Jeudi matin, un collègue remplaçant m'a prévenue que la secrétaire de circo comptait me mettre un jour par semaine jusqu'à la fin de l'année remplacer dans la classe dont le titulaire de la classe s'est suicidé il y a trois semaines. Et la secrétaire a attendu ce soir 17h pour me prévenir alors que le remplacement s'effectuera les mardis.
Là, vraiment, je pense que c'est pour me mettre devant le fait accompli et pour éviter que je refuse le remplacement. En plus, elle a eu l'audace de me dire que je conserverai quand même les ISSR pour ces mardis... encore heureux !
Je sais vraiment pas à quoi la journée de demain va ressembler, mais je me dis que ça fait que 4 mardis en tout. Maintenant, je suis bloquée toute la semaine sauf le vendredi, au moins je verrai ce que ça fait que d'avoir 3 fractions, dans 3 écoles différentes, dans 3 cycles différents.
Je pense que je vais sérieusement réfléchir au fait de changer d'orientation pendant les vacances scolaires... Le métier tel qu'il est pourrait me plaire, mais les remplacements, les fractions, ça me déprime. J'ai l'impression que les élèves passent leur temps à me comparer à leur "vraie" enseignante dans mes fractions, et lors des remplacements, tout ce que je retiens, c'est que je suis un "bouche-trou" qui fait garderie.
Quand j'entends les collègues un peu plus âgées qui me disent toutes contentes "Ah non, mais moi j'ai eu ma classe tout de suite, ou peut être après un an à faire 2 mi-temps, c'était comme ça pour tout le monde il y a quelques années
" ou "De toute façon, au moins en tant que remplaçant, t'as moins de boulot, tu devrais être contente..."
Comment te dire que je préfèrerai préparer mes journées plutôt que d'arriver à 8h30 / 9h / 9H30, parfois après le début de la classe, en essayant d'improviser des activités, ne connaissant pas les élèves, pas le fonctionnement de l'école ?
Le problème de la réorientation, c'est que je ne sais rien faire d'autre ! Mes études servent uniquement à devenir enseignante, alors tout recommencer de zéro me fait peur.
C'est sûrement le fait de ne pas savoir comment la journée de demain va se passer, comment les élèves vont réagir, qu'est ce qu'ils diront à propos de leur maître décédé, etc. qui me fait cogiter la-dessus...