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Je crois que pour le mec sexiste toutes des putes sauf ma mère et donc celles qui sont différentes de ma mère par la couleur de peau seront forcément des putes...
Dans le cadre d'un de mes cours, on a commencé un chapitre sur le racisme, et on a vu le racisme du point de vue juridique. Je me suis dit que ce serait intéressant par rapport au débat et je pense que ça va peut-être permettre d'éclaircir deux trois petits trucs, mais je vais le mettre en spoiler pour que les madz qui n'auraient pas envie de me lire ne soient pas forcées de le faire. Lundi prochain, je vois le racisme du point de vue idéologique, est-ce que cela pourrait intéresser ?
C'est ce que j'appelle légitimer.
Bien sûr que c'est rare d'entendre carrément un discours "oui mais bon c'est votre faute aussi, bien fait pour vous", y'a quand même beaucoup de "oui mais quand même tu penses pas que c'est un tout petit peu de votre faute ?"
(désolé pour ma réponse tardive, je n'ai jamais eu la notification correspondant à la citation).
J'ai pas dit légitimer, j'ai dit excuser. (Les mots sont importants). Disons que personnellement, j'ai plus de facilités à excuser une personne noire qui répond un "casse-toi, sale blanche" à une blonde, alors que cette personne subit du racisme systémique doublé d'incidents, qu'une personne blanche qui va faire la même chose, alors que cette personne blanche ne subit pas de racisme par ailleurs.
Et je pense que c'est dans 99% des cas ce qui se passe.
J'ai moi-même été blanc dans une cité où je faisais partie de la minorité, et en deux ans, malgré ma tête de gouine et mes quelques kilos en trop qui faisaient de moi une cible fort facile, j'ai jamais fait face à des violences du fait de ma couleur de peau. Par contre, toutes mes amies racisées y allaient de leur histoire où un papy leur a dit "rentrez en Afrique" en plein supermarché, ou un simple "sale arabe" ^^
Enfin, pour de simples raisons que je suis moi-même inclus dans un groupe de "dominés" sociologiques, j'ai plus de facilités à pardonner à des personnes racisées de mal réagir, tout simplement parce que je comprends un peu leur réaction.
@AngelTen Richard II je répondais sur la partie "personne n'a dit que c'était légitime" de ton message. Mais je veux bien que tu m'expliques les nuances entre les notions
@Monanged j'en pense que la loi, comme le dictionnaire, est écrite par des personnes blanches, et est un outil du status quo (et de la "paix sociale") plus que des combats pour la justice sociale. Alors on peut être blanc et écrire des textes antiracistes, ce n'est pas le débat. Mais pour des raisons de culture, quand on est blanc dans cette société, qu'on grandit dans une famille blanche, qu'on a une éducation centrée sur les blancs, on a tendance à ne pas voir les mêmes choses que quelqu'un dont la peau est d'une autre couleur.
Pour ces raisons il me semble que si dans sa lettre, cette loi ne fait pas de distinction entre violence racistes envers une personne racisée ou envers une personne blanche, dans l'esprit, il y a bien une différence. De la même façon que les lois concernant les discriminations faites au nom du genre visent bien à attaquer les discriminations sexistes dont sont victimes les femmes.
A noter, je le cite souvent mais ça paraît correspondre ici, que dans l'affaire de la plainte pour "racisme anti-blanc", portée par l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif), contre les chanteurs de la chanson "Nique la France", la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris avait déterminée que la loi ne pouvait pas être utilisée dans ce sens. http://www.bfmtv.com/societe/racisme-anti-blanc-les-auteurs-de-nique-la-france-relaxes-870255.html
Ils étaient attaqués pour racisme anti-blanc, ils ont été relaxés. Les "Français blancs dits de souche" ne constituent pas un "groupe de personnes" au sens de la loi française, a estimé ce jeudi le tribunal correctionnel de Paris, relaxant par la même occasion un rappeur et un sociologue, accusés par une association de "racisme inversé".
La 17e chambre estime, dans une décision consultée par l'Agence France-Presse (AFP), que la notion "ne recouvre aucune réalité légale, historique, biologique ou sociologique", que "la 'blancheur' ou la 'race blanche'" n'est "en aucune manière une composante juridique de la qualité des Français" et que "les Français blancs dits de souche ne constituent pas un 'groupe de personnes'" au sens de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui régit principalement la liberté d'expression en France.
@Eclise
Il est évident que le racisme que subissent les personnes de couleur est de nature différente, extrêmement lourde et complexe, je ne cherchais pas avec cette distinction juridique à montrer qu'ils étaient nommés de la même manière. Je voulais juste proposer une manière de nommer cette catégorie de violence qui vise les blancs. Je me suis dit que prendre un terme juridique pour en parler serait peut-être plus neutre et plus acceptable pour vous que de prendre le terme racisme ou même violence raciale, qui contient quand même le terme race je ne cherchais en aucun cas à dire que c'était pareil des deux côtés, je l'ai assez clarifié et j'ai bien conscience du caractère historique et institué du racisme anti-noir.
Vous avez compris qu'en réalité je voulais renommer le racisme anti-noir et le mettre au même niveau, ce n'est pas le cas. Je proposais juste un terme juridique "neutre" pour parler des violences envers les blancs, sans emprunter vos termes
@Monanged Je ne suis pas rancunière et au cas où tu n'aies pas suivi mon conseil de m'ignorer.
Juste que "personnes de couleurs" c'est pas possible. On a tous une couleur (ce travail d'une artiste trouve le Pantone des peaux de plein de gens) et puis ça rapelle trop Yannick Noah. Quand tu parles d'une population sois juste objective histoire d'éviter de dire des choses blessantes. Un noir est un noir, pas un black/personne de couleur. Un asiatique est un asiatique pas forcement un chinois.
Et aussi dire racisme anti noir c'est sous entendre qu'il y a un racisme anti blanc, on a bien compris ce que j'en pensais, mais surtout ça éjecte les arabes, asiatiques, juifs (même si on dit plutôt antisemitisme qui est une forme particulière de racisme mais du racisme quand même).
C'est pas pour etre méchante, juste que ça permet de pas se braquer quand on lit ce genre de questionnements et de pacifier le débat si les termes sont moins problématiques.
@madmoizelle N , désolée j'ai dû mal à retenir les termes corrects. J'essaie faire attention avec les termes que j'utilise, mais c'est tellement spécifique et nouveau que je m'embrouille. Je vais essayer de me rentrer ça dans le crâne...
@Monanged il me semble qu'il est admis qu'on peut parler de discrimination, ou violence à caractère discriminatoire, pour parler de ces violences contre les blanc-he-s. En revanche, il me paraît vraiment stratégique d'éviter d'utiliser le mot racisme pour ce type de violences, pour plusieurs raisons.
(edit: comme @Monanged me le mentionne en dessous, finalement "discrimination" est aussi sujet à discussion)
Déjà, parce qu'on ne peut pas séparer ce concept d'une certaine tentative de récupération des combats anti-racistes, tel qu'il a été fait en politique. Récupération qui a aussi pour objectif d'amoindrir la visibilité de ces combats : "attendez un instant, c'est bien beau de parler de la discrimination à l'embauche contre les noirs et les arabes, mais vous ne parlez jamais du racisme anti-blanc". En ça c'est un concept qui a un but politique, d'attaque contre ces mouvements antiracistes, et c'est important à mon avis de le garder à l'esprit¹. On utilise ce terme parce que "racisme" a une certaine force, représente quelque chose de rejeté par la société, et c'est le fait de décennies de luttes antiracistes, qui sont le fait de racisé-e-s et non de blanc-he-s. Le fait d'y rajouter "anti-blanc" montre bien pour moi qu'on est sur une notion caduque, bancale. On pourrait presque parler d'appropriation pour moi, de la même façon qu'on assiste aujourd'hui à une appropriation de l'intersectionnalité par les blanc-he-s (par exemple la notion de non-hiérarchisation des oppressions, utilisée aujourd'hui pour dire que toutes les oppressions sont équivalentes donc fermez la).
Ensuite, il me paraît important de bien différencier quelque chose de l'ordre du systémique, de quelque chose de l'ordre de l'interpersonnel. Le racisme n'est pas une question d'individualités, de goûts. C'est ça et beaucoup plus à la fois. L'interpersonnel dans le cadre du racisme n'est que la partie emmergée de l'iceberg, celle qu'on admettra le plus facilement dans les médias et en politique, en invisibilisant totalement la partie systémique. En ça je pense qu'il est important de laisser le terme "racisme", aux personnes qui sont effectivement victimes de cette violence systémique. Pour moi en tant que blanche, c'est une question de respect de leurs luttes.
Les anglos saxons ont cette expression : "Racism is prejudice plus power". En essayant de la traduire, on pourrait dire que le racisme c'est la discrimination plus le pouvoir, ou plus le système. Et c'est bien là que se joue à mon sens la différence entre une violence à cause d'une couleur de peau blanche et une violence à cause d'une couleur de peau non-blanche : la première ne s'inscrit pas dans un système général, dans un rapport de pouvoir majoritaire, contrairement à l'autre qui porte au delà du coup tout le poids du système oppressif.
@madmoizelle N voici un blog que je trouve bien écrit et un article sur l'intersectionnalité
je suis au boulot, je ne fais donc que passer, je n'ai toujours pas internet chez moi...
oh et je viens de trouver un article plutôt bien écrit ici