Hier soir, j'ai eu une grosse prise de conscience.
Je viens de réaliser à quel point travailler dans une équipe essentiellement composée de femmes avait été une véritable bouffée d'air frais pour moi. Je viens de terminer 5 années d'études dans un milieu majoritairement masculin, ce qui n'a pas été de tout repos. Je me rendais bien compte que je n'appréciais pas forcément l'ambiance sexiste qui y régnait, dans laquelle j'entendais parler de cul et de nichons toute la journée, mais je n'avais pas réalisé à quel point je m'étais sentie oppressée par cette situation. La moitié de ma classe était composée de machos qui s'assumaient. La plupart d'entre eux ne m'adressait jamais la parole et se moquait de moi quand je la prenais (les seules fois où ils me portaient de l'intérêt: c'était soit pour me draguer soit pour me comparer avec les autre filles de ma promo
). Bien sur, ils n'étaient pas tous horribles, je me suis fait même quelques copains, mais ensemble ils formaient la même masse uniforme qui me dégoûtait. Maintenant que je travaille dans un environnement majoritairement féminin, je me sens véritablement libérée d'un poids: j'ai enfin l'impression d'exister et de valoir quelque chose. De plus, j'ai pu rencontrer des femmes compétentes, intelligentes, talentueuses, intéressantes... et j'en passe
parce qu'à force d'avoir été enfermée avec ces gros cons, j'avais tristement oublié que les femmes n'étaient pas juste des objets sexuels à évaluer. Je me sens revivre !
Le plus étrange dans cette histoire c'est que je me suis toujours vantée de mieux m'entendre avec les garçons. Née garçon manqué et dotée d'une personnalité assez bizarre dans son genre, j'ai toujours eu du mal à me faire accepter par les autres filles de mon âge, ce qui a été très douloureux pour moi. Et même si j'ai toujours réussi à me faire des copines (plus ou moins sincères selon les périodes), je cherchais à exister auprès des garçons et à m'incruster dans leurs groupes (en espérant secrètement devenir leur Hermione Granger), sans succès. Jusqu'à la fin du lycée, les seuls amis garçons que j'ai pu avoir réclamaient à chaque fois plus que de l'amitié, ce qui ne m'empêchait pas de me conforter dans l'idée que je m'entendais mieux avec les hommes. C'est pourquoi j'étais super contente d'intégrer une université essentiellement masculine. Avec l'expérience, je me rends compte à quel point je n'ai plus besoin d'eux pour me sentir exister et être heureuse.
Ça ne veut pas dire que je suis contre les hommes, j'aime à la folie mon chéri et je compte aujourd'hui quelques bons copains mais je ne peux plus (et ne
veux plus) travailler dans un environnement masculin.
Je viens de raconter un petit bout de ma vie et je suis contente de le partager avec vous