@Nastja Désolée pour les arguments qui ne devaient pas vraiment répondre à ta question, je me basais un peu aussi sur le post auquel tu répondais au départ qui ne parlait pas que de contacts sociaux mais de tous les changements engendrés par le confinement
Puisque au départ la question était : pourquoi l'isolement aggraverait des dépressions ? J'ai répondu avec la dépression en général, qui ne touche pas que des personnes aux contacts sociaux restreints. Toutes (une majorité, même ?) des personnes dépressives ne sont pas seules et ont une vie sociale qui leur a été coupée du fait du confinement, et qui vont donc avoir un sentiment de solitude accru à cause du confinement.
Pour ce qui est des gens qui n'ont pas de contacts de toute façon, en effet, sûrement que ça ne change rien. Il y a des neuroatypies où on effet, il ressort que le confinement ne change pas grand chose au quotidien des personnes concernées. Je pense que pour beaucoup de sujets, cela dépendra de toute façon des gens, et je comprends où tu veux en venir.
Moi, quand je vais faire mes courses, j'ai vraiment un sentiment de joie à la vue des autres personnes, cela me rappelle que je suis toujours en lien avec la société, que je ne suis pas seule au monde, et j'échange un peu avec le personnel quelques mots qui me font du bien.
De plus, peut-être que la personne que tu connaissais te parlait en fait du fait de sortir plus que du fait de voir des gens, car l'isolement social qu'on vit aujourd'hui est aussi un isolement des lieux sociaux. Il y a des gens introvertis et ayant peu de vie sociale à qui il fait du bien d'être dans des lieux où il y a du monde, comme des bibliothèques, des magasins, des concerts... Je pense que certains tiennent aussi à leurs liens avec les autres dans le monde du travail.
Pour ce qui est du sentiment de solitude, je pense qu'il est comme toi assez diabolisé alors qu'il apporte du bon. Mais je pense qu'une grande majorité des gens, introvertis ou non, a besoin d'avoir des contacts physiques avec des personnes réelles. Je verrais plus ton cas comme une "minorité" (sans aucun jugement derrière ce mot, bien entendu, chacun est comme il est). Je crois qu'il est établi en psychologie que la majorité des êtres humains tendent naturellement vers une envie de contacts sociaux et ce dès leur naissance, mais là on irait vers des théories tellement vastes qu'il sera difficile de trouver réponses à nos questions. Il faudrait aussi creuser l'hypothèse selon laquelle la majorité des êtres humains ont besoin de se sentir participer à la vie de leur société, notamment par le travail, qui serait mon hypothèse, mais je n'en sais pas assez pour en parler non plus.
Et de ce fait, je t'ai répondu de manière très générale, car je pense que la majorité des gens ont un besoin de contacts sociaux et d'activités sociales
Je me rends compte aussi, pour ta question du départ de l'incertitude : un collègue psychiatre m'a dit que les études chinoises montraient l'incertitude de la durée du confinement comme aggravant les risques d'anxiété. Je ne saurais pas vraiment pourquoi, mais j'apparenterais ça à une course à pied : si tu connais la durée de la course ou si tu connais la distance de la course, elle est toujours moins douloureuse que de courir sans repères. Toutes les mesures ou dates données par le gouvernement (et d'ailleurs, ça faisait deux mois qu'on avait pas de dates) comportent une énorme part d'incertitudes et ne sont jamais vraiment des dates de fin, ce qui entraîne un flou anxiogène tel que celui d'une injonction à courir frénétiquement sans savoir à quand est fixé la fin de l'épuisement.