Du coup je suis mitigée face à cet article. Je suis super contente que C.B. fasse un article sur le véganisme. En plus son article évite les clichés et présente quelque chose de vraiment stimulant car assez unique. Mais la conversation qui a lieu derrière est relativement sans intérêt (par rapport à ici j'entends
) et je pense que ça vient en rapport du fait que les gens ne sont pas formés au véganisme, mais aussi du fait que l'article ne pose pas forcément les problèmes d'une façon très claire.
Par exemple : dans l'article il est dit "Je ne pense pas que le lait soit le produit d'un viol / la viande celui d'un génocide". Cette phrase, balancée comme ça sans arguments à l'appui, elle est... bizarre. Soit les omnivores vont la comprendre comme : "ben voilà on fait rien de mal". Soit les véganes vont la comprendre comme : "je nie ce qui nous motive à être véganes". Dans les deux cas, elle est insatisfaisante. On avait eu un débat semblable sur cette veille et on en était arrivé à des conclusions beaucoup plus nuancées quand même - le fait que le viol chez les animaux humains ne peut pas être défini comme pour d'autres espèces d'animaux non humains à cause de la notion de consentement, et que du coup le mot "viol" appliqué aux animaux, non seulement faisait du mal aux victimes humaines, mais en plus effaçait le vécu des animaux dont on ne connaît rien et qu'il faudrait considérer dans sa singularité, sans appliquer notre langage unilatéralement dessus (puisque le langage porte le point de vue humain). Pareil pour la distinction génocide / zoocide en fait. Bon je veux pas me la péter genre "on déchire sur cette la VPVA" (
) mais quand même. Dire : "Je ne pense pas que le lait soit issu d'un viol", c'est hyper bizarre comme ça tout seul, sans argumentation sur le sujet ou juste sans renvoyer à un article là-dessus. On pourrait penser que ça nie la souffrance animale.
Plein de choses prêtent à confusion dans cet article. Elle parle de la "végane police", mais on ne comprend pas bien ce que c'est, ni sur quoi ça repose. Car il y a bien des fractures idéologiques essentielles à l'intérieur du véganisme (grosso modo, "nous" ici, nous considérons que la civilisation végane doit naître sur et à partir des ruines de la civilisation omnivore ; la "végane police" considère qu'elle doit former un néo-monde à part).
Après je sais aussi que c'est bien facile de critiquer une fois qu'une chose est faite, et qu'elle a dû passer beaucoup de temps déjà sur cet article, ce dont je la remercie sincèrement... mais voilà, je trouvais que plein de déclarations portaient à confusion pour les omnivores ET pour les véganes, d'où la maigre qualité de la discussion en commentaires.