Sérieusement, mon cerveau et en boucle depuis 20 minutes et je me rend compte que ça m'épuise psychologiquement.
Je suis admirative des collègues qui arrivent à trouver la force de continuer à préparer des séances virtuelles et d'adapter des méthodes pour le distanciel. Moi je n'y arrive pas. Ce n'est pas mon boulot. Je n'y vois aucun sens à part faire de la garderie : proposer des exos aux élèves juste pour dire de leur faire faire des exos n'a AUCUNE espèce d'intérêt. C'est se dire que le travail d'un enseignant consiste uniquement à occuper les élèves.
Plus ça va plus je me dis que je m'en fous d'être payée ou pas dans les 2 prochains mois pourvu qu'on nous foute la paix, à moi et aux élèves. Qu'on les laisse tranquille, qu'on leur propose des trucs à découvrir, qu'on leur donne les moyens de se payer des jeux de société à faire en famille, je sais pas, n'importe quoi. Mais qu'on leur foute la paix. Et à moi aussi par la même occasion. Je me rends compte que je ne veux ni y retourner dans les conditions qu'on nous impose, ni continuer cette mascarade de l'école à la maison et de continuité pédagogique qui est une vaste fumisterie. Je culpabilise de penser comme ça, mais ce n'est pas mon travail. Mon travail ce n'est pas de rester collée derrière un bureau à copier/coller des exercices de livres divers et de filer des vidéos à mes élèves pour qu'ils comprennent des trucs par l'opération du saint esprit et à attendre le retour des hypothétiques travaux qu'ils auront fait ou pas.
Je suis gavée aussi parce que si on nous avait dit dès le départ que ça risquait de durer, j'aurais ramené chez moi mes bouquins et matériels pédagogiques, pour pouvoir avancer ici, faire plus de trucs. Mais tout est resté à l'école. Avant le confinement j'ai offert un livre Lire c'est Partir à mes élèves dans le but de travailler dessus avec eux. Certains l'ont laissé à l'école. Mon exemplaire est aussi à l'école. Je ne peux pas travailler dessus, ça me rend dingue. Les efforts que j'ai pu investir jusqu'à présent (le matériel que j'ai fabriqué pour mes méthodes, etc.) tout ça n'a servi à rien.
Désolée de ces deux posts si amers. Ce confinement se passe plutôt bien même si la situation a un gros impact sur mes projets personnels (et c'est pas simple à gérer). Alors le professionnel ça me passe au dessus.
Tout semble si infaisable (depuis quand la majorité des bahuts a un équipement sanitaire adéquat et adapté au nombre d’élèves ?), la remarque sur la multiplication des transports est également hors-sol, la prise de température me semble inapplicable à moins d’étaler l’arrivée des élèves sur la journée..., qu’on ne pourra pas reprendre comme veut le faire croire Blanquer.
