tom-chaton;4792000 a dit :
@
Maple296 Pour moi peu importe que ce soit bien fait ou pas, je trouve simplement que ce n'est pas le rôle de l’État de faire notre boulot, à savoir s'informer sur ce qu'on mange.
Au contraire, je pense que sur le papier, ce n'est pas si mal. D'autant plus que ce n'est pas une méthode invasive (genre, on te colle pas ta tête sur un mur de la honte sous prétexte que ton cadis est composé à plus de 30% de produits à petite étiquette rouge
). Une gommette sur un emballage, c'est comme la mention "sans paraben" de tes shampoings, la liste des ingrédients ou le tableau nutritionnel avec son nombre de calories/lipides/protides/glucides par portion : tu as le droit d'en tenir compte, comme tu as le droit de t'en branler
Par contre, dans la pratique : déjà, je n'arrive pas à comprendre comment ça va se faire. Ok, la jolie courgette bio récoltera sa petite étiquette verte ; le pot de nutella et la pizza quatre fromage premier prix sa gommette rouge
Mais j'ai vu qu'ils voulaient aussi mettre en place des intermédiaires (donc du vert pour le sain
au rouge pour le pas sain du tout
en passant par un dégradé de couleur, jaune, orange, etc.). Et je ne comprends pas comment on va pouvoir les appliquer - qu'est-ce qui est pris en compte pour savoir aussi précisément pourquoi un aliment est sain ou non ?
Et qui distribuera les petites gommettes ? On laissera les marques s'en occuper directement (on n'en est pas à un foutage de gueule près
) ou on ouvre une "commission" ou je ne sais quoi qui s'en occupera ? Et est-ce qu'il est possible d'uniformiser ce système à toutes les marques internationales ou est-ce que ça ne concernera que les produits français ? Et est-ce qu'on prendra bien en compte absolument toute la gamme de produits utilisés, même le produit disons australien qui utilise des OGM qui a été utilisé pour nourrir les vaches qui ont donné le produit fini ?
De plus, est-ce ça aura vraiment un impact sur les habitudes alimentaires des français ? (On dirait une question posée par Laurent Delahousse
) J'en doute. Je reprends mon exemple manichéen de tout à l'heure comme si la bouffe ne se résumait qu'à la courgette et à la pizza premier prix
Je ne pense pas qu'il y ait une seule personne qui pense que la pizza surgelée Carrefour à un euro soit plus saine que la courgette bio
En fait, j'ai du mal à imaginer que ça puisse avoir une réelle influence globale sur nos habitudes alimentaires. J'associe vraiment ça à la volonté de mettre le tableau nutritionnel/liste des ingrédients sur les étiquettes : c'est une bonne idée pour ceux qui ont déjà une volonté de faire attention à ce qu'ils mangent (quelque soit la raison : des végétariens qui veulent éviter la gélatine de porc qui se cache dans pas mal de Haribo aux personnes souhaitant "assainir" leur alimentation, en passant par ceux qui cherchent à éviter tel ingrédient pour cause d'allergie), mais de manière globale, pas sûre que ça change quoique ce soit, le régime alimentaire se trouvant au centre d'un carrefour complexe - goût, éducation du goût, habitudes, et de multiples causes sociales et économiques.
Après, si ça peut aider certaines personnes à y voir plus clair parce que les étiquettes sont difficilement déchiffrables et si ça peut permettre à certaines personnes de choisir dorénavant mettons le chocolat (faiblement) noir qui récolte une gommette C plutôt que leur Milka habituel avec sa gommette D, pourquoi pas
puisque ce n'est absolument pas invasif.
Et là où je suis aussi un peu perplexe, c'est que j'ai l'impression que l'Etat nous laisse suffisamment manger n'importe quoi (je veux parler de certaines substances dont on n'est pas tout à fait sûrs aujourd'hui de leur bien-fondé de leur présence dans notre alimentation - il me semble que l'aspartame en fait partie par exemple ?) donc je me dis que ça a l'air un peu insuffisant