Je plussoie, si c'était "juste" une histoire de jalousie on aurait pas un ratio victimes hommes / victimes femmes de 10/90... ça veut bien dire qu'en plus d'être "jaloux" il y a des mécanismes (psychologiques, sociaux) qui font qu'un homme se sent autorisé à considérer sa compagne comme sa possession.@Madthilde oui sauf que dans ton exemple il va pas aller tuer le voisin Alors qu'il est jaloux ? C'est pour cela que je dis que ce sont des feminicides. Car inconsciemment ils vont estimer que la femme leur appartient et qu'ils ont un droit dessus...
Après manifestement pour toi feminicide = haine des femmes sauf que non : crime d'honneur ou meurtre de bébé en Chine c'est pas de la haine, c'est ce meme schéma de "possession" de la femme...
La "force physique" entre en compte mais plus selon moi pour les conséquences (blessures graves) que pour les causes: on ne tape pas les plus faibles car on le peut seulement physiquement, mais aussi car on le peut psychologiquement, légalement (peu de poursuites, peu de peines hormis quelques heures "d'obligation de soin") et "sociétalement" (en théorie les violences conjugales c'est mal, en pratique on blâme les victimes / on détourne le regard / on parle de "jalousie" et de "drame passionnel"). Et si les hommes le peuvent c'est parce qu'on vit dans une société sexiste au profit des hommes et au détriment des femmes.
Libé a fait il y a quelques mois une série d'articles sur les meurtres conjugaux (un article ici), ce qui m'a surpris c'est à quel point moi aussi j'avais le cliché en tête du "dérapage": en gros progressivement le conjoint s'est mis à taper plus et plus fort, et la conjointe a fini par en mourir, sans que ça ne soit réellement "voulu". Sauf que... non en fait.
Déjà car près du tiers des meurtres conjugaux sont dans un contexte de séparation ou après la séparation (le fameux "mais pourquoi elle est pas partie?" a du plomb dans l'aile: c'est justement car l'homme considère qu'elle est en sa possession qu'il la tue, si elle n'est pas à moi elle ne sera à personne...). Ensuite car un paquet de modes opératoires montre une certaine préméditation: tuées par balle, écrasées par la voiture, poignardées, etc (et je me demande bien quel objectif autre que de tuer l'autre on a en tête quand on commence à l'étrangler

Modes opératoires qui donc ne nécessitent pas forcément de la force physique, "juste" une arme à feu / une voiture / un couteau (surtout si la victime dors), etc, et donc pourraient tout aussi bien être le fait de femmes. Sauf que non, on a toujours cet énorme déséquilibre 90/10.
Je trouve pertinente la distinction que fait @La femme de Frank concernant les féminicides "forts" et "faibles" (peut-être peut-on dire "direct" et "indirect" ou quelque chose du genre?

Dans le cas des meurtres conjugaux ces femmes ne sont pas tuées consciemment parce qu'elles sont des femmes mais parce qu'elles vivent dans une société sexiste / patriarcale qui entraîne (et excuse) des violences genrées, donc au final si, il me semble qu'on peut dire qu'au fond, elles sont tuées parce qu'elles sont des femmes, et parce qu'ils sont des hommes.
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