@Twerk
Je ne veux pas que tu aies l'impression qu'on te tombe dessus avec tous ces messages à la suite
Mais je voudrais préciser que si le message des autres MadZ peuvent paraitre un peu virulent c'est parce qu'expliquer les discriminations par la "nature" et par des généralisations pas vraiment scientifiques (99%, c'est ton ressenti, pas le résultat d'une étude sérieuse
), c'est ce qui ralentit autant le droit des femmes aujourd'hui parce que beaucoup de gens y trouvent des arguments pour justifier l'existence des inégalités. En réalité, il faut regarder au-delà de ces apparences pour analyser ce qui se passe.
Tu peux donc comprendre, j'imagine, pourquoi la formulation de ton message ne plait pas du tout à plusieurs lectrices.
Les discriminations qui existent aujourd'hui ne sont pas basées sur des faits naturels. Même si tu penses que les hommes sont vraiment plus forts que les femmes dans la majorité des cas, cette force n'explique pas leur domination.
Il n'y a pas que la discrimination de genre qui existe mais les dominants sont souvent les mêmes, les bénéficiaires du patriarcat : des hommes blancs cisgenres, hétérosexuels et plutôt riches.
Le pouvoir qu'une petite poignée de personnes s'est accaparé ne vient pas de leur force physique.
Par exemple, au temps de l'esclavage dans une colonie comme l'Ile Maurice, les colons européens étaient en large minorité. Je crois que c'était de l'ordre de dix esclaves par colon et si on y ajoute les noirs libres, le rapport de force était encore plus élevé! Les esclaves travaillaient souvent dans les cultures, ils faisaient des tâches très physique et on les choisissait en fonction de leur bonne santé et de leur force.
Il y avait donc au moins 10 fois plus d'hommes et de femmes noires forts, résistants et habitués à faire face à la violence que d'hommes blancs.
Dans ce cas, pourquoi les hommes blancs ont continué à dominer? Ils justifiaient souvent leur domination par les lois "de la nature" en disant que les Africains avaient un tempérament naturellement soumis et non raisonné.
En réalité, tu imagines bien que ce n'était pas la raison : le système social, le discours environnant, les lois, la hièrarchie qui avait été construite créait un monde qui empêchait les esclaves, pourtant plus nombreux et physiquement plus forts, de prendre le pouvoir.
Dans le cas des rapports entre les hommes et les femmes, c'est la même chose. La structure sociale empêche les femmes d'accéder au pouvoir.
Et cela s'applique aussi dans le cas du viol. Les viols n'existent pas parce que les hommes sont plus forts. Il y a des femmes très fortes qui sont violées. Souvent, les viols sont commis avec l'appui d'une structure sociale ou d'un contexte. Même dans les cas de viols de guerre, les femmes pourraient probablement résister beaucoup plus si c'était simplement une question de force. Le problème est qu'elles savent que la résistance quand on est en situation de domination peut faire plus de mal que de subir un crime.
Voilà, j'espère que tu comprends pourquoi ton message a suscité de telles réactions et pourquoi cela limite la compréhension du patriarcat de penser qu'il a pour origine un simple rapport de force physique