@AprilMayJune Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autres plaisirs mais quand on a une vraie passion, on a pas forcément envie de s'en priver parce que ça participe au bien être, quand on rentre d'un boulot pourri le soir et qu'on prend plaisir à se détendre en cuisinant une bonne entrecôte pour se réconforter, je crois pas que ça soit moins louable que de lire un livre puisque tu prend cet exemple, qui est fait en papier donc à partir d'arbres.
je n'ai pas encore lu la suite du topic donc je ne sais pas si on t'a répondu sur ce point, mais l'industrie du livre n'a pas le monopole de la déforestation, c'est... (tadada suspens) l'élevage industriel et l'agriculture destinée à cet élevage.
C'est aussi un sujet délicat parce que c'est lié à l'affect qu'on a ou non pour les animaux, on peut pas forcer quelqu'un à avoir de la peine pour les pauvres petits veaux ou le pauvre cochon égorgé
Je ne pense vraiment pas que ça ne soit qu'une question de sensibilité personnelle envers les animaux, pas besoin de compassion pour reconnaître que les animaux sont des être vivants et dotés d'un système nerveux les rendant sensibles à la douleur, ainsi que de besoins affectifs, de confort, de liberté, de vivre leur vie pour eux dans leur espace naturel avec leurs propres règles etc.
Le fait d'être ou non sensible à leur douleur et leur frustration, ou capable de nous les figurer concrètement, peut totalement être dissocié du fait de trouver qu'il est injuste en théorie de les leur faire endurer, au nom de notre simple capacité à le faire par le potentiel pouvoir sur eux que l'on peut avoir avec notre "intelligence" pour mettre en oeuvre des méthodes d'enfermement, d'engraissement et de mise à mort. On peut ne pas trouver ça moral et désirable sans que l'émotionnel ne soit invoqué.
Personnellement c'est plutôt ma morale qui me dit que je n'ai pas de droit de vie, de mort, ou détention, possession etc sur quelque être que ce soit. S'il ne tenait qu'à moi de tuer ou ne pas tuer un animal pour me nourrir (malheureusement dans la réalité c'est des milliards d'animaux et c'est pour ça que je ne tiens pas à faire du véganisme ou de l'omnivorisme quelque chose de personnel) je ne le ferais pas pour cette raison-là, ma sensibilité y tient aussi une place mais elle pourrait ne pas, et je peux dissocier les deux. Quant au goût il n'est même plus une question...
Et même si l'on excluait la douleur physique de l'équation, il resterait le problème de l'exploitation, la mise à notre service, et de la mise à mort prématurée, qui ne sont certainement pas des "droits" pour peu qu'elles sont pour le moment tolérées et utilisées... et c'est bien ça que l'on cherche à remettre en question avec le véganisme, pour moi ça n'est pas juste rester dans un coin à manger ce qu'on mange et faire ce qu'on fait en essayant d'être le plus gentil possible avec tout le monde sans expliquer pourquoi on fait ce qu'on fait, ou en parler pour faire croire qu'il s'agit "juste" d'en penchant émotionnel qui n'a pas besoin d'être partagé juste pour ne pas avoir l'air trop passionné parce que ça nous discréditerait, ou parce qu'on croirait qu'on "force" les gens.
(en attendant je connais plus d'omnivores que de végétaliens qui affirment que leur alimentation est la meilleure, la plus équilibrée, celle que devrait adopter chaque personne par défaut, et qui discréditent les autres, se permettent des blagues pendant les repas, ou encore qui ont une place prépondérante dans les médias etc. D'ailleurs le Plan National Nutrition Santé semblait récemment ne même pas envisager que le végétarisme et le végétalisme soient des options (malgré des études relativisant les croyances sur les bénéfices des produits animaux ou dérivés), mais ne donnent toujours pas de conseils nutritionnels très valables et précis à cette attention. Donc bon la paille, la poutre, tout ça, mais hein natallcarnists, notallvegans, évidemment).
On a aussi le "droit" d'acheter des vêtements possiblement fabriqués dans des conditions cauchemardesques, c'est clair qu'on en a le "droit". Mais on est d'accord sur un tas d'autres sujets que le fait d'être sûr de son bon droit individuel n'enlève pas le caractère problématique d'un comportement dans son ensemble non ? Ni la nécessité d'informer, de rechercher, et de mettre en question son comportement (mettre en question ne veut pas dire changer forcément).
Désolée si quelqu'un t'a déjà répondu, je n'ai pas encore lu les 10 pages suivantes...