Les amies dont je vais parler ne sont pas à proprement parler des "amies en carton", non. Moi j’appellerais plutôt ça... des grosses connasses sans parole, sans éthique, sans respect ni quoi que ce soit du genre.
J'ai l'air dure ? Laissez moi m'expliquer.
La première, c'est J.
Meilleure amie au collège, elle était pour le moins... toxique. Je n'avais aucune confiance en moi et elle me rabaissait perpétuellement, me parlant à tout va de ses aventures, de ses copains. Je me souviens que dès que je lui disais que j'étais intéressée par un garçon, elle s'en rapprochait dans les jours qui venaient. J'ai coupé court à notre "amitié" par ras-le-bol, j'avais différents problèmes personnels et familiaux à gérer, je n'avais pas besoin d'elle pour m'enfoncer.
C'est à cette periode que j'ai rencontrée A.
Elle avait été une oreille attentive, présente alors que j'avais besoin de vider ce trop plein de désespoir qui me rongeait depuis si longtemps et que je n'avais pas pu faire sortir.
Elle est sortie avec un mec, R. pendant cinq jours avant qu'il ne la quitte car il ne l'aimait pas et qu'elle lui rendait la vie infernale de par sa jalousie.
Cinq ou six mois plus tard, R. et moi on se rapprochait. A. avait un nouveau copain depuis plusieurs moi avec qui elle était heureuse, mais cela m'embêtait quand même de sortir avec R. alors qu'il était avec elle avant, bien que ça n'ait pas vraiment duré.
Elle m'a "donnée sa bénédiction" (poussée dans ses bras serait plus exact) et on est donc sortis ensemble.
Toutefois quelques mois plus tard je remarquais entre eux un rapprochement qui me mettait mal à l'aise, moi qui ne suis pourtant pas excessivement jalouse. Au début j'ai eu honte, et je me suis sentie coupable. J'en ai parlé à R. qui m'a envoyée bouler en me disant que j'étais trop jalouse et que je devrais avoir honte de moi. J'ai culpabilisé encore plus.
Notre couple a commencé à dérailler à partir de ce moment là.
Il lui parlait tout le temps que ce soit par SMS, facebook ou en face alors qu'il me disait que j'étais trop collante avec lui. Il l'avait invitée chez lui alors qu'il avait toujours refusé que je vienne, et que j'invite des amis du sexe opposé chez moi. Il la voyait tout le temps et petit à petit, me délaissait... et elle faisait pareil. Elle me parlait de plus en plus froidement, assumant ouvertement sa jalousie envers moi par des statuts facebook qui m'étaient destinés, et son attirance pour R. de la même manière.
Je me souviens d'une soirée. On avait picolés et R. ne tenant plus l'alcool, il est allé s'asseoir dehors. Je suis allée lui chercher un verre d'eau et quand je suis revenue, elle était proche, trop proche de lui. Quand ils m'ont vue elle s'est écartée. Suite à ça on est montés se coucher, puis elle a commencé à faire des allées et venues dans la chambre sans frapper en éclairant la lumière pour nous surprendre en train de faire des choses. Elle était en colère et ne se gênait pas pour le montrer.
Le lendemain après que je sois partie, j'ai appris que suite à mon départ elle l'avait rejoint et ils avaient dormi dans les bras l'un de l'autre...
Le 22 juin, quelques jours plus tard j'ai essayé de joindre R. toute la journée sans succès, jusqu'à ce que je reçoive un message d'un ami qui me demandait si j'étais au courant qu'A. et R. étaient allés ensemble à la fête de la musique. Suite à ma réponse négative, il m'a apprit qu'ils étaient "proches", pour ne pas être plus explicite.
Il m'a quittée dans la soirée et j'ai avalé mon premier mélange médicaments-alcool pour pouvoir dormir.
Suite à ça tout s'est enchaîné. Elle a transformée l'histoire en racontant qu'elle était sortie avec R., que je savais pertinemment qu'elle avait toujours des sentiments pour lui quand je suis sortie avec, que je suis devenue amie avec une de ses ennemies pour lui faire du mal (son ennemie qui au passage, ne m'a jamais abandonnée depuis que je la connais et a toujours été sincère avec moi) et qu'elle avait tout fait pour m'aider mais que j'avais refusée la main qu'elle m'avait tendue (elle m'a regardée sombrer dans la morphine, l'automutilation et l'alcool en me traitant de conne dans mon dos, mais ouais, on peut dire qu'à part ça elle a tout fait pour m'aider).
Il m'a fallu frôler la mort et connaître quelque chose d'encore pire que l'histoire que j'ai vécue avec elle pour m'en sortir.
Le type avec qui je suis sortie après, T., m'a violée.
J'étais plus que faible, j'étais en permanence ivre et droguée, et il a commencé à me parler après mon overdose (à laquelle il avait assisté). Il avait flairé le bon filon.
Bref. Lorsqu'il m'a quittée, mes amis sont restés cette fois ci.
Il y avait cette fille... M.
J'avais extrêmement confiance en elle. Elle me donnait l'impression de m'aider à me relever. Par quoi ça a commencé alors ? Dans ma tête ce jour là :
T. m'avait quittée quelques jours avant, je me sentais sale, souillée, détruite. Je ne savais plus quoi faire et j'étais toute seule chez moi, avec mon père sur le dos. J'ai envoyé un message en demandant de l'aide à M. Réponse ? : "Je fume un pétard avec T., je peux pas te répondre."
Je l'ai envoyée paître et j'ai posé mon téléphone. Quelques heures plus tard je vois plein de messages d'elle semblant désespérée et en me demandant de lui pardonner parce qu'après tout c'était pas vraiment de sa faute "elle était défoncée". Rien a battre me suis-je dit, ça lui apprendra et je lui reparlerais quand j'en aurais envie. C'était sans compter sur son... intelligence ? J'appellerais ça de la fourberie plutôt. Toujours est-il que T. m'a envoyé un message. Un message qui me disait qu'il refuserait de me parler à nouveau si je ne pardonnais pas à M. (j'étais dépendante de lui à l'époque, imaginez l'effet que ça fait).
Vous savez quoi ? J'ai reparlé à M.
Pendant deux ans.
Pendant deux ans j'ai continué de la supporter alors qu'elle m'utilisait pour régler ses conflits de couple qui ne regardaient qu'elle (je servais de médiateur entre elle et son copain), qu'elle me rabaissait à longueur de temps sous couvert d'être "franche" ("Non mais sérieux lâche l'affaire, il t'aime pas et il t'aimera jamais ça se voit" -je précise qu'elle parlait de l'une des personnes que j'ai aimée après T., donc ce n'était pas pour me protéger de quelqu'un qui m'aurait fait du mal ou quelque chose comme ça-), et qu'elle n'était jamais là pour moi, à part pour m'engueuler ("T'as prit de la MDMA, t'es qu'une putain de camée !") ou pour se plaindre que je n'avais pas assez de reconnaissance envers elle pour tout ce qu'elle faisait pour moi (oui, oui).
Le déclencheur qui m'a fait lâcher cette pourriture ?
C'est lorsque j'ai, deux ans après T., appelée un numéro vert d'aide aux victimes de violences sexuelles car je me sentais sale, que j'avais toujours des flash, des cauchemars etc.
Et la femme que j'ai eu au bout du fil m'a apprit que ce que j'avais vécu était un viol, et que je pouvais porter plainte pour ça.
J'ai commit l'erreur de lui en parler et là, j'ai eu droit à tout.
"Tu veux faire quoi, détruire sa vie ?"
"T'as juste besoin d'être aidée c'est tout."
"T'as quelqu'un maintenant, c'est du passé tourne la page."
"Je suis sûre que t'en rajoutes, et je veux pas qu'il aille en taule pour tes conneries."
"Je minimise pas ce qu'il t'a fait, hein, mais tu vas pas embêter les flics pour ça ! T'as juste besoin de te confier c'est tout."
Et j'en passe.
Ensuite, elle est allée prévenir T. de ce que je comptais faire, ce qui m'a valu des menaces de mort, et une tentative de pourrissage de mon couple.
Vous savez quoi ? J'ai continué. Avec la rage au cœur, j'a continué et je n'ai pas cessé de lui parler.
Jusqu'au jour où je me suis dit "Putain mais merde, qu'est-ce qu'elle a fait de bien pour moi jusqu'à maintenant ?"
Et... ça a été une putain de libération !
Aujourd'hui j'ai cessé de me prendre la tête, quand quelqu'un me brise un peut trop fort les ovaires je ne me gêne pas pour le lui faire savoir... et ça va bien mieux !
Pfiou ! Ca a été très éprouvant et je pensais pas qu'écrire simplement ces histoires pourrait faire resurgir tout ça, mais ceci dit je suis contente de l'avoir fait !