Coucou, pour moi aussi, ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit ici, mais c'est le premier sujet que je viens lire le soir venu.
Tout se passe plutôt bien pour moi dans l'ensemble, je me suis fait au fonctionnement de ma nouvelle école et au fait que je complète deux enseignantes. Ça fait bizarre de passer d'un public plutôt défavorisé (depuis mon année en tant que PES) à un public disons plus chanceux du point de vue matériel.
Mais cette semaine, les parents m'en ont fait des vertes et des pas mûres...
Dans la première classe, le vendredi de 15h30 à 16h30 on fait EPS. Ce jour là, il a plu avec plus ou moins d'intensité toute la journée. Les élèves étaient énervés de devoir rester sous le préau pendant les récréations (ils n'ont pas du tout l'habitude dans le sud, chose étonnante pour une enseignante bretonne
). À 15h30, il pleuvait mais vraiment quelques gouttes, je décide donc d'aller au gymnase, à 4 minutes à pied montre en main, comme prévu malgré la petite pluie. Tout se passe bien, et là, au moment de rentrer, la petite pluie s'était transformée en grosse pluie, mais il faut bien revenir, donc on fait le retour en courant.
J'avais pas de capuche, mais j'avais récupéré un parapluie et je m'étais assurée avant de partir que tous les élèves avaient bien une capuche.
Et j'arrive toute guillerette, le lundi matin, et un élève pose son cahier de "correspondance" sur le bureau... Quand j'ai vu la longueur du mot, je me suis dit que je devrais attendre avant de le lire,
toi même tu sais que plus la lettre est longue, plus lourds sont les reproches... Mais j'ai craqué et j'ai tout lu, tout de suite. Le parent en question me reprochait d'être allée en sport, que cette activité n'était pas "primordiale", que la décisions de "maintenir cette activité était une erreur inacceptable" mais que "peut être le fait d'avoir à ma disposition un parapluie m'a empêché de penser au confort des enfants" (je cite)
. En bonne bretonne, j'aurais préféré avoir une capuche plutôt qu'un parapluie avec le vent qui s'était levé mais bon. J'ai photocopié tout ça et montré à tous les collègues, au final maintenant c'est devenu un sujet de rigolade... Mais sur le coup, j'ai eu mal au coeur. Suis-je censée connaître la météo à la minute près ? Si c'est le cas, on aurait pu en dire autant de ce parent qui aurait pu prévoir des vêtements plus adaptés aux conditions météorologiques...
Et ce soir, dans l'autre classe, on devait voir les parents d'un élève qui s'était mal comporté une journée. Dans la classe est mis en place un fonctionnement de gestion du comportement par couleur. Tout le monde commence la journée dans le vert, si tu ne respectes pas les règles mises en place au début de l'année, tu as une barre ; au bout de 2 barres, tu passes dans le jaune, 5 barres rouge et 8 barres noir. Bref, cet enfant est arrivé dans le noir un jour précis et la conséquence, c'est que la maitresse prend RDV avec les parents pour parler du comportement.
Donc la titulaire propose un RDV ce soir. Elle a un peu de retard en sortant et arrive au portail à 16h35. Une maman demande à récupérer un gilet, elle reste au portail pour refermer, faisant attendre le papa de l'élève. Le père commence à se plaindre du froid, elle lui propose de l'attendre dans le hall chauffé. Il refuse et rétorque que lui A RENDEZ-VOUS, qu'il a donc la PRIORITÉ
sur les parents qui voulaient juste récupérer le gilet et un autre les devoirs d'un élève absent. Ma collègue lui rétorque qu'elle ne pouvait pas prévoir tout ça et qu'elle n'allait pas non plus demander aux parents de prendre RDV pour récupérer les vêtements / devoirs ... Elle lui propose un autre jour s'il ne peut vraiment pas attendre 5 minutes, là le père part en cacahuète et dit que ça ne se serait pas passé comme ça si son fils s'était appelé Pierre ou Paul au lieu de "prénom à consonance maghrébine", que dans l'Éducation Nationale, on était tous racistes et qu'on traitait son fils et les parents différemment. Et il a aussi insinué que le fait d'avoir choisi le noir pour un mauvais comportement était très révélateur.
J'étais bouche bée à côté. J'ai rien dit je suis juste restée là les yeux grands ouverts écoutant ma collègue lui répondre. Je me sentais pour le coup très conne de n'avoir rien dit
, mais ma collègue m'a remerciée d'être restée à côté d'elle, qu'au moins elle avait un témoin si jamais il va grogner à l'inspection.
Voilà, voilàààà.