Merci à tous.tes pour vos messages de soutien, je n'ai pas pu répondre mais je vous ai lu.e.s et ça m'a beaucoup, beaucoup aidé...
Au final... Il ne s'est rien passé chez mes parents - ouf!. En tout cas, pas d'altercation majeure avec mon père. La raison, je l'ai sue à la fin de mon séjour: mes deux frères sont arrivés chez mes parents deux jours avant moi, et mon père a tout de suite abordé le sujet de "mon cas" au premier dîner, disant que j'étais une fille légère de quitter mon mari si peu de temps après notre mariage (on s'est mariés il y a six ans et demi), qu'il n'accepterait jamais que je sois avec une fille, etc... et en fait, mon frère le plus proche et qui me soutient tellement, mais qui est toujours très diplomate avec mes parents d'habitude, s'est levé et leur a dit "si c'est comme ça, je me barre par le premier train demain matin et je dis à ma soeur de pas venir!" Du coup... eh bien je crois que c'est grâce à lui que le sujet a été mis de côté toute la durée de mon séjour. Ouf...
J'ai quand même été choquée d'apprendre que, coup sur coup, en quelques semaines: mon père a vu d'abord mon frère aîné et lui a dit toutes ces choses horribles que j'ai racontées dans mon dernier post, et qu'ensuite mes deux autres frères à peine arrivés chez lui il a recommencé... C'est plus fort que lui, il faut qu'il en parle, et en de tels termes... Ca me fait frémir.
Il a aussi retiré toutes les photos de famille du couloir de leur maison, visiblement j'ai "tout cassé"...
A part ça, je me suis retrouvée à un moment seule avec ma mère dans la cuisine, et elle a voulu me parler un peu. Elle m'a dit "tu sais, j'ai toujours souhaité ne jamais avoir d'enfant homosexuel, parce que je déteste ça. Mais bon, tu restes ma fille, et je t'aime". J'ai essayé de bien le prendre, c'était déjà pas mal, non...?
Me voilà de retour chez moi. Il y a des moments où j'ai l'impression que ça ne passera jamais avec mon père, ou que, si ça passe dans plusieurs années, il éprouvera de toute façon un tel dégoût pour la femme que j'aime et le mode de vie que j'ai choisi et la culture que j'aime et mes centres d'intérêt, que nos rapports resteront extrêmement superficiels.
C'est encore dur, parfois. Je suis passée du statut de la fille sage, qui ne faisait jamais de vagues et n'embêtait jamais personne, à celle sur qui on crache de tous les côtés - mon ex-mari qui raconte à tout le monde qu'il était parfait avec moi et que tout est ma faute, mes parents qui me trouvent "légère", "volage", "irresponsable", "malade", "dégoûtante", "embrigadée dans une secte". C'est pas évident, quand on a autant vécu de manière à avoir l'approbation de tout le monde, de s'éveiller, de changer les choses pour soi, de chercher ce qu'on aime vraiment, de trouver ce qui nous rend véritablement heureuse et d'accepter d'entendre de telles choses sur soi - ou, en tout cas, d'essayer d'apprendre à s'en moquer, et à lâcher prise.
Merci à vous tous.tes de m'aider autant dans ce parcours, sans vous, je ne sais pas où j'en serais aujourd'hui