La chronologie des évènements concernant Taha Bouhafs est curieuse:
- 7 mai:
Le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelle est saisi d’un témoignage relatant des faits supposés de violences sexuelles. Une procédure interne est ouverte.
- 9 mai: Taha Bouhafs est confronté aux accusations et décide, sans attendre la fin de l'enquête interne, de renoncer à l'investiture.
sauf que:
- 10 mai:
Taha Bouhafs annonce implicitement son retrait des élections législatives sans faire mention des accusations dont il fait l'objet - sauf à considérer que c'est ce qu'il appelle "calomnie" dans son communiqué.
Clémentine Autain parle d'une "injustice" et des "attaques venues de l'extrême droite". Elle ne dit nulle part que Taha Bouhafs a dû se retirer à cause des accusations.
Mélenchon communique à son tour et parle de "menaces de mort" et de "mises en cause publiques quotidiennes". Là encore, aucune mention de l'enquête interne pour violences sexuelles.
Enfin, sur France 2,
Corbière parle simplement d'un "constat d'échec". Là aussi, il ne parle pas des violences sexuelles dont Taha Bouhafs est accusé.
et finalement:
- 11 mai:
Mediapart et
BFM annoncent que Taha Bouhafs est accusé de violences sexuelles, que le Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de LFI a ouvert une enquête interne et que c'est pour cette raison que Taha Bouhafs a pris la décision de se retirer.
Le Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles publie son communiqué.
Questions:
- Est-ce que le Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles aurait communiqué publiquement si Mediapart et BFM n'avaient pas publié leurs articles?
- Si la réponse à cette question est oui: Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt et, surtout, pourquoi les cadres de LFI ont-ils sous-entendu que le retrait de Taha Bouhafs était causé par des "attaques racistes"?
- Si la réponse à cette question est non: Est-ce que ça signifie que la seule explication publique qui aurait été donnée pour justifier le retrait de Taha Bouhafs était lesdites "attaques racistes"?
EDIT: Les cadres LFI prétendent avoir appris aujourd'hui l'existence de l'enquête interne pour violences sexuelles concernant Taha Bouhafs. Par conséquent, de deux choses l'une: soit c'est vrai, auquel cas il y a un manque de communication incroyable entre le Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles et la direction de LFI, soit c'est faux, auquel cas ça accrédite la thèse selon laquelle le Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles a été forcé de communiquer publiquement après les révélations de Mediapart et BFM, et donc que LFI avait l'intention de faire croire que Taha Bouhafs avait dû se retirer pour des "attaques racistes".
EDIT2: Le terme "
calomnie" utilisé par Taha Bouhafs dans son communiqué fait effectivement référence aux accusations d'agressions sexuelles.