Orlane, son mec et leur futur bébé, 6031€/mois pour 3 : « Je me permets d’être un peu dépensière car j’ai de l’argent de côté »

[Budgies]

C'est à la fois une aide, mais aussi (et surtout) une obligation légale : si les parents ont les moyens, ils doivent continuer à subvenir aux besoins de leur enfant majeur qui n'est pas encore indépendant.
Si les parents ne peuvent pas entretenir leur enfant pendant ses études, il reste la possibilité d'être boursier, cela dit, ce n'est pas du tout la même chose d'avoir 400€ de bourse (avec des critères d'assiduité à respecter et un nombre de redoublement limité) ou 900€ de ses parents (dont les conditions peuvent varier, mais si elles sont trop strictes ou fantaisistes, il existe toujours notre meilleur ami : un avocat.).

 

[Quelhya]

@Quelhya nourrir et loger son enfant de 20 ans qui fait un master! En soi non ce n'est pas une aide... Quand ledit enfant habite chez ses parents.

Si ledit enfant part dans une autre ville où veut habiter seul, si c'est une aide.
Je suis restée chez ma mère pendant les études parce qu'on pouvait pas se le permettre. Ça aurait voulu dire travailler en + des études, sauf qu'on le sait : les étudiants qui travaillent en + de leurs études les terminent plus tard que les autres.

Il faut juste accepter le fait que la dessus ya eu un privilège. Le reste, l'épargne tous les mois, c'est toi. Mais la base... Bin c'est issue d'un privilège.

Je ne vois toujours pas de "privilège".
Mes parents ont juste assumé leurs responsabilités de parents: en mettant à ma disposition le minimum nécessaire pour que je suis puisse prendre mon indépendance.
Le mot privilège me gêne énormément parce qu'il sous-entend que les parents n'ont aucun devoir d'accompagnement.
D'ailleurs si on ne regarde que l'aspect financier, le fait de me laisser partir a coûté moins cher à mes parents puisque si j'étais restée chez mes parents 5 ans de plus je leur aurais coûté plus cher en nourriture et en argent de poche.

 

[Quelhya]

@Quelhya
Ça peut piquer de l'admettre, mais oui c'est être privilégié que de ne pas avoir à travailler pendant ses études, alors que c'est le cas d'autres étudiants.

Justement, j'ai travaillé pendant mes études et j'ai aussi pris un prêt étudiant. Donc non mes parents n'avaient pas les moyens. J'ai juste pris beaucoup de risques et fait plusieurs sacrifices.

 

[Margay]

Je ne vois toujours pas de "privilège".
Mes parents ont juste assumé leurs responsabilités de parents: en mettant à ma disposition le minimum nécessaire pour que je suis puisse prendre mon indépendance.
Le mot privilège me gêne énormément parce qu'il sous-entend que les parents n'ont aucun devoir d'accompagnement.
D'ailleurs si on ne regarde que l'aspect financier, le fait de me laisser partir a coûté moins cher à mes parents puisque si j'étais restée chez mes parents 5 ans de plus je leur aurais coûté plus cher en nourriture et en argent de poche.

C'est un privilège dans le sens où tout le monde n'a pas cette possibilité vu que pour certaines personnes, les parents n'ont pas les ressources nécessaires de payer loyer+nourriture de leur enfant en étude supp. J'ai un collègue qui était dans ce cas, lui a du prendre un prêt étudiant pour pouvoir se loger à Paris mais les études étaient heureusement gratuites.
De la même manière que ce serait un privilège d'avoir des parents qui peuvent débourser 15000€ l'année d'étude supérieure, pourtant quand les parents en ont les moyens ça me semble pas déconnant qu'iels le fassent

(edit : il y a plusieurs types de privilèges : ceux qu'il faudrait rendre accessible à tous, notamment que les étudiants aient accès à un logement décent et de la nourriture; et des privilèges inégalitaires qu'il faudra abroger comme la discrimination au nom/couleur de peau pour l'accès à un logement.
Pour ma part, je fais parti de ceux dont les parents ont payé logement+nourriture tout au long de mes études et je considère ça comme un privilège au regard de la situation d'autres autour de moi. )

 

[Quelhya]

C'est un privilège dans le sens où tout le monde n'a pas cette possibilité vu que pour certaines personnes, les parents n'ont pas les ressources nécessaires de payer loyer+nourriture de leur enfant en étude supp. J'ai un collègue qui était dans ce cas, lui a du prendre un prêt étudiant pour pouvoir se loger à Paris mais les études étaient heureusement gratuites.
De la même manière que ce serait un privilège d'avoir des parents qui peuvent débourser 15000€ l'année d'étude supérieure, pourtant quand les parents en ont les moyens ça me semble pas déconnant qu'iels le fassent

(edit : il y a plusieurs types de privilèges : ceux qu'il faudrait rendre accessible à tous, notamment que les étudiants aient accès à un logement décent et de la nourriture; et des privilèges inégalitaires qu'il faudra abroger comme la discrimination au nom/couleur de peau pour l'accès à un logement.
Pour ma part, je fais parti de ceux dont les parents ont payé logement+nourriture tout au long de mes études et je considère ça comme un privilège au regard de la situation d'autres autour de moi. )

Encore une fois mes parents n'avaient pas les moyens de me payer ces études. Ils ont juste mis leur épargne à ma disposition en exigeant que je ne sois plus à leur charge.
De toute évidence soit mes parents me faisaient confiance en me donnant le minimum pour partir (je suis originaire d'Afrique donc 1. c'était impossible que je fasse un Master en France en étant logée chez mon père et 2. il fallait qu'ils bloquent cet argent à la banque pour que j'obtienne le visa étudiant) soit je restais chez eux.
Donc parler de privilège quand je sais que le salaire de mon père valait à peine un smic en France me semble exagéré.

 

[B8zzy]

@Quelhya donc t'es en train de dire que ma mère non seulement n'assumait pas ses responsabilités vis à vis de moi mais qu'en plus c'est sa faute elle avait pas d'épargne a sa disposition?

Ça reste un privilège ce que tu es en train d'expliquer.
Tes parents avaient certes un salaire considéré bas, mais ils ont réussi à épargner ? Tout le monde ne le fait pas, même avec un bon salaire.

Je pense que je vais en rester là de cette discussion car ça devient épidermique pour moi, je préfère me mettre en retrait.

 

[Quelhya]

@Quelhya donc t'es en train de dire que ma mère non seulement n'assumait pas ses responsabilités vis à vis de moi mais qu'en plus c'est sa faute elle avait pas d'épargne a sa disposition?

Ça reste un privilège ce que tu es en train d'expliquer.
Tes parents avaient certes un salaire considéré bas, mais ils ont réussi à épargner ? Tout le monde ne le fait pas, même avec un bon salaire.

Je pense que je vais en rester là de cette discussion car ça devient épidermique pour moi, je préfère me mettre en retrait.

Je ne connais pas ta mère. Mais je sais que mon père a toujours été très économe. Donc je considère que ni lui ni moi n'a été privilégié.e. On a surtout fait des sacrifices et assumé chacun nos responsabilités.
Maintenant je ne dis pas que ceux qui n'arrivent pas à mon résultat n'ont pas fait de sacrifices ou qu'ils sont irresponsables. Les priorités étaient sûrement différentes.

 

[Mnemosyn]

Je comprends très bien ce que tu veux dire. Mais je suis fille de fonctionnaire et petite fille d'agriculteur. Donc je considère que je n'avais aucun avantage financier en naissant. Le capital intellectuel et social je l'ai acquis grâce à mon parcours. Après c'est sûr qu'il y a d'autres parcours qui mènent au même résultat (heureusement d'ailleurs !). Mais je tenais à déconstruire le cliché des jeunes proprios dont le seul mérite c'est d'avoir hérité

Bourdieu ? Non ? C'est super pour toi que tu ais pu réussir des études sans bénéficier du meilleur soutien financier possible, mais le self-made-woman il est un peu abusif là (du moins si tu as fait tes études en France ou pays similaire). Faire un parcours d'études supérieures vient du capital social et intellectuel que tes parents t'ont transmis via l'éducation dont tu as bénéficié. La méritocratie c'est juste un discours qui sert à justifier les inégalités scolaires, c'est pas une réalité, des centaines de papiers académiques le prouvent.

 

[Kettricken]

@Quelhya je voudrais juste rappeler qu'on peut tout a la fois avoir des privilèges ET être méritants.

C'est une discussion de sourds que j'ai déjà eu plusieurs fois avec des amis du même milieu socio-culturel que moi (classe moyenne sup, voir aisé). On dirait que quand je parle de nos privilèges (car j'en ai eu bcp), ils entendent qu'ils n'ont aucun mérite. Ils en ont, bien sûr. Mais ça n'empêche pas qu'ils ont eu aussi des privilèges

 

[Quelhya]

Bourdieu ? Non ? C'est super pour toi que tu ais pu réussir des études sans bénéficier du meilleur soutien financier possible, mais le self-made-woman il est un peu abusif là (du moins si tu as fait tes études en France ou pays similaire). Faire un parcours d'études supérieures vient du capital social et intellectuel que tes parents t'ont transmis via l'éducation dont tu as bénéficié. La méritocratie c'est juste un discours qui sert à justifier les inégalités scolaires, c'est pas une réalité, des centaines de papiers académiques le prouvent.

Pour moi ce que tu dis n'enlève en rien le mérite de mon père ni le mien: mon père est un fils d'agriculteur africain dont le père ne parlait pas français, qui est devenu fonctionnaire international et dont la fille est devenue cadre dans une boîte du CAC 40. J'appelle ce qui se passe dans ma famille l'évolution sociale transgénérationnelle.
Oui on peut dire que les facteurs explicatifs sont l'éducation et le modèle familial. C'est possible. Mais je n'appelle pas ça un privilège. La preuve que la famille d'origine ne fait pas tout c'est que certaines personnes ont des parcours opposés: appartiennent à des classes sociales inférieures à celle de leurs parents.

 

[Quelhya]

@Quelhya je voudrais juste rappeler qu'on peut tout a la fois avoir des privilèges ET être méritants.

C'est une discussion de sourds que j'ai déjà eu plusieurs fois avec des amis du même milieu socio-culturel que moi (classe moyenne sup, voir aisé). On dirait que quand je parle de nos privilèges (car j'en ai eu bcp), ils entendent qu'ils n'ont aucun mérite. Ils en ont, bien sûr. Mais ça n'empêche pas qu'ils ont eu aussi des privilèges

Je crois qu'on n'a pas la même définition du terme privilège. Une qualité (le fait d'être économe, d'avoir le sens des responsabilités, d'être résilient, etc.) n'est pas un privilège mais une qualité. La qualité est propre à l'individu (innée ou acquise selon l'interprétation que l'on fait) mais le privilège dépend d'une construction sociale que les autres nous accordent a priori (par exemple le respect des aînés dans les cultures africaines ou le fait d'être traité avec plus de respect parce qu'on appartient à une famille royale).
Donc je n'insiste pas juste sur le volet du mérite mais bien sur le fait qu'on ne peut pas dire que mon père ou moi a été privilégié.e.

 

[Kettricken]

@Quelhya nous avons tout a fait la même définition.
Après, je suis ambivalente sur le fait de considérer comme un privilège le fait d'être aidée financièrement pendant ses études supérieures. Concrètement, ça en est un puisque beaucoup de jeunes adultes ont des parents qui ne peuvent pas les aider. Mais l'idéal serait que tout le monde ait cette chance. Ça ne devrait pas être un privilège, donc est ce que le définir comme tel n'est pas un nivellement par le bas?

Sinon, sans parler de privilège en tant que tel, on peut aussi s'interroger sur les différences de rénumerations de métiers avec des niveaux d'études similaires.
J'aurais pu me lancer dans la finance plutôt que la recherche fondamentale. C'était mon choix, et ça n'était pas le plus malin si je voulais gagner plein de thunes. Mais en tant que société, on peut s'interroger sur pourquoi récompense le ceux qui choisissent ces messieurs