@PoussiM , awww merciiiii
@Smelly Cat , Ce que tu as posté a évoqué pas mal de choses en moi donc je vais me permettre d'intervenir si tu le veux bien

Certes, les sentiments amoureux et l'attirance sexuelle ne sont pas toujours liés, donc il est possible que ce soit ton cas, mais il est également possible que tu sois juste effrayée. Pour ma part, au début, j'avais vraiment peur. Une peur inconsciente, qui s'est révélée sous forme d'un gros blocage concernant mon attirance sexuelle envers la gente féminine.
Comme toi je crois, j'ai d'abord eu une vie sexuelle uniquement avec des hommes. Cela fait plusieurs années, donc j'ai eu le temps d'apprendre, de m'habituer, de gagner des repères. Cela est "confortable" car habituel. Je sais ce que je fais, je sais comment le faire, je n'ai pas vraiment de surprise. Et puis j'ai découvert mon attirance pour les femmes, chose que j'ai d'abord essayé de refouler par souci de facilité. J'ai continué de coucher avec des hommes car c'était plus facile, même si en réalité, je ne ressentais pas grand chose et j'avais toujours l'impression de jouer un rôle dont je connaissais les lignes par cœur. Je me posais les mêmes questions : "Suis-je vraiment attirée ?", "Est-ce que je pourrais réellement coucher avec une fille?", "Est-ce que ce serait suffisant?", "Est-ce que j'en serais heureuse?" Etc.
Je me suis rendue compte qu'en réalité, je m'interdisais d'y penser, et de mettre les conditions en place pour que ça arrive car j'étais morte de trouille. Car là, je ne ferais pas semblant. Ce serait réel. Je serais vulnérable car sincère. J'avais peur également car je ne connais pas les "codes", je manque d'expérience, j'avais peur de ne pas plaire de la même façon, j'avais peur aussi d'être confrontée à mon désir - un désir réel, brut, qui n'est pas simulé et qui ne vient pas par "après".
Je me suis rendue compte que je n'osais même pas regarder les filles que je trouvais belles car cela me troublait et que je n'étais pas habituée au fait d'être troublée, de ressentir cette attirance. Donc la pensée même d'avoir une relation sexuelle avec une fille se bloquait dans ma tête.
Un mélange de peur de l'inconnu, de peur de la vulnérabilité réelle, de peur de ne pas gérer comme il faut.
Évidemment, je te dis ça ainsi, mais je n'en avais pas du tout conscience. Je m'en suis aperçue assez tard et lorsque j'ai débloqué tout ça, ce fut une révélation. J'ai accepté le fait qu'en amour, comme dans la sexualité, on est vulnérable. Qu'au début, ce n'est pas parfait et qu'on fait des petites erreurs qui n'en sont pas vraiment. Qu'on doit apprendre, et que forcément, cela stresse un peu mais ce n'est pas grave. Et que surtout, j'ai le droit de désirer, d'avoir envie de toucher, regarder, caresser... Que ce n'était pas dégradant, sale, bizarre, "trop", que de ressentir ce genre d'émotion. Et je pense également que cela était dur à accepter car je perdais le contrôle sur une partie de moi-même. Le désir ne se contrôle pas, c'est une émotion forte, qui s'impose à soi-même.
Maintenant je suis certaine de ce que je ressens, je suis certaine que je suis attirée par les femmes, que ce soit romantiquement ou sexuellement parlant. Il m'a fallu du temps pour accepter que je puisse ressentir ça, et pour comprendre qu'avoir peur de se lancer ne signifiait pas que je n'en avais pas envie. Et c'est également ce qui m'a fait comprendre que je n'étais pas attirée sexuellement par les hommes mais ça c'est une autre histoire.
Donc il se pourrait que tu sois juste stressée, effrayée par l'inconnu ou tout simplement encore prise dans les filets du rejet de ton attirance. Il faut du temps parfois pour sortir de l'hétéronormativité, même alors qu'on se sait ouverte d'esprit et tolérante. C'est totalement différent quand il faut s'appliquer ça à soi-même

Surtout quand on n'est pas encore prête à accepter tout ce que ça implique - je sais que j'ai eu du mal au début car je savais que si j'acceptais qui j'étais, je n'aurais jamais le mariage """"traditionnel""" dont je rêvais quand j'étais gamine. Je viens d'une famille éclatée et troublée. J'ai toujours rêvé de pouvoir reconstruire la petite famille modèle parfaite pour combler cet échec. Donc pour moi, c'était la petite maison de banlieue, une maman, un papa, un garçon & une fille, le chien familial etc. C'est super cliché, et avoir deux mamans n'enlève rien au fait que ce soit une famille, mais ça m'a troublée et bloquée de renoncer à cette image "parfaite".
De même, je suis quelqu'un qui déteste se faire remarquer et qui veut à tout prix se fondre dans la masse, être comme tout le monde, et il était évident que je ne pourrait pas aspirer à ça si j'étais dans un couple homosexuel.
Peut-être que tu as aussi des blocages à ce niveau-là et que ça influence ta perception de ton attirance. Ça a été mon cas, et dès que j'ai pu m'accepter tous mes doutes se sont dissipés
