Un homme assis dans le métro en rentrant tout à l'heure. Tout à fait le genre de mec qui me plaît physiquement. En relevant la tête pour voir l'arrêt, il m'a vue le regarder, il m'a souri. Gni.
Et en retournant chez moi, j'ai croisé une mendiante. Plutôt jeune, des traits asiatiques, de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval dans son dos. Elle était assise sur ses talons à même le trottoir, entre ses genoux, un gobelet en carton. Elle avait ses deux mains sur ses cuisses, poings fermés, elle regardait le sol. Sa honte, sa peur, se sentaient, elles sautaient à la gorge.
Voir des personnes dans la rue comme ça me vrille toujours pendant plusieurs jours. Je voudrais donner de l'argent, mais je me dis que ce n'est tellement pas assez, et que c'est tellement impersonnel... J'ai pensé, comme à chaque fois, rentrer chez moi, préparer une gamelle de pâtes ou de quoi que ce soit et lui amener. Et essayer de parler avec eux pendant qu'ils mangent, savoir leurs vies, les rencontrer. Mais j'ai jamais pu, je suis paralysée, et je ne sais pas pourquoi.