La différence entre être considéré comme moche et être pauvre, c'est que personne n'y peut rien si tu as le physique que tu as. Tu peux questionner les normes physiques et la place accordée à la beauté dans la société, mais tu ne peux imputer la responsabilité de ton apparence à personne. Tout au plus tu peux t'en prendre à l'industrie qui met en valeur certains traits physiques et en dénigre d'autres. Dans le cas de l'origine sociale et de la pauvreté, il s'agit de faits sociaux, sur lesquels on a de l'emprise. La lutte des classes n'est pas qu'une affaire de syndicalistes qui défilent dans la rue, elle est aussi menée par les riches à leur manière, et en France ils sont en train de la gagner.Je ne trouve pas cela si fondamentalement différent. A mon sens, avoir des parents avec un bagage culturel ou des revenus plus ou moins élevés, ça dépend aussi de ta naissance et tu ne pourras pas le changer. C'est tout aussi injuste que de naître avec un physique ingrat, une maladie ou un QI moins bon. Tu peux essayer d'atténuer ces différences, notamment via l'éducation nationale, mais tu ne pourras pas le changer.
Tout le monde ne pourra jamais être riche à égalité, mais on peut a minima revendiquer une redistribution plus juste des richesses et une vraie égalité des chances. Il n'y a pas de fatalité dans la façon dont la société est organisée. Si une partie de la population s'appauvrit toujours plus, c'est parce que c'est voulu par une autre catégorie de personnes qui va tirer profit de cette pauvreté.
La réforme de l'assurance chômage n'est pas qu'une histoire d'argent par exemple. Retirer le filet de secours de l'ARE ou le conditionner à plus de critères, c'est aussi une façon de pousser les gens à accepter de mauvaises conditions de travail pour moins d'argent et donc à rendre le rapport de force patronat/salariés plus favorable aux premiers, pour offrir une main d'oeuvre plus nombreuse et meilleur marché aux entreprises.
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