A propos des émotions:
Je suis du genre à éprouver des trucs hyper forts (enfin qui ne l'est pas en même temps?), et quand j'étais ado, absolument tout ce que j'éprouvais transparaissait sur mon visage, que je le veuille ou non. C'est encore un peu le cas aujourd'hui mais je crois que ça s'est quand même largement amélioré
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Mais du coup... ça m'arrive souvent d'éprouver du dégoût quand quelqu'un avec qui je ne me sens pas complètement à l'aise se rapproche de moi. En même temps, j'éprouve de la compassion pour les personnes qui vont mal et quand je vois quelqu'un j'ai envie de l'aider... mais s'il s'agit d'une personne pour qui j'ai des sentiments ambivalents, ça me mets très très mal à l'aise de prendre cette personne dans mes bras, intérieurement, ça me dégoûte vraiment, même si je m'en veux de ressentir ça parce que ça arrive que j'apprécie beaucoup ces personnes.
Certaines personnes se fient à leurs émotions pour réagir. Les quelques fois où j'ai fait ça, ça s'est vraiment mal fini à chaque fois parce que j'éprouve beaucoup de choses totalement irrationnelles, contradictoires entre elles et qui sont parfois en opposition radicale avec ce que je pense. Mettons que je repousse un ami qui va mal parce que ça me dégoûte à ce moment-là en lui disant "non mais tu me dégoûtes aujourd'hui"? Le jour où j'ai enterré ma grand-mère, j'avais envie de vomir et de rire lors de ses funérailles... autant dire que c'est le genre de choses qu'il vaut mieux éviter quand même parce qu'il y a d'autres personnes en deuil autour et elles peuvent mal le vivre (mon père par exemple
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Plus je réfléchis à ce que je ressens, plus je m'embourbe le cerveau parce que souvent, ça n'a ni queue ni tête. Parfois je suis sérieusement répugnée par mon copain même si je l'aime (et le lendemain je vais être folle de désir). Parfois je pense à un petit travers dans la personnalité de mes meilleurs amis, et ça me semble prendre des proportions énormes alors que je les adore et que c'est qu'un petit défaut. Souvent j'ai des montées d'angoisse pour des choses insignifiantes ou je me mets à penser à la mort et j'ai envie de me rouler en boule. Si j'y réfléchissais longtemps, je serais capable de prendre des décisions qui me rendraient franchement malheureuse, ou capable de ne plus rien faire de ma vie
Clairement, les meilleures décisions que je prends dans ma vie sont des décisions rationnelles. Je ne veux pas dire non plus que ces décisions rationnelles sont coupées de mes sentiments, mais elles se basent sur le sentiment le plus simple (c'est quand je fouille dans la complexité de mes émotions que ça devient le bordel). J'aime mes amis? Je passe du temps avec ! J'aimerais bien avoir un signe d'eux mais ils ont l'air occupé? Je ne me vexe pas, je trouve une explication rationnelle/un autre angle de vue au lieu de le prendre pour moi (= ils vivent leur vie, ils sont occupés, ils ont envie d'être seuls, etc. + moi-même ça m'arrive hyper souvent d'oublier de réagir alors je comprends) et je m'occupe moi-même. Et parfois je ressens un truc qui me déplaît et qui est en contradiction avec mes propres valeurs (typiquement : l'envie). Je n'ai pas envie de me trouver des excuses pour être envieuse. Il n'est pas question de nier que je ressens ça, mais d'en prendre conscience pour faire des efforts pour dépasser ce sentiment empoisonné. Quelqu'un fait un voyage qui me fait rêver ou va à un concert d'un artiste que j'aime dans une autre ville sans m'inviter? Oui, mon premier sentiment est totalement narcissique, un pur "moi je veux y aller, je déteste cette situation", mais ma deuxième réaction c'est de mettre le hola, "stop, les gens ont leur vie, si tu veux voyager ou faire des concerts, prends ta vie en main, organise-toi, mais tu ne peux pas attendre des autres qu'ils te placent au centre de leur propre vie". En plus, ça m'arrive hyper souvent de me faire un "premier avis" sur quelqu'un qui sera contredit par mes expériences futures avec cette personnes alors je ne me fie pas du tout à mes intuitions "émotives" (alors que je pense que j'ai d'assez bonnes intuitions intellectuelles, quand il s'agit d'échanger des idées).
Bref, quand je décide de réagir avec du recul, de maîtriser mes émotions (qui sont beaucoup trop instables), ça se passe souvent bien mieux.