais il n'y a pas d'obligation d'être "constructif" quand on réagit à ce qui nous opprime, non ?

 

[Séraphie]

Les madz, ça y est, j'ai divorcé de mon violeur !

Par contre, j'aimerai porter plainte. Auriez-vous un article avec des conseils pour porter plaintes pour viol et violence conjugal ? Des conseils et témoignages à me donner ?

Merci

 

[Pochemuchka-Lilou]

@Séraphie : Alors déjà courage pour la plainte !

Le site sos-femmes a fait un petit récapitulatif qui ne me paraît pas trop mal.
Un autre récapitulatif, cette fois fait par le Collectif féministe contre le viol.
Madmoizelle a fait un article sur la question (avec les réponses d'un policier).

Après, ce sont des informations assez basiques.

Sinon le gouvernement a établi la liste des numéros de téléphone qui servent à informer, ainsi qu'une carte des associations.

Pour ce qui est de témoignages, il y avait le hashtag #Jenaipasportéplainte, sur Twitter, lancé suite à la campagne Je n'ai pas porté plainte ; et le Tumblr J'ai porté plainte, mais ce dernier a été supprimé ou je ne sais quoi, enfin je comprends rien à Tumblr en général mais là quand on va dessus on ne tombe plus que sur des photos de bouffe .

 

[Neverland90]

Concernant l'émission "c'est mon choix", j'avais vu celui des gens qui ne voulaient pas d'enfants, sérieux, j'ai trouvé ça au contraire très "anti-choix", les gens qui ne veulent pas d'enfants sont vu limite comme des handicapés sociaux ou des égoïstes. Ou du moins c'est l'impression que donnait la conclusion de l'émission. Après le débats sur les poils ou le non désir d'enfant restent épineux car ce sont des conditionnements de la société et allé à l'encontre reste assez tabou.

Encore un truc super choquant, c'est au Japon et j'espère qu'un jour ça évoluera: http://madame.lefigaro.fr/societe/-mise-au-ban-star-de-la-television-japonaise-sexisme-080216-112369

 

[Klavdeia]

Je sors de mon sous-marin pour vous demander un peu d'aide.

J'ai déjà pu lire/entendre la notion "d'allié.e.s" dans les luttes et en l'occurrence il me semble que les hommes féministes sont considérés comme des alliés du féminisme, les femmes étant les premières concernées.
J'ai un ami qui se dit féministe. Or, il estime (dans la lutte contre le sexisme, mais aussi le racisme, le spécisme, etc.) que c'est l'argumentation qui prime sur la position (donc pour prendre la lutte contre le racisme, il estime qu'une personne non-racisée doit être plus écoutée si son argumentation est meilleure qu'une personne racisée par exemple). Lorsque j'ai voulu démontrer qu'il fallait que ce soit les personnes concernées qui puissent juger du caractère oppressif ou non de la situation, il m'a dit que j'utilisais un "argument d'autorité". Et quand je l'ai renvoyé à la notion d'allié, il m'a dit ne pas comprendre, et c'est le serpent qui s'est mordu la queue.

Je suis encore en train d'apprendre, donc même si j'ai compris la notion, j'ai visiblement du mal à la réexpliquer (surtout avec quelqu'un de buté sur son idée). Donc si vous avez des articles qui expliquent ça, je suis preneuse.

J'espère que j'utilise le vocabulaire adéquat, si j'ai fait des erreurs de langage, n'hésitez surtout pas à me les signaler.

Je vais probablement me faire balancer des tomates, mais je crois que je suis plutôt d'accord avec lui. En fait, je fais une grande différence entre les moments où on parle de ressenti et ceux où on argumente.

Quand on parle de ressenti par rapport à une oppression, c'est évidemment la parole des concerné-es qui prime, je ne vois même pas ce qu'un-e non-concerné-e pourrait avoir à dire sur la question en fait. Si un homme cis-hétéro me dit que franchement il ne trouve pas le harcèlement de rue dérangeant ou qu'un-e blanc-he explique que franchement il ou elle ne ressent pas de racisme en France, bah, euh, à part "cool ta vie" je n'aurais pas grand chose à répondre, c'est une non-information tellement c'est vide de sens. Sur le plan du pur ressenti, en tant que non-concerné-e mais néanmoins allié-ée, on ne peut rien faire d'autre que laisser la parole à ceux-celles qui le sont quand c'est possible, ou sinon la relayer du mieux qu'on peut. Tout simplement parce que ce sont eux et elles qui ont les informations, je ne vois pas ce qu'on peut apporter sur ce plan là en n'étant pas concerné.
En revanche, quand il s'agit d'analyser les situations ou de chercher à y apporter des solutions, je prône fermement le fait de donner la parole à tout le monde de façon égale. Pour moi, c'est d'un point de vue sociologique que ça s'analyse une discrimination, pas d'un point de vue individuel. Alors là oui, c'est l'argumentation qui prime sur la position. (Et si c'était pas clair, j'entends par une bonne argumentation, c'est celle qui s'appuie sur des informations solides et un esprit aiguisé. Pas celle de celui ou celle qui parle le plus fort ou dont la position lui permet qu'on l'écoute davantage) Et puis ça pose problème de faire primer les ressentis des gens sur l'argumentation, puisque par définition un ressenti c'est ce qu'il y a de plus personnel et deux personnes avec la même oppression pourront ressentir les choses différemment : qui est-ce qu'on écoute dans ce cas là ? Je pense notamment au sujet de l'appropriation culturelle. Même si ton pote mexicain t'as dit que les tutos d'états-uniennes sur les maquillages de Calavera ne le dérangeaient pas, si je te donne un peu d'infos sur les rapports de pouvoir entre USA et Mexique, ça ne serait pas moins pertinent parce que je suis française. Si ?

 

[mammuthus]

@Morpheme J'avoue que spontanément je dirais que non, il n'est pas nécessaire d'être constructif face à une oppression. Et néanmoins, j'ai plus souvent l'impression de m'opposer à des enfants qu'à des adultes dans ce genre de cas , et je préfère donc l'approche pédagogique. M'énerver, même si c'est légitime, me laisse à chaque fois le gout amer de voir que je suis incomprise, immédiatement discréditée de mon propos parce qu'il est devenu "émotionnel".

Du coup, je me rends compte que ma question relève de questionnement plus généraux sur quelle approche avoir pour quel résultat. Est-ce que le pragmatisme doit supplanter l'idéologie (Oh mon Dieu, je revis les dilemmes de la gauche sous la Ve République à moi toute seule ) au risque de ne pas pouvoir exprimer une colère légitime, ou l'inverse au risque de me voir incomprise. J'imagine qu'un juste milieu est à trouver.
J'en profite pour vous demander quelle réponse faite vous aux personnes qui vous disent qu'effectivement "tu es trop émotive" ou mon préféré "tu n'as pas besoin de devenir hystérique/de parler fort pour te faire entendre" (<<< je déteste celui la, j'ai fermé ma bouche pendant les 20 minutes qui ont suivies en me disant que peut être effectivement je l'empêchais de parler, tout ça pour me rendre compte que je ne pouvais plus l'interrompre, et que si moi il etait attendu que je l'écoute, lui de son côté n'y était pas obligé. Groc c**)

@TheMadTink Merci de ta réponse.

 

[Maud Kennedy]

Bonne nouvelle: http://leplus.nouvelobs.com/contrib...tml?utm_source=change_org&utm_medium=petition