@Mama Sara , cette citation est en effet très juste !
Je la note dans mon carnet remonte-moral.
Je la note dans mon carnet remonte-moral.
J'ai un respect plus que profond pour les femmes qui doivent patienter bien longtemps avant d'avoir la chance de tomber enceinte.
You're my hero.

). Ce que j'ai fait donc:
) mais j'imagine que dans ce contexte il est plutôt question de courage. Jusqu'à présent j'étais persuadée que faire preuve de courage consistait à choisir d'affronter ses peurs. Or il se trouve que l'infertilité ne se choisit pas, elle se subit. De fait je ne comprenais pas bien qu'on puisse qualifier les infertiles d'héroïnes, même si je voyais dans ces remarques une reconnaissance de la souffrance qui me faisait du bien. Je ressentais donc à la fois du plaisir et du soulagement dans le fait d'être reconnue et en même temps un sentiment d'imposteur à base de "non mais j'ai rien fait moi en vrai".
) le courage semble en fait être "une force de caractère qui permet d'affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles". En Amérique central on utilise ce mot dans le sens "reste en vie", et dans le langage courant "prendre son courage à deux mains" signifie aller de l'avant. Et dans ce sens là, alors oui: trouver le moyen de continuer à vivre malgré tout c'est faire preuve de courage. Par contre dans le contexte de l'infertilité, ce n'est évidemment pas lié à la durée de l'attente: j'imagine qu'on peut souffrir dès les premiers cycles tout en le vivant bien, et au contraire être encore dévastée en permanence après plusieurs années (j'insiste bien sur le mot "permanence" parce que même en le vivant bien d'une manière générale des rechutes me semblent inévitables). Cela dit il est vrai que le temps laisse le temps (sans blague) d'apprendre à vivre malgré tout. En tout cas c'est ce qui s'est passé pour moi: les deux premières années ont été difficiles et les premiers mois atroces. J'avais l'impression que mon corps entier était une plaie ouverte purulente, j'avais le sentiment que le sol s'ouvrait sous mes pieds à chaque fois que je croisais une poussette ou un ventre rond, qu'à chaque annonce de grossesse que ce soit url ou irl ces filles m'ouvraient en deux pour m'arracher le cœur, le piétiner et pisser sur mon cadavre (je l'ai écrit tel quel dans mon journal). Et j'avais affreusement honte de la violence de mes sentiments.
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) quand on me connait et quand on sait à quel point je viens de loin niveau envie, autant j'ai du mal à comprendre quand j'ai l'impression qu'on me félicite d'avoir la malchance d'attendre des années pour tomber enceinte. Je pense qu'au fond, mon inconfort vient de là
. D'autant que comme je le disais j'étais mois aussi très ambivalente avant de plonger dans les définitions et je comprend tout à fait ton inconfort. Je partage d'ailleurs ta réflexion sur les "félicitations en bloc" qui me font à chaque fois me demander si ça s'adresse vraiment à moi... avant de me dire que "si c'est bon je prend", peu importe si ça m'était destiné ou non
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. Je lisais récemment un article de blog dont l'auteure s'étonnait du nombre de parents qui se plaignent de leurs enfants, étonnement que je partage et qui me travaille beaucoup (et qui vient alimenter la fameuse question "est-ce vraiment une bonne idée tout ça"). Le voir sous l'angle du dolorisme apporte un tout nouvel éclairage...


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