@Cleos J'aime pas trop l'idée de faire semblant de poser une question quand on a déjà la réponse. "Le racisme anti-blanc : pourquoi ça n'existe pas" aurait été une formulation plus honnête du contenu attendu dans ce topic. Là, on a l'impression qu'on va pouvoir débattre et qu'il n'y a pas de mauvaise position. Or, je trouve que ce n'est pas le cas, je ne ressens pas de bienveillance vis à vis des personnes qui pourraient avoir subi ce qu'elles appellent "du racisme anti-blanc".
J'ai du mal à être objective sur cette question, je crois. J'ai vu ma soeur se faire taper, exclure, insulter parce qu'elle était blanche quand nous vivions en Martinique. J'ai vu aussi une autre gamine se faire humilier dans sa classe par un professeur, parce qu'elle était blanche (et le professeur n'a pas été viré ni rien, hein, donc légitimation par l'institution de cette violence). Je vous parle d'un mec de soixante ans qui prend une classe entière à partie pour désigner une gamine de dix ans comme responsable de l'esclavage. C'est une situation très particulière, très rare peut-être, mais c'est mon vécu. Du coup, quand je lis "ça n'existe pas" voire, dans le pire des cas "c'est légitime quelque part", c'est très violent pour moi, parce que ça nie une partie de mon vécu et de celui de ma famille. Quand on a subi ce genre de violence (et qu'en plus c'était dans un cadre institutionnalisé), c'est très dur de trouver la force en soi pour se dire que c'est "une réaction de colère", je vous assure.
Et pourtant, je dé-teste entendre le FN ou les Républicains (non mais c'te blague) parler de ce racisme comme s'il pouvait être considéré au même niveau que celui dont ils sont les premiers instruments au quotidien. Comme si c'était un problème égal à celui des populations opprimées. Je trouve ça tout bonnement pathétique.
Sur un plan théorique, oui, le racisme est une idéologie fondée sur la hiérarchisation des races (imaginaires). Il est donc possible que tout groupe social se voit défini comme race inférieure. D'ailleurs, les premières acceptions du termes sont des cas d'entre blancs, donc rien à voir avec une couleur de peau ou quoi (selon mon Dico historique de la langue française en tout cas). Et je pense qu'il y a des blancs qui le subissent, et que nier cet état de fait ne sert à rien. Par contre, insinuer que ce racisme sera égal voire pire que celui institutionnalisé que subissent les personnes racisées en France, c'est juste du foutage de gueule pur et dur. Et le problème, c'est que beaucoup beaucoup trop de personnes qui utilisent ce terme l'utilisent dans ce sens.
En gros, pour faire une analogie plus parlante est-ce qu'on doit continuer de se déclarer antisioniste quand y'a quand même beaucoup beaucoup d'antisémites qui se cachent derrière ce mot ?