Je réagis après coup sur la question des violences policières.
Je trouve inquiétant, lorsqu'on parle d'une institution au service de l'Etat, armée, de trouver que si elle provoque des morts ou des mutilations, ce sont des dérives marginales ou malheureuses. Voir, ce que personne n'a dit ici, mais que j'ai souvent entendu, des "dérapages" ou des "bavures". De mon point de vue, tenir à rappeler qu'il existe de bons flics vient simplement parasiter la discussion: c'est une évidence, bien entendu que les policiers ne sont pas recrutés sur leur adhésion aux idées d'extrême droite ou sur leur propension à l'agressivité. Cela me fait penser au principe du NotAllMen. Bien évidemment, pas tous les hommes, pas tous les flics, mais ce n'est pas le sujet là, maintenant.
Pour info, voici une liste non exhaustive et surtout non actuelle de victimes de la police sur 10 ans :
http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/123663553
De même, les policiers et gendarmes auteurs de ces violences ne sont presque jamais condamnés. A l'inverse, pour une véritable défense de cette profession, il faudrait souhaiter que les coupables soient punis, afin que l'institution ne souffre pas d'une pratique minoritaire, si tant est qu'elle soit minoritaire. Pourtant, les policiers notamment, sont souvent solidaires avec leurs collègues inculpés: pour affirmer cela, je me fonde sur les rassemblements de soutien, ou la présence policière importante dans les salles de tribunaux lors de telles affaires judiciaires (au point que les soutiens de la victime ne sont parfois pas admis dans la salle). Voici un rapport (ancien, de 2009, mais je ne trouve pas plus récent) sur la question:
https://www.amnesty.org/fr/documents/EUR21/003/2009/fr/
Au passage, Amnesty International a alerté plusieurs fois sur le fonctionnement de l'institution policière en France. Récemment encore, par exemple sur la violence contre les manifestants. Je ne pense pas qu'Amnesty International souhaite simplement publier des remarques gauchistes par plaisir, s'ils alertent, vu leurs thématiques en général, c'est qu'il y a, a minima, de quoi réfléchir.
https://www.amnesty.fr/presse/france-rpression-abusive-des-manifestations-sous-c
Vous parliez aussi du contrôle au faciès. Voici une liste d'étude sur le sujet, par une association qui explique très bien les choses. Je crois que dans la liste se trouve un rapport mentionné par
@LaurenAuder , il y en a d'autres aussi. C'est une association qui a des propositions, notamment le récépissé de contrôle, permettant de visibiliser le phénomène et de l'endiguer, lorsqu'il a été expérimenté. Il y a aussi des témoignages sur le site qui montrent à quel point c'est humiliant, violent et dégradant pour les victimes. Bien sûr, tous les hommes racisés de France ne sont pas concernés. Pour autant, ce n'est pas à rejeter.
http://stoplecontroleaufacies.fr/slcaf/category/boite-a-outils/rapports_dong/
De même, il me semble important de rappeler que critiquer la police est salutaire, comme il est salutaire de critiquer toute institution, pour l'amener à se réformer, à s'améliorer, ou à changer de forme si elle n'est plus adapté. Oui, il y a un malaise des policiers, c'est évident, au vu du nombre de suicides dans la profession. Il y a donc un problème dans cette profession. Mais lorsque l'on parle de violences policières, dire que la police va mal, c'est chercher une cause. Je ne trouve pas sain de vouloir cacher les victimes de ces violences derrière d'autres victimes (j'entends par là les policiers subissant une souffrance au travail). Les deux sujets sont à traiter séparément. Sinon cela n'a aucun sens.