Veille transphobie

[Ada or ardor]

http://assigneegarcon.tumblr.com/page/12

 

[MamieCaro]

@marion-perso : contente de te revoir ! Désolée pour les suites chirurgicales de ta copine... Ça ne doit pas être facile pour elle, envoie-lui des bisous de notre part !

@shah : je plussoie @AngelTen Richard II, tu as l'air de déjà lui laisser l'espace dont elle/il a besoin pour se questionner, même si ça ne doit pas être facile pour vous... Une idée, comme ça : avez-vous essayé de créer votre propre langage, ou des signes entre vous ? Par exemple, tu pourrais lui demander si il/elle veut créer des signes, des repères, gestuels, vocaux, ou autres, pour t'indiquer qu'aujourd'hui il se sent plutôt "il" ou bien elle se sent plutôt "elle" ou bien s'il n'y a pas de réponse claire (genre porter une bague à la main droite, à la main gauche, ou pas du tout, par exemple).

Pour casser des vieux carcans rigides dans lesquels on ne se reconnaît pas, ce qui est cool dans un couple qui s'écoute et se soutient, c'est qu'on peut profiter de la complicité pour créer des choses nouvelles, des espaces différents ! Et puis si rien n'en ressort, tant pis, mais encourage-le/la à créer ses propres cases, ça sera plus facile que de chercher laquelle cocher.

 

[AngelTen Richard II]

@marion-perso : c'est vrai que je trouve qu'on ne voit pas du tout assez
1) d'hommes transs dans les médias, les plus médiatisées étant les femmes trans (je ne sais pas pourquoi, je pense que c'est un pendant du fait qu'on voit beaucoup plus de gays que de lesbiennes dans les médias...)
2) De trans présentés comme étant des gens normaux - comprendre, pas uniquement caractérisés par le fait d'être trans
3) Des gens non-binaires

 

[Barbe Bleue]

@marion-perso: tout mon soutien

 

[MamieCaro]

@marion-perso : c'est vrai que je trouve qu'on ne voit pas du tout assez
1) d'hommes transs dans les médias, les plus médiatisées étant les femmes trans (je ne sais pas pourquoi, je pense que c'est un pendant du fait qu'on voit beaucoup plus de gays que de lesbiennes dans les médias...)

Je vais essayer de donner mon explication, j'espère que ma réponse ne sera pas trop maladroite... Surtout, reprenez-moi si je dis de la merde.

Je pense que c'est parce que les femmes trans sont perçues et présentées dans les médias comme "des hommes qui se déguisent en femmes", puisque la transidentité est très mal comprise, et qu'un homme qui se "déguise" en femme attise bien davantage la curiosité, l'incompréhension et la haine qu'une femme qui se "déguiserait" en homme, puisque ce n'est tout simplement pas possible  : même avec des cheveux courts, un blouson en cuir, un pantalon et des bottes, par exemple (stéréotypé, j'en conviens !), un homme trans sera toujours perçu par le public comme une femme, donc choquera moins. Or dans les médias, choquer le réac et exciter la curiosité est la clé pour susciter de l'audimat.

En d'autres termes, à partir du moment où l'homme, en tant que classe sociale, ne possède pas de "marqueurs" définis - puisqu'il est considéré comme étant la norme dans notre société sexiste - les hommes trans vont moins être perçus (au premier coup d'oeil, en tout cas) comme des personnes transgressant la norme. Donc, sont un sujet moins "juteux" pour les médias.

En revanche, pour les gays plus représentés que les lesbiennes, ce serait peut-être plutôt, tout simplement, que les hommes (cis) sont toujours plus représentés que les femmes (cis) ? (EDIT : j'avais lu ou entendu aussi un truc, qui est que les femmes sont principalement représentées dans les médias par leur lien avec les hommes... or une femme lesbienne, qui tombe amoureuse de femmes, ben ça permet moins d'en faire la copine du héros ! Et le test de Bechdel prouve bien que les médias n'ont pas encore tilté que les femmes pouvaient avoir des interactions entre elles...)

Je simplifie beaucoup, hein, je pense que la question est beaucoup plus complexe que ça, je fais ce que je peux sur un post de forum !

 

[AngelTen Richard II]

La minute psychologue (oui je vois un psy) : "mais vous savez, il va falloir vous y résoudre, vous êtes une fille..." 

 

[AngelTen Richard II]

La minute psychologue (oui je vois un psy) : "mais vous savez, il va falloir vous y résoudre, vous êtes une fille..." 

"Qu'est-ce qu'une fille, d'après vous ? ... Et une femme, au passage ?"

J'avoue pas avoir eu les balls de réagir sur le coup, j'étais tellement pas cohérente à ce moment-là que j'ai pas réussi à répondre. Mais la prochaine fois je lui en parlerai... ou je changerais de psy ^^

 

[katnissvsw]

Quand des féministes font du cissexisme pour lutter contre les inégalités salariales. http://yagg.com/2014/10/09/peut-on-faire-avancer-legalite-hommes-femmes-en-blaguant-sur-les-trans/

 

[Kyubey]

http://www.ouvertures.net/prostitution-en-france-portrait-en-chiffres-et-en-lettres/

La prostitution masculine de rue : majoritairement transgenre
Au sein de la prostitution masculine, il faut faire une place spécifique à la prostitution des personnes transgenres. Ce terme recouvre une réalité variée, allant des travestis aux personnes transsexuelles. Dans l’univers prostitutionnel, les travestis et transsexuels sont, presque dans la totalité des cas, des individus de sexe masculin. La prostitution masculine de rue semble majoritairement transgenre.

 

[AngelTen Richard II]

L'expérience comme prof d'une personne non-binaire

@Krumpet Pas forcément, car tout le monde ne vit pas ça de la même manière. Il n'y a qu'à voir les personnes qui ont grandi avec une éducation peu genrée, il est souvent plus difficile pour elles de comprendre le "problème" du coup.
Si la raison est la disphorie de genre réellement, avec tout ce que ça implique comme problèmes avec son corps, il y en aurait toujours. Ex, valables dans un sens comme dans l'autre : hauteur de voix, barbe, traits du visage, poitrine... Au-delà de l'influence culturelle, il y a malheureusement une sexuation du corps liée aux hormones, certain-e-s peuvent faire avec, d'autres non.

Je n'aurais pas mieux dit ^^
Par exemple, même dans une société peu genrée, l'individu de sexe féminin aura toujours de la poitrine et une vois plus haute, alors que l'individu de sexe masculin aura une barbe et des poils plus abondants ^^ Or ce sont aussi des éléments de ce que l'on présente au monde, ils font en quelque sorte partie de notre genre visible.
Et ce n'est pas qu'une question de "traits de caractères/habitudes". Je connais une fille qui par exemple a des traits de caractères associés socialement au masculin, et même un look masculin, et qui pourtant se considère totalement comme une fille (même si le fait qu'elle se sente obligé d'insister sur le sujet, à mon sens c. A l'opposé, j'ai des traits de caractères plus féminin, une apparence masculine mais pas au même degré non plus, et je me considère pas comme une fille, même si je me comporte plus ou moins comme tel, et j'ai même ce que tu appelle la fameuse dysphorie : je ne supporte plus d'avoir des seins - mais doit bien porter des soutifs (moi yen a avoir mal au dos) - ni mes formes de femme, et quand je m'énerve, ma voix part dans les aigus ce que je déteste profondément.

 

[AngelTen Richard II]

@Z.Woka @AngelTen Richard II
C'est aussi pour ça que je disais "beaucoup moins" et pas "plus du tout" mais j'ai vraiment l'impression (mais bon, voila, je me calque que sur mon fonctionnement, je connais pas assez de trans* pour avoir des vraies discussions poussées et je ne pourrais pas non plus avoir cette discussion avec lea premier-e trans* venu-e parce qu'ielles ne sont pas des animaux de laboratoire quoi) que sans la pression genrée finalement avoir un corps masculin ou féminin ne serait pas ce qui nous définit en premier lieu. Ca expliquerait juste ce que ton corps peut faire (enfanter, bander etc)
Après je me doute qu'il y a d'autres critères qui rentrent en jeu, mais comme je les ressens pas j'y pense pas instinctivement.

(Mais ça me fascine tout ça)

Le problème c'est que le corps a un genre, et qu'il fait partie de notre identité au même titre que nos goûts, notre personnalité, notre culture. C'est la première chose que les autres perçoivent de nous, et même si on peut l'habiller de façon à en faire un reflet de nous-mêmes. Il y a aussi je pense une part d'instinct, un vieux truc caché, un radar qui cherche avec qui s'accoupler (c'est sans doute très minime comme truc mais il doit y jouer aussi). Tout ça fait qu'il y a une pression sur le genre, sur "il faut choisir, il faut montrer si on est fille ou garçon". En fait, le problème est le "Ca expliquerait juste ce que ton corps peut faire : enfanter, bander...". Justement, on est dans un monde de corps, et ce qu'est ton corps peut faire est une préoccupation cruciale ! Même si on est dans une sorte de schizophrénie à se prendre pour des purs esprits qui ne font pas attention au corps, ce dernier fait partie de notre identité, de nos goûts, de nos interactions sociales... (C'est difficile à exprimer sans se montrer essentialiste à deux balles).
En fait, la pression genrée résulte du fait que notre corps est ce qui nous définit aux yeux des autres à première vue. Moins la société prend en compte le corps, moins il y a de pression genrée, et je pense aussi que moins l'on prend en compte notre corps, moins il y a de modifications corporelles, notamment liées à la transidentité mais pas que.

(Attention, prendre en compte pour définir l'identité ne veut pas dire juger, hiérarchiser, ou déduire des caractéristiques morales par rapport au physique)

 

[AngelTen Richard II]

Et puis en plus... Je veux dire le fait d'avoir subi une éducation "de garçon" ne protège absolument pas du sexisme, de l'homophobie, de la transphobie et tout le dawa... C'est ça qui me soûle un peu avec l'OLF : à force de vouloir faire avancer les choses, elles deviennent un peu paranoïaques (des hommes infiltrés chez les femmes ? Nan mais LOL quoi, en plus une femme trans c'est une femme non enfin bref) et se mettent à rejeter. D'ailleurs si elles rejettent les trans alors elles doivent sûrement rejeter les hommes aussi, hors le concept de "lutte des sexes" est complètement contre-productif.