Bonjour les filles,
Je sors moi aussi de mon petit sous-marin
, c'est mon premier message sur un forum madmoizelle (d'ailleurs sur un forum tout court je crois), je me dis tous les jours depuis le début du forum que je devrais laisser un petit message et ça y est je me lance! Enfin bref, après avoir vécu une vie d'omni très très gourmande et particulièrement friande de fromage, j'ai décidé de devenir végétalienne. Ca fait un mois et demi et je crois que je ne me suis jamais sentie aussi bien de ma vie.
Je m'intéresse beaucoup à l'impact de notre consommation alimentaire ou non sur l'environnement et sur les populations des pays défavorisés (j'espère que cette phrase ne sonne pas trop démago), mais aussi sur notre santé, et à force de regarder de nombreux documentaires très variés sur les dérives de notre société capitaliste, je me suis dit que je ne pouvais pas faire comme si je ne savais pas, que ce n'était plus possible de continuer à vivre de cette façon en étant consciente de tout ça. Donc il y a quelques mois avec mon copain, on s'est mis à faire notre propre lessive, notre propre liquide vaisselle, j'ai considérablement diminuer ma consommation de cosmétiques, j'essaye à présent de tout faire moi-même le plus possible et de sortir de tous les diktats publicitaires qui nous disent qu'on a besoin d'une crème pour chaque partie du corps et de 20000 produits capillaires pour avoir la crinière de Beyoncé. Mon copain m'a fabriqué un lobricomposteur pour Noël (on est très romantiques
) mais de toute évidence ils sont au régime parce que pour l'instant c'est un échec, mais au moins j'ai des animaux de compagnie
Déjà à ce moment je passais dans ma famille au mieux pour la fille exubérante aux lubies excentriques, au pire pour une extraterrestre crado ("des lombrics dans un appartement? Tu te démaquilles à l'huile d'olive?????") mais alors maintenant que je suis vegan, c'est la panique totale, tout le monde croit que je vais réaliser des bombes de pois chiches et des sacrifices au dieu des choux-fleurs avant de perdre mes cheveux et mes dents à cause de toutes ces carences alimentaires.
C'est fou toutes les remarques de merde qu'on peut accumuler en juste 6 semaines de végétalisme....
Mes préférées (qui me donne pour le coup envie de créer des explosifs à base de légumineuses) c'est les remarques sur l'alimentation de mon copain et le sexisme ambiant (ah oui je suis féministe, ça fait beaucoup à supporter toutes ces "lubies" pour mon entourage). Comme si en ne lui préparant pas de viande j'allais l'émasculer (il en mange encore mais a très fortement réduit sa consommation, et il essaye pour les produits laitiers). Parce que bon, les légumes c'est un truc de gonzesses qui sont au régime quoi, les vrais mecs ça mange de la vrai viande bien virile, alors si je ne lui en prépare pas ( parce qu'évidemment c'est la femme qui doit cuisiner) je suis la pire des castratrices de l'univers, c'est évident.
D'ailleurs, je change légèrement de sujet, mais j'ai lu également l'article du Figaro au sujet de la journée sans viande et en plus du reste de l'article qui était tout bonnement aberrant, la phrase : " Dès lors, leur démarche s'inscrit dans une logique émotionnelle: le consommateur est invité à ne pas suivre sa raison mais ses réactions affectives" m'a profondément exaspérée par son sexisme, je ne sais pas si d'autres l'ont interprétée de cette façon mais pour moi ce discours surfe sur la vision du végétarisme comme quelque chose de forcément féminin et sur l'incapacité des femme à mettre de côté leurs sentiments et leurs émotions quand il s'agit de prendre une décision. En tout cas, il m'arrive parfois de désespérer, alors je viens sur ce forum c'est bon de savoir qu'on n'est pas seul
Oulala, je me rends compte que j'ai écrit un sacré paquet, et que j'ai encore tant de choses à dire! Ca fait du bien de se confier tout en sachant qu'on ne se fera pas railler pour notre engagement, c'est fou la capacité qu'ont certaines personnes à descendre les initiatives de ceux qui essayent de changer les choses (à toute toute petite échelle c'est sur mais quand même).
Enfin, bref, les filles merci d'exister