Coucou les filles!
Je voulais passer donner quelques nouvelles.
Même si les papiers officiels du divorce n'ont pas du tout été faits encore - la procédure n'est même pas entamée - la séparation est effective, ça y est. Mon fils a désormais ses deux maisons. Il a passé le mois de juillet en vacances avec son papa, et il passe le mois d'août avec moi. Ca se passe plutôt bien
Malgré les quelques "bas" prévisibles, notamment quand il réclame son père dès qu'il s'est fait un bobo ou qu'il est trop fatigué.
J'ai quand même beaucoup de raisons de me réjouir et d'être enfin soulagée - jamais je n'étais sentie aussi vite chez moi que dans cet appartement, et chaque soirée que j'y passe est un petit paradis par rapport à l'enfer des six premiers mois de l'année.
Pourtant ce soir, c'est dur, parce que je reviens d'un week-end chez mon plus grand frère, qui m'a parlé de ce que lui avait dit mon père à propos de moi et de l'homosexualité. La dernière fois que j'ai vu mes parents, c'était début juillet et pour un séjour de quatre jours et l'ambiance avait déjà été plus que moyenne. Et là, j'ai appris ce qu'il avait dit APRES ce séjour, donc c'est super récent...
Il a donc dit à mon frère et sa copine que j'étais malade dans ma tête. Que l'homosexualité était une maladie d'ordre psychiatrique. Que de toute façon je ne l'étais pas vraiment, parce que si je l'étais je l'aurais toujours été - il n'a aucune idée de ce que peut être la bisexualité, ni même qu'on puisse voir son orientation sexuelle varier sur une échelle au cours de sa vie - et que donc je faisais ça pour tirer une sonnette d'alarme, et qu'il fallait me sauver et me soigner. Que j'avais été influencée par mon milieu professionnel, "les gauchistes" et "le lobby gay". Qu'il avait une vraie aversion pour l'homosexualité et que ça ne changerait pas. Que je le dégoûtais.
Qu'il ne voulait plus de réunion de famille tous ensemble, ni de photo de ses enfants et petits-enfants tous ensemble comme il le faisait chaque année.
Et je savais, je savais déjà qu'il pensait ça, et je devrais m'en foutre. Mais j'y arrive pas, j'y arrive pas ce soir, ça fait mal. Pourquoi ça fait si mal? Pourquoi j'espère toujours qu'il va essayer de réfléchir, de se remettre un peu en question? De ne plus voir en moi une éternelle enfant incapable de suivre sa vie, et qui prend toujours les décisions qui le déçoivent?
Je sais ce qu'on dit, qu'il faut laisser du temps à ses parents, mais au fond, plus le temps avance justement - mes parents savent depuis début janvier - et plus je trouve ça dégueulasse, en fait. Pourquoi je devrais leur laisser du temps pour m'accepter et m'aimer telle que je suis alors qu'ils sont mes parents? Pourquoi, alors que j'ai tellement souffert ces derniers mois, ces deux dernières années même, je devrais leur dire "mes pauvres, je sais que c'est dur pour vous, je comprends, prenez tout le temps dont vous avez besoin"? Alors que quand je leur ai parlé de toute cette souffrance, tout ce qu'ils m'ont répondu c'est "tu ne te rends pas compte à quel point on a souffert quand tu nous as annoncé ça"?
Ce soir, je suis en colère, moi qui ne le suis jamais :/
Et le pire dans tout ça... C'est que je vais chez eux dans deux jours. Pour y passer la semaine, pour que mon fils voie ses grands-parents et ses cousins qu'il adore. Une semaine. Je peux pas, la vache je peux pas, j'en fais une crise d'angoisse, ce soir...