Je suis au trente-sixième dessous aujourd'hui.
Ca ne va pas depuis des mois, et hier j'ai craqué mon slip. On devait aller chercher des pizzas pour dîner avec mon copain, mais en route il a changé d'avis, il a préféré un kebab, moi je n'en n'avais absolument pas envie alors je n'ai rien pris. J'aurais pu choisir des frites ou un sandwich mais il s'est commandé plein de choses, je savais que la note serait salée alors je n'ai pas voulu en rajouter surtout si ce n'est pas pour profiter de mon repas.
J'étais un peu grognon au retour à la maison, je me suis dit que je me m'étais baisée toute seule pour lui faire plaisir et j'avais les boules parce que j'ai réalisé que l'inverse ne se serait jamais produit. Quand on est arrivés je voulais me faire des pâtes au ketchup ou du pain avec de l'aîoli (frigo vide) mais là je vois l'évier qui déborde de vaisselle sale et ça m'a trop énervée. C'est à lui de la faire, il rechigne toujours à cette corvée et j'en ai marre alors je vais me coucher pour oublier cette journée, parce que j'aime ps être grognon pour des raisons aussi puériles et que j'étais épuisée et ça jouait grandement sur mon humeur.
Je m'endors tout ça. Et puis je fais le fameux rêve où je tombe. Sauf que j'ai rêvé que c'est ma mère qui me pousse et me fait tomber. Je me réveille en panique, je commence à hyperventiler, je vais dans la salle de bain me calmer, ça passe pas alors je secoue mon copain qui regardait un film avec ses écouteurs - il a rien grillé du coup. Il met 3 plombes à se retourner parce qu'il croyait que je faisais un caprice.
Je lui demande un sac en papier pour respirer, je n'arrivais pas à en trouver. Il me tend un sac plastique de merde, je m'étouffe avec, ça empire et je commence une crise de spasmophilie. J'en faisais souvent avant, mais la dernière remonte à il y a un an et je n'en n'ai jamais fait devant lui. Il était super inquiet, elle a duré vraiment longtemps en plus (20 minutes m'a-t-il dit). Du coup il appelle le samu alors que je lui disais que ça ne servait à rien et que je ne suis pas malade, je vais mal c'est tout.
Résultat en m'emmène aux urgences, je fais un peu la gueule quand même. Je ne dors presque plus depuis 2 semaines donc je suis au bout de l'épuisement, j'ai des douleurs très fortes dans tous le corps, j'ai envie de pleurer comme une démente, j'ai besoin que mon copain me rassure.
Quand je me fais examiner les médecins veulent lui parler alors ils vont le chercher dans la salle d'attente mais il n'est plus là. Je n'ai pas mon portable, il a toutes mes affaires et il s'est cassé je ne sais où. J'étais pas franchement jouasse. Ils ont fait 3 fois le tour du service pour le trouver (ils n'ont pas que ça à faire quoi) et j'essaie de faire de même mais pas moyen de le trouver. J'essaie de l'appeler 5 fois avec les portables perso des médecins mais il n'a pas répondu une seule fois.
Au bout d'un moment il se pointe enfin, il est avec un pote. Je comprends direct qu'il l'a appelé pour qu'il vienne nous chercher en voiture, c'est bien qu'il ait pris les devant pour une fois et c'est adorable de la part de mon pote d'être venu.
Je lui demande ce qu'il foutait il m'a dit "bah je discutais avec les ambulanciers et j'ai fait un tour pour évacuer le stress". Bien. Et moi je reste toute seule, dans mon angoisse, sans rien alors qu'il est le seul sur qui je pouvais compter.
On rentre vu que j'avais rien et sur le chemin mon copain me dit que notre pote vient dormir chez nous ce soir. Là j'ai vu rouge, je ne suis franchement pas en état, le médecin lui a fait part de mon état de fatigue et l'a prévenu qu'il fallait me ménager, que j'étais à bout de nerfs. En plus on vit dans un studio, donc clairement la présence de notre pote ne pouvait que me déranger.
Quand on arrive à la maison pendant que le pote se gare je lui dis que je n'ai pas du tout apprécié, que c'est égoïste de l'avoir invité, qu'il avait tout fait de travers, que je comprends pas parce que je lui ai dit précisément comment agir si ça m'arrive des dizaines de fois et il n'a rien écouté. Résultat déjà que j'étais dans la merde financièrement avec la facture de l'hôpital et le temps de remboursement je suis vraiment mal. Je souffre physiquement alors qu'on aurait pu l'éviter, et je lui ai reproché de ne pas être fiable. Je l'ai traité de con, chose que je n'aurais jamais fait.
Il a pas aimé et il est parti dormir ailleurs. J'ai pleuré pendant 3h, j'ai horriblement mal dormi. Aujourd'hui je dois chercher les nouvelles clés de la porte de l'immeuble à l'agence qui est à l'autre bout de la ville, je n'en n'ai pas la force j'ai trop mal. J'ai toujours rien à manger dans le frigo et je ne peux pas faire les courses. L'état de l'appart est un vrai carnage et je ne peux pas ranger. Il est 15h, je n'ai toujours aucune nouvelle de mon copain et il n'est pas rentré.
Je me sens tellement mal. Je n'aurais pas dû crier mais j'étais trop en colère. Je ne me suis jamais permis de me mettre en colère contre lui et voilà le résultat la seule fois où je craque. Quand il est parti il m'a dit "je te laisse crever à partir de maintenant", "j'aurais jamais du t'aider et te dire ta gueule pour me laisser regarder mon film" et tout.
Je n'ai plus que lui dans ma vie, je savais que c'était un poids trop lourd pour ses épaules. Je savais qu'il ne savait pas gérer les situations de crises. Mais je n'aurais jamais pensé qu'il claquerait la porte en me laissant dans un tel état. Un de mes principes de base est que celui dont la douleur est moindre doit serrer les dents pour celui qui souffre le plus. Pour lui dès qu'on le contraint ou qu'on le prend à rebrousse-poil il se casse, qu'importe les circonstances.
Je n'ai toujours pas digéré le fait que quand je faisais ma fausse couche cet été et que je pleurais toute la nuit tant la douleur était insupportable il m'ait dit de me la fermer parce qu'il ne pouvait pas dormir (j'ai fait une nuit blanche), qu'il a fini par dormir dans un autre lit pendant toute la semaine où ça a duré, que le lendemain il geekait dans la pièce à côté et ne voulait pas venir près de moi parce qu'il était trop déprimé et tout.
Je sais que j'ai été insupportable hier, mais je trouve qu'il s'est comporté comme un con avec moi, vraiment. Je considère que je n'ai pas à rester avec quelqu'un qui me traite comme ça, que je n'ai rien à foutre avec quelqu'un qui claque la porte quand je suis incapable de me débrouiller seule. Je me sens misérable.
Vivement demain.