Nos harcèlements de rue

[adita]

@madmoizelle N Si ça peut te "rassurer" je me fait harceler et suivre même en survêt, le dimanche matin au rayon huile d'olive de mon supermarché
Des fois je me dis que quand je fais péter les talons et la ptite robe moulante cest pire mais en fait... non, c'est juste pareil.
Elle a bon dos la petite jupe fluo.

Et sinon début juin y'a des mecs qui m'ont expliqué sérieusement qu'il fallait que j'arrête de marcher dans le quartier parce que c'est le ramadan et que ça fait trop de tentation. C'était sympa de me refuser l'espace publique comme ça, j'étais ravie (non)

Par contre depuis ma sortie de l'hôpital les gens qui m'ont abordés vers chez moi ont été vachement bienveillants ça m'a fait du bien. Il y en a un qui m'a souhaité un bon rétablissement comme ça tout gentiment et d'autres qui m'ont fait des blagues sans que je perçoive aucun sous entendu. Je pense qu'ils ont dû capter mon absence et comprendre avec la perte de poids/les marques que c'était pas la forme mais je sais pas c'était gratuit et juste gentil, ça m'a fait plaisir.

 

[AnAwkwardGirl]

Mon dernier post Facebook :
Gros big up aux relous du week-end qui pensent que, parce qu'il fait beau et que je porte une robe, ils sont en droit de m'aborder dans la rue et de m’invectiver parce que je les ignore. La salope vous fait plein de bisous.

Gros big up au mec, assez âgé pour être mon père voir mon grand-père, qui m'a sifflé en passant à côté de moi.
Gros big up au mec qui m'a dit "bonjour" alors que je connais pas puis qui m'a invectivé en mon absence de réponses.
Gros big up au mec que j'ai entendu me dire une connerie stupide par-dessus le son de mes écouteurs mais que j'ai refusé de relevé.
Gros big up à tous ceux que j'ai pas entendu mais qui se sont sentis autorisés à faire des réflexions sur ma robe ce week-end.

 

[Ada or ardor]

On était posey avec ma copine, je reniflais les effluves de ses narines (j'avais tendu la tête pour l'embrasser, mais elle me mis un vent ). Et un gars débarque en nous demandant s'il peut s'asseoir à côté de nous.
Alors c'est trop ouf parce qu'on a toutes les deux vécues la scène différemment, mais je crois qu'elle a raison.
Moi je pensais qu'il avait capté qu'on était ensemble (je tenais quand même sa main) et qu'il venait nous faire chier pour se marrer. On a eu beau lui dire non, de dégager et de le traiter de connard, le gars voulait toujours nous taper la discute. "Mais non je suis pas un connard , c'est psychologique quand je vous vois là j'ai envie de prendre votre connaissance". Heureusement ma copine avait plus de patience, après je me suis contenté de tourner la tête pour la regarder tout en me marrant tellement ça allait dans le WTF.
Alors je l'avais traité de connard, mais je le vouvoyais toujours et le gars répond en me donnant du "mademoiselle". Et là il s'enquiert "c'est mademoiselle ou madame ?". Ma copine capte, "on est mariées". (Moi je pensais qu'elle voulait dire nous deux sommes mariées, mais elle souhaitait plutôt faire passer le message qu'on est en hétérosexualité mariée ). Donc tout de suite le gars, enfin un bon argument, il nous demande quand même si on veut de l'eau (WHAAAT) et si on veut un portable. On décline les offres alléchantes et il se barre.

Elle pense qu'il était de bonne foi et il l'était apparemment .

 

[pommier]

Je marchais dans la rue sur mon tel, quand soudain un abruti de phallocrate m'interrompt en se plaçant devant moi
- " t'es vraiment mignonne tu sais ? "
je le contourne et je continue, ça lui à pas plu, comprenez j'ai été IMPOLIE :

-" dis pas merci, salope ! "
je me demande à quoi il s'attendait ? un truc du genre :
-" MERCi, je suis jolie YOUPI j'ai réussie ma vie, tu veux mon num, mon adressse ? "
ÇA ME REND DINGUE. Et je suis que une gamine de 16 ans... j'en ai encore pour un moment donc... Un jour je vais finir par mettre une droite à un de ces types, alors que je suis plutôt calme. Mais je sais d'avance que le jour ou ça arrivera on me dira " t'exagères, c'était pas méchant. "

 

[Eko]

Habituée au harcèlement de rue depuis mon adolescence, j'avais pris pour habitude d'ignorer, de tracer ma route sans rien dire.
En grandissant, et étant de plus en plus énervée, j'ai eu l'envie de faire quelque chose, de réagir, mais bon, facile à dire.
J'ai lu plusieurs témoignages ou articles qui spécifiaient que souvent le fait de confronter son agresseur le calmait. Du coup, j'ai tenté! et ça a vachement bien marché Bon après c'était toujours dans des endroits très fréquentés, pas quand j'étais toute seule dans la rue...(mais je me suis mise au krav, juste au cas ou )

1ère expérience :
j'étais dans un bar, plein de monde, il fait super chaud, la soirée se passe et je décide d'aller fumer dehors. en montant les escaliers pour sortir je passe devant 3 mecs. L'un d'eux qui me tournait le dos m'a mis un coup de coude mais vraiment pas fait exprès. du coup j'ai juste laisser échapper un petit "aie" qu'ils n'ont je pense même pas entendu. mais quand je passe vraiment devant eux j'entends quelque chose comme "blablabla salope" sur un ton pas mal agressif. Je n'ai entendu que le "salope" de façon distinctive.
Bénéfice du doute, je m'arrête, je me retourne vers les trois mecs que je regardent fixement d'un air hébété. déjà là, le mec qui avait parlé a pris un air gêné. je dis "pardon ???" le mec répond "euh...ben rien". je m'approche et je répète "t'es sur ? il m'a semblé que tu m'avais dit quelque choses" a ce moment là je luttais pour pas exploser de rire tellement le mec savait pas où se mettre . bref il me répond "euh..ben non sinon je te le dirai hein".
Je suis partie en les regardant de travers.

2ème expérience :
soirée dans paris, j'avais garée ma voiture pas loin. il est 3h mat, les bars viennent de fermer et ya pleiiin de monde dans la rue. une copine était côté passager avec moi. je roule au pas pour écraser personne (quand meme). je passe devant mon QG en voiture et ma pote fais signe au serveur que l'on connait. je continue d'avancer doucement et là j'entend "t'es moche et tu sais pas conduire". WHHAAAAT ? je pile, je fais marche arrière pour me mettre à hauteur du type. j'étais supra énervée.
je crie "PARDON ?? TU PEUX REPETER??". le mec entouré de ses potes fait mine de ne pas m'entendre, ce qui était impossible . je re crie et il finit pas répéter de là où il était " t'es moche et tu sais pas conduire". là ma pote crie, "ok je descend!!". (rassurez vous on voulait juste le confronter pas le frapper hein )
bref à ce moment là, le mec s'est caché dans son groupe de pote, et un de ses potes s'est précipité a côté de la voiture en disant "non non non non non pas de soucis il est bourré faites pas attention ya pas de souci sortez pas".
on s'est barré, mais on s'est bien marré sur le chemin !

Après voilà, c'était les deux fois dans des endroits où il y avait du monde, mais une chose est sûre, ce genre de remarque venant d'un mec entouré de ses potes, si vous les confrontez en demandant juste de répéter, ça va suffire à le faire sentir très con.
satisfaisant autant que frustrant! mais je regrette pas

 

[Anoïs]

Cet espèce de gros con qui m'interpelle il y a quelques jours pour "juste me parler" avec sa bande de pote mort de rire, sauf quand tu vas en face de lui et que lui demande de répéter ( j'avais entendu "grosse putain") et que face à toi il bagaye de peur c'est magique ahaha

 

[Abs24]

Quand un mec t'attrape le bras "parce que bon il t'avait dit bonjour mais t'avais pas répondu alors peut-être que t'avais pas entendu hein"... J'ai quand même envie d'arracher ledit bras.
Il était en terrasse avec des potes à lui au café en bas de chez moi. J'ai eu super peur qu'ils me suivent.
Le pire, c'est que je suis toujours choquée/en flip, alors qu'il a dû oublier en cinq minutes, lui...

 

[Bree_]

Maintenant, qu'on me dise "bonjour ma belle" ou "suce moi salope" ma réponse est la même : un doigt.
Ça fait tellement du bien. Je crois que c'est le me too qui m'a décomplexée à ce niveau.. avant je me sentais mal d'avoir envie de répondre agressivement. C'est fou.

 

[Whiskie]

Je me demande si je suis pas tombée sur un pick-up artist (le mot "artist" dans ce contexte me donne envie de hurler) tout à l'heure...
Je le vois parler à une fille qui attendait devant un magasin, je me suis dit que c'était sûrement pour la "draguer", et ben c'est fou mais 2 minutes plus tard, comme j'étais en stand-by dans la rue, c'était à moi. Le mec me sort une diarrhée verbale direct, avec des phrases qui ont bien l'air remâchées, il fait son show, en mode "femme qui rit à moitié dans ton lit", c'était d'un malaisant... Du coup je lui dis que j'ai un copain parce que la flemme de me faire insulter si je dis que je suis pas intéressée, et là il ignore totalement ma phrase et il continue . Puis je lui dis qu'il y a plein d'autres filles que moi, et il me sort qu'il va pas aller demander à toutes les filles du coin . Nooon, c'est sûr que c'est pas ton style apparemment. Du coup il a ignoré deux-trois autres fois où je lui ai dit que j'étais pas célibataire, il m'aurait dit texto qu'il avait rien à foutre de mon opinion que ça aurait été pareil. Finalement il finit par relever, et il me fait "non mais c'est pas grave, tu me passes juste ton numéro et après au pire tu me bloques". Mais. Bien. Sûr.
J'avais vraiment l'impression d'être dans un rapport de force et de manipulation, il insistait bien sur le fait que c'était moaaa qui l'intéressait, et à la fois il était hyper irrespectueux de mes envies. Au début j'avais un peu de la peine pour lui en me disant que le contact avec des filles devait lui être difficile vu sa façon de faire très artificielle et "scolaire" qu'il avait l'air d'avoir étudié ardemment, et puis après, c'était plutôt pour moi que j'avais de la peine. Il a absolument tenu à me faire la bise pour me dire au revoir quand il a vu que c'était mort, et je me suis auto-saoulée mais j'ai cédé
Et comme d'habitude dans ce genre de situation j'ai fait l'apologie des sites de rencontres, mais là il m'a bien fait sentir que c'était la chasse qui l'intéressait, genre sur Tinder c'est trop difficile, on peut pas coincer physiquement une fille si possible pas très sûre d'elle pour la forcer à chopper son numéro...

 

[greenapple]

@Nadpa : j'ai eu le même ressenti dernièrement avec un collègue avec qui je ne suis pas proche du tout qui m'a sifflé dans le couloir au boulot. Ca m'a un peu estomaquée mais avec la surprise j'en ai rigolé en lui demandant si il sifflait un autre collègue qui était derrière moi dans le couloir. Après coup je me suis dit (bien sûr) que j'aurais du répondre autre chose blablabla. Et là, il y a deux jours, il me le refait!!! Oh pétard j'étais prête! Je lui ai dit que j'appréciais pas, que c'était déjà assez pénible de devoir supporter ce genre de comportements dès que je sortais dehors, que je doive adapter ma tenue trop souvent pour éviter ce genre de remarque, ça n'était pas pour les subir au boulot. Au début il a commencé à se justifier "han mais je ne le ferais jamais dans la rue, c'est parce qu'on se connait!" - "oui mais là ça me dérange" - "ah bon ben désolé ne ne le referais plus".

Intérieurement j'étais Trop fière de moi de ne pas m'être démontée, d'avoir fait passer le message et tout. Ma récompense? En rentrant chez moi le soir, je me suis fait siffler dans la rue par une une voiture. Je leur ai fait un fuck. Comme @Bree_ maintenant c'est un réflexe. Peut être qu'un jour je tomberai sur un connard qui m'agressera physiquement parce que j'aurais répondu mais je m'en fous, j'en ai trop marre.

 

[greenapple]

Je DP parce que je suis un peu remontée dans les messages.

@Makana : je n'ai même pas lu toute ton histoire parce que ça m'aurait trop rappelé de mauvais souvenirs. J'ai eu une fois ce genre de discussion avec mon père, je n'ai plus jamais ré-abordé le sujet et je ne lui ai toujours pas pardonné. C'était la première fois que j'étais profondément déçue par lui et il est descendu très très bas dans mon estime.
On cuisinait ensemble et je lui racontais que j'en avais marre de devoir adapter mon comportement aux connards de mecs qui rôdaient autour de la salle de sport à chaque fois que j'en sortais. Moi, naïve je m'attendais à être soutenue par mon cher papa. Mais en fait non, pas du tout! Vazy pas qu'il m'a soutenu mordicus que "c'est quand même incroyable de nos jours on peut plus dire bonjour et gnagnagna", j'étais tellement effarée que j'ai commencé à défendre mon bout de gras mais il n'en démordait pas, c'était son égo de mÂle avant tout. J'en ai pleuré, j'étais tellement mal. Tiens d'ailleurs, je vais lui envoyer un mail à ce sujet tout de suite. Ca s'est passé il y a plus de 2 ans maintenant, mais je vais aller le mettre un peu mal à l'aise, pour la peine. Histoire de voir si aujourd'hui il aura la décence de s'excuser (il ne l'avait pas fait à l'époque).

@Coufy

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[Makana]

@greenapple Salut, merci de ta réponse. Effectivement ce que tu raconte me fait échos à ce que j'ai expérimenté. Du coup je suis curieuse de savoir, t-a t-il répondu ?
Personnellement je n'ai jamais plus fait écho à cet événement avec lui. J'évite soigneusement ce genre de sujet. J'applique la technique de la toile ciré (pas que avec lui). Pas pour lui, ni les autres qui peuvent avoir des propos stupide, pour ma paix à moi. Dès qu'il s'agit de harcèlement de rue (ou de féminisme en général) j'en parle avec des gens où le dialogue est possible. Pour moi cette façon de faire m'apaise, je suis sûr de mes positions, j'apprécie débattre, mais je veut pas me faire un ulcère non plus. ^^"

Et par rapport au sujet, cela fait un an que je vis en centre ville, et j'avais près ce que oublier le fait d'être incommodé. Encore il y a peu je marché dans la rue en écoutant de la musique et en écrivant un sms. Un garçon c'est rapproché de moi, mais genre son visage était à quelques centimètre du mien. Il a parlé, j'entendais rien bien sur (je précise que mes écouteur était bien visible), je l'ai juste regardé et j'ai accéléré le pas. J'ai juste aperçu le rire goguenard de cet abruti. Barf.
J'en arrive même a trouvé super cool quand quelqu'un viens demander quelques choses sans sous entendu, alors que c'est juste un comportement qui devrai être normal ...