Déjà ça peut être pas mal d'analyse la situation "alcoolisée" avec plusieurs filtres, parce que selon, l'ambiguité perçue par la justice n'est pas la même, et la capacité à légiférer non plus j'imagine :
- le consentement ou le non-consentement a t'il été verbalisé? oui/non
- la victime était plus alcoolisée que l'agresseur présumé? oui/non
- la victime et l'agresseur présumé étaient autant alcoolisés l'un que l'autre? oui/non
- la victime était moins alcoolisée que l'agresseur présumé? oui/non
Tes questions font écho à mon questionnement par rapport à l'alcool... Autant je trouve que ça pue d' "excuser" un viol en disant que la victime avait bu (bouh la méchante)... autant je me pose cette question comment penser une relation sexuelle / un viol dans laquelle
aucun des partenaires n'était en mesure de consentir ou non ? pourquoi/comment attribuer à l'un-e le statut d'agresseur-e à l'autre celui de victime ?
Si l'un-e de deux est clairement plus conscient et maître de ses actes que l'autre et qu'il/elle abuse de l'état d'ébriété de l'autre, son attitude ne fait, à mon sens, aucun doute : il y a agression sexuelle.
Mais si les deux sont dans le même état ?
Du coup, je trouve quand même problématique le fait de considérer comme "normal", le fait de boire à ne plus savoir ce qu'on fait (côté victime
et agresseur).
J'espère que c'est pas trop confus mais je veux dire: comment tenir le discours "la victime était
trop ivre pour consentir, sans qu'elle ait de responsabilité" et
à la fois "l'agresseur était
trop ivre pour se maîtriser, il est responsable" ? comment distinguer les deux "trop ivre pour..." ? comment dire qui est agressé-e / agressant ?
Je ne veux pas donner l'impression de juger ceux/celles qui aiment boire au point de ne plus être maître de soi et de son comportement mais je me dis que c'est quand même un problème de faire ça dans un contexte qui n'est pas safe. (pas dans le sens c'est maaaaal mais dans le sens, ok mais les conséquences ? dans un sens et dans l'autre...)