@Tu as raison. Je ne serais pas si catégorique pour le vote des électeurs communistes, ils ont déjà voté pour Mélenchon à des élections précédentes, ça ne serait pas absurde que certains recommencent, les points communs restent nombreux. Sans compter que la ligne de Fabien Roussel ne fait pas forcément l'unanimité non plus, et que certains auraient bien aimé une alliance avec LFI cette année encore (et réciproquement...
).
Et puis il y a ce que font les membres encartés au parti, et ce que font les sympathisants et simples électeurs, la conduite ne sera pas forcément la même. Le PCF ne s'est pas mal démerdé pour être médiatisé et qu'on parle de Fabien Roussel, mais est-ce que ça sera suffisant ? Les quartiers populaires, les personnes racisées et les jeunes votent beaucoup Mélenchon depuis plusieurs années, je ne sais pas si beaucoup se dirigeront vers un vote PCF ce mois-ci.
A voir ce que chacun fera dans l'intimité des isoloirs...
@Chat-au-Chocolat Je suis partagée sur les sondages, d'un côté c'est sûr qu'ils encouragent au "vote utile", mais de l'autre, ça reste un thermomètre intéressant : de l'ambiance du pays, de ce qui marche ou pas dans une campagne, si une actualité a un impact sur les intentions de vote...
Et si ça pousse au "vote utile", je ne sais pas si ça décourage de voter tout court ? Les électeurs de "petits" partis savent généralement à quoi s'attendre, je ne sais pas s'il y a vraiment des gens qui se disent "c'est Lasalle ou rien, s'il a peu de chances de gagner, je vote pas". Sans compter que les candidatures de témoignage ont leur légitimité, leur utilité, et les électeurs des candidats concernés le comprennent généralement : le but ce n'est pas de gagner, ce n'est même pas forcément le second tour, c'est d'avoir l'occasion de diffuser ses idées, d'aborder des thèmes qui leur sont cher, d'essayer de peser dans le débat, et de gagner en influence au sein de son courant politique (pour faire des alliances, pour faire avancer des causes), de faire mieux que la fois précédente. Je ne saurais pas dire pour les "petits" partis de droite, mais à gauche je trouve que les électeurs des "petits" candidats sont souvent ceux qui votent le plus par conviction et par tradition, et sont les moins tentés par l'abstention.
C'est sûr que le résultat de certains sondages peuvent faire se sentir seul !
Mais à l'inverse, parfois, voir une dynamique peut inciter à aller voter et se dire que finalement, c'est possible (que ce soit d'atteindre le second tour, d'atteindre les 5%, de revivifier un parti,
d'achever enfin le PS, etc).
Je ne peux pas te garantir que tous les sondages sont bien faits, évidemment, mais je fais partie de la cohorte de l'enquête électorale Ipsos/Le Monde et je trouve qu'on est plutôt bien suivis et que les questions sont généralement pertinentes, nombreuses et détaillées. Souvent, la télé ou les titres de journaux ne relaient que quelques chiffres, mais le rapport détaillé est en général plus intéressant : on peut voir par âge, par sexe, par professions, l'évolution dans le temps, l'avis des électeurs d'untel sur tel sujet, la proximité de différents électorats, etc...
D'ailleurs, la dernière vague Ipsos tend à montrer que la plupart des gens certains d'aller voter ont choisi leur vote par conviction : seuls 13% d'entre eux disent choisir leur vote du premier pour tour pour faire barrage ! Et parmi ces électeurs qui veulent faire barrage, la plupart, de droite comme de gauche, veut faire barrage à...Emmanuel Macron.
En fait, je trouve les sondages assez mal exploités dans les médias grand public, ils se retrouvent à discuter des chiffres ou à interroger les candidats à base de questions connes genre "15% de gens veulent voter pour Untel, qu'en pensez-vous ?" au lieu de se servir plus finement des données qu'ils ont à disposition.
Je rejoins
@Tu as raison. que ça tient du cercle vicieux : le public connaît peu les candidats et leurs propositions, certaines idéologies sont grandement favorisées par rapport à d'autres, certains ont du mal à se positionner sur l'échiquier politique... et les médias ont une énorme responsabilité là-dedans. Comment vouloir qu'il y ait plus d'intentions de vote pour un "petit" candidat, si les gens l'ont vu dix minutes, dont cinq où le présentateur se foutait de sa gueule ?