Félicitations
@Tératogène Et profite bien d'elle et de sa présence
Ce soir, je réfléchis beaucoup.
Aujourd'hui mes parents m'ont aidée à retourner dans l'appartement de mon ex-mari pour trier quelques dernières affaires restées en arrière. Ils m'ont vraiment beaucoup aidée, et ils ont réussi à éviter presque tout commentaire désobligeant (il n'y en a eu qu'un seul). J'ai du mal parfois à réconcilier l'image qu'ils me donnent quand ils me filent un tel coup de main et l'image véhiculée par ce que je sais qu'ils disent de moi dans mon dos à mes frères, ma tante, etc. Ma tante qui vient de poster sur Facebook un message qui dit "Luttons tous ensemble contre l'homophobie, parce que l'homosexualité n'est pas une maladie contagieuse, mais la bêtise, si". Et j'ai liké tout de suite en me sentant soutenue, et en même temps je sais que ma mère va voir ce message et le prendre pour elle (et elle aura raison, clairement ma tante l'a posé là pour mes parents) et... et je culpabilise. Je culpabilise parce que j'ai parlé à quelques personnes du comportement de mes parents avec moi (mes frères, ma tante et une cousine - et puis vous) et j'ai parfois l'impression d'avoir été un monstre en en parlant, comme si je les avais trahis ou avait exagéré. Et pourtant, je sais que je n'ai pas exagéré. Je sais ce qu'ils ont dit à mes frères il y a à peine quelques semaines. Je sais aussi que moi, je suis prête à leur pardonner et avancer, mais que pour ça encore faut-il qu'ils aient envie de se remettre en question. Comment je peux encore culpabiliser?
Je n'ai jamais été aussi heureuse en couple que je le suis aujourd'hui. J'adore être avec ma copine, j'adore écrire avec elle (on écrit des histoires ensemble), j'adore tout ce qu'on fait ensemble. J'adore mon appartement, je m'y sens libre. Je me sens libre tout court, en fait. Libérée. Et pourtant, je sais que je ne le suis pas tout à fait. Je sais que je suis parfois agressive avec ma copine, parce que j'ai l'impression d'avoir vécu une période très difficile pour elle, et qu'elle ne s'en rend pas toujours compte. Alors que c'est profondément injuste: elle s'en rend compte, et je n'ai pas agi que pour elle, j'ai agi pour moi. A présent que j'ai réussi à m'échapper, j'ai l'impression que je ne me permets pas toujours d'être heureuse. Que je me mets des bâtons dans les roues. Que je me punis, d'une certaine manière.
A quel moment est-ce qu'on apprend à dépasser ça...? A quel moment est-ce qu'on arrête de culpabiliser parce que notre choix a rendu d'autres gens malheureux ou les a mis face à leur angoisse? A quel moment est-ce qu'on apprend à accepter qu'on peut être une divorcée heureuse? Qu'on peut rendre son fils heureux même si on a quitté son père? Qu'on peut être heureux de retrouver son enfant chaque fois qu'on le retrouve, mais heureux aussi d'avoir des soirées seule? Qu'on peut, enfin, être pleinement heureuse et soi-même en couple avec une femme, et qu'on n'a pas besoin de se le faire payer, de vouloir se punir, de vouloir la punir également, comme en gâchant certains moments qui se passaient pourtant super bien?
Voilà ce que j'aimerais apprendre à présent...