Je trouve que c'est pas la même chose de parler de peine de mort par sentiment de colère ou de vengeance (façon "ces gens-là sont des monstres, il faut les buter!" comme le mentionnait
@-June- dans son message initial) et de parler de peine de mort dans un contexte de réhabilitation des prisonnier-es, des conditions carcérales, bref dans une optique de mieux-être pour tout le monde dans la société, y compris les prisonniers. Pour avoir été autour de gens qui avaient les mêmes réactions que ce que mentionnait -June- dans le premier message, ce n'est pas la compassion qui les animent, c'est la vindicte populaire.
Après, pour ce qui est de la peine de mort dans un monde idéal où la prison marche bien (et où on a donc réussi à réinsérer les prisonniers, on a réussi à leur apporter l'aide qu'il leur faut), je suis toujours contre, en fait. Même quelqu'un qui n'est pas réinsérable, qui n'a pas sa place dans la société, parce que fondamentalement mauvais (parce qu'il serait un violeur pédophile récidiviste et incapable de toute empathie) bin... s'il est mort, il est mort, tandis que s'il est en prison il a quand même les moyens d'améliorer sa vie et de s'améliorer en tant qu'être humain (et cela même si ces moyens doivent être limités). Ca ne me semble pas juste envers lui de le condamner à mort, en fait.
Et du coup je trouve que, du coup, en parlant de peine de mort, on devrait définir ce que c'est que la justice. Pour moi, il y a deux éléments: il y a d'un côté le fait qu'il faut qu'on reconnaisse qu'un crime est un crime, que la société le reconnaisse et le condamne comme tel, et donc que, ayant commis un crime, une personne criminelle soit condamnée pour cela. Cela me semble nécessaire et juste envers la victime. Mais justice n'est pas vengeance, et tout en condamnant la criminelle il ne faut pas la réduire à son crime, et considérer aussi que c'est un être humain. Ca veut dire leur donner une chance de se réinsérer, ou tout du moins de continuer à vivre et se développer et de s'améliorer en tant qu'être humains, et pas juste les pourrir parce qu'ils sont des criminels (comme on a trop tendance à le faire et le penser, je constate (ce "on" étant un on vague désignant ce que je vois autour de moi, surtout au milieu professionnel (mon milieu familial/amical étant quand même une belle bubulle qui pense comme moi), comme opinions)).
Le surpopulation carcérale est un faux problème. Elle pointe du doigt deux questions: pourquoi est-ce que certains pays ont plus de gens condamnés que d'autres, en tant que pourcentage de la population (ce qui indiquerait un problème quelque part ,que ce soit au niveau de la justice qui aurait la main lourde, au niveau de la culture qui rendrait socialement mais pas juridiquement certains crimes acceptables, à je sais pas quoi - mais si on part du principe qu'il n'y a pas de différence morale entre les ressortissants de différents peuples, bah il ne devrait pas y avoir de peuples à plus forte tendance criminelle que d'autres), et deux, pourquoi est-ce que la société ne se donne pas les moyens de prendre soin de ses prisonniers (parce que c'est ça la surpopulation carcérale: c'est la société qui considère que c'est pas la peine d'adapter les quantités de places de prison aux prisonniers, qui considère qu'ils ne sont pas une dépense qui vaut la peine, ce qui en dit long sur la valeur qu'on accorde à ces êtres humains).