@Miodvla :j'approuve la plupart de tes réflexions.
notamment sur la propre responsabilité des acteurs agissant dans le cadre d'une industrie sexiste/raciste. J'avais écrit un paragraphe à ce sujet dans mon dernier long post sous la forme d'une serie de questions.
Et pour celles qui ne sont pas au courant, évidemment qu'ils existe un féminisme noir.
Et il y a tout un tas de feministes racisées , dont moi, qui revendique de parler des rapports de race dans le feminisme.
Il ne s' agit pas de remettre en cause la notion d'égalité de droit comme vous avez l'air de le croire, mais il s' agit de pointer les inégalités, les differences, dans la classe des femmes pour mieux cerner les analyses, inégalités, et besoins en terme de communication, de représentation et de stratégie politiques.
Et oui les feministes blanches et racisées n'ont pas forcément le même avis.... des feministes ouvrières comme cadres sup non plus, comme des lesbiennes et des hétérosexuels non plus etc etc.
La classe des femmes n'est pas homogène !
Le feminisme ne consiste pas à reduire la classe des femmes à l'image d'une femme hetero cis blanche mince valide speciste omnivore de classe moyenne travaillant dans le tertiaire ....
Quand *des* feministes n'étudient pas les rapports de race en même temps que les rapports de sexe et de classe , c'est très problématique.
Et le feminisme dit mainstream ne les tient pas en compte.
Et c'est fort dommageable.
Prenant les femmes blanches pour une norme universelles, les analyses et actions politiques sont basées sur l'experience sensitive et empirique d'une femme blanche, ignorant ainsi les spécificités des experiences des femmes racisees et leurs revendications.
cf le fameux textes de Kimberley Crenshaw dans les années 70.
et comme je le disais aussi dans mon dernier texte , oui il y a une hypersexualisation de la femme racisée et le feminisme mainstream ne l'évoque jamais.
D'ailleurs de plus en plus dans le feminisme mainstream on ne s' occupe plus que des rapports de sexe en oubliant la classe, egalement , l'etide des rapports de classe est un héritage du feminisme de la 2nde vague et du marxisme, qui a été essentiel pour comprendre la domination masculine et théoriser le concept de la classe de femme.
Et cette étude aussi est négligée actuellement.
La remise en cause du capitalisme aussiiiii....
*sigh*
Le black feminism a introduit avec l'intersectionnalité , le principe d'être au croisement de plusieurs oppressions (sexe -race) et que l'etude des rapports de race liées au sexe etait absolument nécessaire pour comprendre la vie des femmes racisées. Plus tard la réflexion s' est élargie à d'autres oppressiond comme celles liées au genre, à l'orientation sexuelle, au handicap etc.
Le feminisme materialiste français avait quant à lui déjà prouvé l'intrication des rapports de sexe et de classe. Avec le black feminism on s' est mis à réfléchir aux rapports de race et Il a été démontré enfin que ces 3 rapports, sexe race classe, sont intriqués , co-existent et se créé et se nourrissent mutuellement.
la race créé le sexe et la classe
le sexe créé la race et la classe
la classe créé le sexe et la race.
Voilà, pourquoi une des raisons pour lesquelles les feministes ne sont pas d'accord entre elles.
Beaucoup trop ne se contentent plus guère que réperer les rapports de sexe, laissant tout le reste à l'oubliette ou faisant comme si "les femmes c'est toute les mêmes".