@Trouscaillon Je prends un peu mal certains aspects de ton message. Comme le fait de considérer que d'avoir ds enfants est le summum du petit geste ou que tu "aimes trop les enfants pour en faire à l'heure actuelle", ce qui sous-entend que nous qui avons choisi d'en faire les aimons moins ?
Pour répondre malgré tout.
Je ne pense pas qu'avoir un enfant soit écologique. C'est même l'inverse en fait. Donc c'est pas un petit geste. Et je ne pense pas que la génération d'après sont nos sauveurs. Je pense qu'ils feront comme nous, au mieux, souvent pas assez. Je pense toutefois qu'ils auront l'avantage de ne pas avoir comme moi cette lente réalisation que la situation va peut-être aller mal et de voir que personne ne fait rien. Les années 90-2000 ont été une agonie pour ça : il y avait encore moyen et non, personne n'a bougé
Bref, je pense qu'avoir un enfant n'est pas un petit geste car ça n'est pas écologique.
Sauf que l'écologie n'est pas mon seul prisme pour choisir d'avoir des enfants. Et ça répond aussi à cette question de "est-ce ne pas aimer les enfants que d'en choisir à l'heure actuelle ?".
Il faut quand même comprendre que nous voyons tous le monde par nos propres yeux. Et je comprends qu'aux yeux de certains, avoir des enfants est fondamentalement un geste égoïste car il va faire souffrir les enfants.
Mais pas aux miens.
Je suis consciente que la souffrance fait partie de la vie* (même sans la crise climatique) mais personnellement, je suis profondément émerveillée par le monde et la vie, je suis infinement reconnaissante d'avoir pu venir au monde quelque soit la merde dans laquelle l'humanité est et je peux pleurer d'émerveillement de voir le soleil passer à travers les feuilles des arbres.
Si tout le monde voyait le monde par mes yeux, tout le monde voudrait être biologiste ou astronome.
J'ai bien conscience que mon enfant ne verra peut-être pas les choses comme ça. Mais peut-être que oui aussi.
Avoir un enfant est un "leap of faith" : on se jette dans le vide en espérant que tout ira bien. C'est même le plus grand leap of faith qu'on peut faire dans sa vie.
Et oui peut-être que ça tournera mal, que dans 10 ans je serai réfugiée climatique, ou qu'on vivra une famine, et que je m'en voudrais profondément.
Mais aussi : peut-être pas
Je vis dans ce monde qui va mal, mais égoïstement, actuellement j'y suis très heureuse.
Et mon fils aussi.
Et si les choses tournent encore plus mal, on s'adaptera autant qu'on peut
En attendnat, je veux pouvoir le regarder dans les yeux et dire que j'ai fait ce que j'ai pu. C'est pas assez (ça l'est jamais) mais il est déjà sensibilisé à ces questions et nous, ses parents, on essaie toujours de s'améliorer
* j'ai une amie qui a toujours considéré que donner la vie, c'était donner la mort. Et qu'elle ne voulait pas faire ça. Et pourtant, elle sait très bien que je suis une ravie de la crèche concernant la vie, que je ne vois pas les choses comme elle. Et donc elle n'a JAMAIS jugé mon envie d'avoir un enfant comme égoïste. Elle a conscience que ce sont des perceptions très personnelles et intimes