Mon appartement est vide. Blanc, froid, et vide. Mon bébé appart, dans lequel j'ai tant grandi sans jamais m'y sentir à l'étroit, mon petit trou à moi, où il s'est passé tant de choses. J'ai éclaté en sanglot en scotchant les cartons, en jetant mes maquettes, en ramassant mes livres. Mes parents m'engueulaient parce que c'était crade, encombré, à moitié fait. Osef, ils ne peuvent pas comprendre l'affection que j'ai pour cet endroit, il me ressemble, il est tout petit, le plafond est bizarre, il y a deux fenetres, mon balcon, mon toit...mes fleurs sur le balcon, mon arrosoir rose. Mes grelots aux poignées de porte, mes moules à gâteaux remplissent une caisse à eux seul. Ils ont tout emmenés, tout, et moi je sanglote, comme une gamine, et je ris à la fois, parce que j'ai passé les trois plus belles années de ma vie ici.
J'ai envie de dire à mes amis à quel point je les aime, que j'étais rien avant d'être à Paris, et c'est grâce à eux que j'ai envie d'avancer. Je ne veux pas retourner chez mes parents, j'ai tout ici, et rien là bas, rien, plus rien, je n'ai jamais rien eu. Une famille où je suis étrangère, une ville où je suis mal à l'aise, des amis que je n'aime pas.
Ils partent au Chili, en Autriche, en Allemagne, au Brésil, au Japon, au Canada...j'ai envie de pleurer encore, s'ils sont heureux, je le serais aussi, c'est idiot, mais je vais quand même pleurer. Une année sans eux, eux qui finalement, m'ont appris à exister hors de l'ombre des autres.
Je veux, et je ne veux pas, c'est horrible, j'ai les joues trempées et pourtant je ris. Je ne sais pas si je devais poster ça dans Mur des Lamentations ou Vie en rose, c'est l'implosion émotionnelle là.
Et mercredi, je pars à Oslo, sur un coup de tête, avec elle, ma persile qui compte tellement pour moi. A la base on voulait Rome, et puis on a commencé à chercher n'importe quoi, et là, Oslo, on s'est mise à sourire en même temps, c'était l'évidence.
Et puis merde, j'ai une licence en architecture les filles, j'ai une licence en architecture ! BORDEL :'D