Bonsoir à toutes,
Je sais qu'il existe un topic "troubles alimentaires" et également un topic sur le célibat mal vécu, sur l'insomnie et encore un autre sur les problèmes psychologiques... Mais il faut croire que ma situation actuelle raisonne et se cogne à tous ces sujets, et la problématique qui me mine le plus a émergé à partir de l'envie de devenir bonasse, enfin je crois ! Je ne sais pas très bien par où commencer, sachant que j'ai toujours eu du mal à synthétiser...
J'ai 25 ans (si l'on en croit les documents sur ce sujet, c'est vieux pour commencer à avoir des troubles alimentaires n'est-ce-pas ? ...). J'ai longtemps pesé entre 50 et 52 kg pour 1m58, sans faire aucun sport, en étant assez peu active et sans me préoccuper de mon alimentation (je me souviens avec nostalgie de tout ce que je mangeais sans compter...). Par moments, je me sentais grosse et flasque, un peu complexée, mais je n'y pensais pas souvent.
Puis j'ai quitté mon copain, après 5 ans et demi de relation. Je n'avais pas été célibataire depuis mes quatorze ans, enchaînant les relations. Je suis partie un an au Danemark. J'ai pris 8 kilos en l'espace de 5 mois. J'étais beaucoup plus active, j'avais commencé à faire du sport, mais c'est vrai que je mangeais davantage et surtout des trucs qui me faisaient bien plaisir : du sucré, du gras... Je n'arrivais pas à terminer mes repas, je reprenais toujours un dessert, me resservais en céréales le matin, etc.
Après un rdv avec un garçon qui s'est soldé par un rejet brutal et sous le regard d'une collocataire assez jugeante, hyper bonasse pour le coup (accro au sport et qui se faisait vomir à l'occasion), j'ai décidé de perdre du poids... C'était vraiment dans l'idée de me sentir plus belle, uniquement avec des objectifs esthétiques : rien à fouttre du bien être...
J'ai fait le top body challenge 1 et me suis fixée un plan alimentaire toute seule, assez strict. J'ai perdu 8 kilos, revenant à mes 52kg initiaux. En rentrant en France en juillet, j'avais peur de grossir de nouveau. Alors j'ai fait le Top Body Challenge 2 ; là je reconnais que c'était aussi car j'avais pris goût au sport... Et je me suis privée d'autant plus, sans me rendre compte que j'étais un peu trop stricte (plus aucun sucre, même les fruits me faisaient peur, pas de dessert ni le midi ni le soir ou alors en culpabilisant énormément ; pour un yaourt 0%, pas de goûter, pas de féculents le soir...).Et puis le TBC2 s'est terminé en octobre, et j'étais un peu perdue : j'ai continué à maintenir 4 séances par semaines, mais sans progresser, en stagnant, voire en regressant et sans plus prendre aucun plaisir...
Je vis seule, je prépare le CAPES de lettres modernes, c'est une année très stressante. Je l'ai démarrée sur les chapeaux de roues, en mode hyper-active, pleine d'énergie, gorgée d'enthousiasme, surtout quand on me signifiait que j'avais minci, que j'étais métamorphosée etc. J'ai en effet perdu encore du poids, jusqu'à faire 43 kilos. Mais j'ai commencé à avoir de terribles insomnies, cependant je voulais continuer à travailler, faire du sport et sortir. Donc j'ai fait avec jusque maintenant, et cela s'est empiré : il y a eu des périodes où je dormais 3h par nuit pendant deux semaines.
Et mi-octobre (donc un peu près quand j'ai fini le TBC2) les crises de boulimies ont commencé... Au départ ça n'arrivait qu'en rentrant de soirée, en mode "perdu pour perdu" puisque je me disais qu'avec les quantités bues j'allais forcément reprendre du poids. Depuis les fêtes (que j'appréhendais énormément) ça arrive qq fois lorsque je suis sobre, et c'est de pire en pire... Je suis obsédée par ce que j'ai re-gouté durant les fêtes, j'en rêve la nuit...
Les crises se déroulent quand même souvent lorsque je rentre de soirée triste, déshinibée par l'alcool : je me dis que je vais juste prendre un petit déjeuner en avance et finalement si je commence je ne m'arrête pas... Un autre cas de figure : lorsque je suis extrêmement fatiguée : tard dans la nuit quand je ne parviens pas à dormir, ou après le repas du soir, lorsque je me sens frustrée, lorsque je n'arrive pas à travailler.
Je n'ai jamais réussi à me faire vomir, donc je compense en faisant plein de sport ou en jeûnant le lendemain. Je suis obligée de n'avoir que des trucs "sains" dans mes placards pour limiter les dégâts. J'ai commencé à fumer en novembre pour éviter d'avoir faim, pour fumer à la place de manger... Mais j'ai décidé d'arrêter début janvier car la cigarette m'angoisse encore plus : je me limitais dans ma consommation et me sentais d'autant plus stressée.
Bref, là je suis chez mes parents et il y a plein de "bonnes choses", aliments interdits... j'ai craqué... j'ai englouti plein de chocolats alors que j'avais refusé d'aller au restaurant avec eux et refusé une soirée afin de pouvoir réviser efficacement demain (et ne pas grossir avec l'alcool). J'ai repris 2 kilos depuis un mois et je sens que ça ne va pas s'arrêter... Le problème est que je ne sais pas me limiter : je suis dans le tout et rien, donc maintenant que j'ai re-goûté aux bonnes choses, je vais repartir dans l'engrenage du Danemark et reprendre tout ce poids... Je n'en peux plus, je ne sais plus où j'en suis. J'ai honte, je me sens coupable, ridicule... et si vide.
J'aimerais savoir si certaines ici ont vécu cela et se remettent à un mode de vie sain, en changeant leurs objectifs sportifs par exemple et en ayant trouvé un juste milieu entre le contrôle +++ qui conduit aux craquages et le lâcher prise total qui fait d'autant plus souffrir... J'aimerais tellement ne plus être obsdée par l'alimentation et le sport : qu'ils restent importants pour moi, mais pour bon bien être, non pour me rendre dingue..