quand je pense que cette femme avait signé le manifeste des 343... Ca me dégoûte!
Je n'ai pas vu l'épisode et les propos que tu rapportes ont l'air vraiment inacceptables.
Cependant, il ne faut pas oublier que Roman Polanski est un très vieil ami de Catherine Deneuve. Elle le crédite pour les plus grands moments de sa carrière et se sent très proche de lui spirituellement. Ils sont amis depuis 50 ans, il lui a fait rencontrer son ex-mari. Elle le connaissait depuis plus de 10 ans quand l'affaire a éclaté.
Donc je sais pas comment Yann Barthès a introduit le truc ou si c'est elle qui a parlé toute seule de l'affaire, mais je trouve toujours ça très déplacé de faire parler les proches d'un agresseur sexuel sur l'agression. Enfin, je veux dire c'est méga pervers. C'est facile en tant que féministe de faire des discours sur il faut toujours croire la victime etc. mais quand l'agresseur est quelqu'un d'extrêmement proche de nous et qu'on ne connait pas la victime, comme on réagit? Je pense qu'on serait nombreuses à vouloir instinctivement justifier les actes de la personne qu'on aime, même si elle a fait un truc horrible, si ce qu'elle a fait concernait quelqu'un qu'on ne connait pas. C'est pas pour rien que la notion de conflit d'intérêt existe : on ne peut pas être lucide quand ça nous concerne personnellement. En plus, après 50 ans à fréquenter Polanski, je pense qu'elle a bien plus baigné dans sa version des faits que dans toute autre version, et vu qu'il ne se considère pas comme un vrai coupable, il a bien dû la gaver de cette idée-là.
Donc attendre de Catherine Deneuve qu'elle désavoue Polanski publiquement, je trouve ça très pervers et je trouve que ça n'apporte strictement rien au débat. Il y a suffisamment d'artistes qui ne sont pas potes avec Polanski, même des gens qui ont bossé pour lui, qu'on n'est pas obligé d'aller chercher ses meilleurs amis pour parler de son crime. Mais c'est vrai que la meilleure attitude de la part de Deneuve ce serait plutôt "pas de commentaire", ça démontrerait quand même qu'elle a compris la gravité de l'histoire, même si elle "pardonne" à son pote.
Je n'excuse absolument pas ses propos, mais je ne comprends pas bien pourquoi les médias veulent son opinion là-dessus, ça fait un peu "piège" pour tout le monde, y compris les victimes de la culture du viol...
@Alnilam
Sinon hier dans le métro, je portais des collants transparents. Et ça va, en général, je sais pas si c'est le quartier ou le fait que j'ai plus 20 ans (parce que je me faisais bien plus harceler à 15 ans que maintenant), mais on me fait pas trop chier dans le métro maintenant. Mais là, je passe dans le couloir et un mec s'arrête, je le repère à 30km, il se plante devant moi les mains sur les hanches et il fait OH OH OH! QUEL BEAU MORCEAU! Alors que j'avais juste un COLLANT TRANSPARENT et un énorme manteau de bibendum, donc c'est juste le bout de peau vaguement visible qui a provoqué sa réaction. Bref, sur le coup ça m'a trop saoulée, j'ai eu envie de lui faire un doigt d'honneur ou de l'insulter mais j'étais pressée, je me suis dit que ça allait faire des embrouilles et me retarder, et puis que si ça se trouve, j'allais filer mon collant si je m'embrouillais avec le mec et j'avais pas envie, donc j'ai préféré rien dire et je l'ai contourné.
Mais en faisant ça, je sentais la frustration monter, la colère face au sexisme, l'énervement face à moi-même de pas être capable de réagir... et alors que je m'éloigne, le mec me balance "de toute façon t'es moche!".
C'est hyper classique comme réaction mais d'un seul coup, ma colère est retombée! J'avais presque envie de rire devant le fait qu'il était si pathétique, et ça m'a surprise d'être soulagée par le fait qu'un mec me crie que je suis moche! S'il n'avait pas balancé ça, j'aurais été énervée tout le reste du trajet mais là, je me suis sentie toute légère, parce que j'ai eu l'impression qu'en fait, ce n'était pas du tout de la faiblesse de n'avoir pas réagi, que c'était une force aussi de traverser ça la tête haute, et qu'au final, il ne m'avait pas atteinte et c'était ça qui l'énervait. Et il croyait me faire du mal en me disant que j'étais moche, mais je sais tellement bien ma valeur que j'en ai rien à foutre de ce qu'il me balance, je le trouvais si pathétique de croire qu'il pourrait me toucher avec ça. Et du coup, je me suis sentie plus forte!
Je suis tellement contente d'avoir réussi à atteindre un certain point d'équilibre, notamment grâce à mes lectures féministes, où je ressens de la colère mais où cette colère ne me ronge pas, la plupart du temps.