@Querencia
Autant le point 2 me semble pertinent (et il est très abondamment discuté par des articles de blog - voici u
n article pour la consommation des bivalves, arguant que leur système nerveux rudimentaire ne leur permet pas de ressentir quoi que ce soit -,
un autre en anglais qui va dans le même sens en détaillant plus, et
un article contre en anglais, arguant le contraire), autant les points 1 et 3 me semblent justement... dépendre de la véracité du point 2, qui peut être discutée (la présence d'un système nerveux n'étant pas nécessairement synonyme de sentience - plein de fonctions de notre système nerveux se font d'ailleurs de manière totalement inconsciente).
Pourquoi les animaux ne devraient-ils pas être considérés comme des marchandises (point 1), et pourquoi auraient-ils un intérêt à vivre (point 3) ? Justement parce qu'ils sont sentients.
Pas parce que ''ce sont des animaux'', sans se référer au critère de sentience - sinon ce serait justement un raisonnement... spéciste, car il déterminerait la conduite à tenir vis-à-vis d'un organisme sur le seul critère de sa classification phylogénétique (''animal'' = ne pas tuer, ''végétal'' = OK). Ce qui est exactement ce qui est reproché aux personnes carnistes (''humain'' = ne pas tuer, ''cochon'' = OK), en prenant juste comme limite le règne plutôt que l'espèce.
Les éponges, par exemple, sont des animaux qui ont un système nerveux extrêmement réduit, qui se contente de relier deux types de cellules entre elles et de coordonner leur action, mais il n'y a aucune structure qui permette la prise de décision, ni la douleur, ni le moindre début de conscience. Ce sont tout de même des animaux, car elles ont du collagène (oui, c'est un critère !), elles stockent les glucides sous formes de glycogène et pas d'amidon, etc. Bah je pense qu'il n'y a absolument aucune objection morale envisageable à manger des éponges (à part que c'est pas comestible, pas de bol
).
Quant au point 4, le fait qu'il ne soit pas nécessaire de manger tel ou tel truc n'est pas en soi un argument contre le fait de le manger
Il n'est pas non plus nécessaire dans l'absolu de manger des brocolis, ni des navets boule d'or, ni du riz complet.
Bref, je pense que c'est une question qui est assez complexe et qui, in fine, relève plus du fait de laisser le bénéfice du doute aux bivalves VS être confiant sur l'idée que leur système nerveux ne leur permet pas d'être sentients. Je ne pense pas qu'il y ait, sur ce sujet, une position vraiment meilleure que l'autre.