Je vous rejoins ici !
J'ai hésité à venir écrire sur le topic des Célibattantes car c'est là-bas que j'avais pris l'habitude de venir m'épancher, surtout que je me sens un peu le cul entre deux chaises en ce moment, mais mon message sera sans doute plus approprié sur celui-ci.
Ca va faire presque six mois que je suis avec mon copain mais depuis plusieurs semaines (voire mois ?), il n'y a pas un jour qui passe sans que je songe à le quitter. A vrai dire, je passe mes journées à peser le pour et le contre et je ne m'en sors pas
Je pense que la réaction la plus naturelle en lisant cette introduction serait de me dire "Et bien quitte-le !", mais évidemment ce n'est pas si simple.
Déjà, je suis amoureuse de mon copain. Alors c'est vrai que je lui trouve d'un côté quelques défauts qui m'agacent parfois au plus au point, mais d'un autre je lui trouve des qualités merveilleuses qui me font éprouver pour lui un amour très tendre. Des qualités que j'ai rarement retrouvées -ou en tout cas pas toutes en même temps- chez mes précédents partenaires (on va dire que j'ai eu 4 relations longues et 7 autres histoires qui n'ont duré que quelques mois) et que je trouve très précieuses :
- il est extrêmement doux, à la fois dans ses gestes et ses paroles. Il m'apporte énormément d'affection et quand ça ne va pas, je sais que je peux compter sur lui pour me réconforter
- il est très présent au quotidien, c'est-à-dire qu'il m'envoie plusieurs messages par jour pour savoir comment je vais, et il est heureux de passer toutes ses soirées et ses nuits avec moi
- il ne fait JAMAIS la tronche ! et pour moi, c'est vraiment très très important. Je suis tombée de nombreuses fois sur des copains qui faisaient la gueule pour un oui ou pour un non et c'était une très grande source d'angoisses et de culpabilité pour moi. Je me suis retrouvée souvent dans des schémas toxiques où je marchais constamment sur des oeufs, où je devais me censurer et même parfois cacher ce que je faisais (alors qu'il n'y avait objectivement aucune raison de le faire), où je me pliais en quatre pour satisfaire leurs besoins, mais même en prenant toutes ces précautions ils trouvaient le moyen de m'en vouloir et de me le faire payer, parfois durant plusieurs jours... et je ne veux plus jamais revivre ça. Et pour le coup, mon copain est super tranquille à ce niveau. Il ne m'a jamais fait la tête ne serait-ce que 5 minutes alors que je ne suis pas toujours facile à vivre de mon côté. Et de manière générale, il est d'humeur super égale, ce qui est vachement agréable au quotidien je trouve.
- sexuellement, je me sens en sécurité avec lui (un peu trop peut-être d'ailleurs, mais ça c'est un autre sujet
). Il aime le sexe mais ce n'est pas une obsession chez lui, je sais que je peux me refuser à lui sans ressentir de culpabilité ou de pression (bien que ce ne soit pas un sujet car je suis peut-être finalement plus demandeuse que lui) et il a très bien intégré la notion de consentement. Alors, je sais que ça devrait être la base dans toute relation, mais je ne me suis jamais sentie aussi tranquille à ce niveau dans mes autres histoires où mes limites ont presqu'à chaque fois été largement dépassées.
- il accepte toutes mes excentricités et on rigole beaucoup ensemble à ce sujet
Ce qui est un peu naze, et je me rends compte en écrivant tout ça, c'est que toutes ces choses que j'apprécie chez lui devraient être la base en fait de n'importe quel couple, et je me désole de n'avoir jamais connu ça avant, car ces sans doute pour ces raisons que je m'accroche à notre histoire qui avait si bien commencé comme une moule à son rocher, car j'ai très peur de ne retrouver cette base dans une prochaine relation.
Mais parlons de ce qui me gêne à présent pour faire le point :
Son activité professionnelle (il est auto entrepreneur) accapare tout son temps ainsi que son énergie physique et mentale.
Il a été très honnête sur le sujet au début de notre relation : bien qu'il cherchait une relation amoureuse sérieuse au moment où on s'est rencontré, son activité restait pour lui sa priorité et il n'avait pas vraiment de la place dans son esprit pour se projeter sur un autre plan que professionnellement. J'ai eu un peu de mal à l'accepter au début, mais il me faisait une telle place dans sa vie que je me suis dit que je pouvais me faire à l'idée étant donné que ça ne ressentait pas tellement au quotidien. Sauf que les mois ont passé, l'effervescence du début a commencé à s'estomper, l'hiver s'est installé et notre quotidien s'est au fil du temps largement dégradé, surtout depuis qu'il a commencé à bosser en agence à mi-temps et qu'il s'est retrouvé avec moins de temps du coup à consacrer à ses projets indépendants. C'est à dire qu'à présent on se retrouve assez tard chez lui pour dîner (vers 21h), on se mate un bout de film ou une série puis on se couche entre 23h et minuit. Et ce quasi tous les soirs. Les weekends ne sont pas très différents car il continue de travailler comme en semaine. La différence est que je peux rester à ses côtés à bouquiner car il travaille essentiellement sur son pc, mais c'est tout. Si je veux faire autre chose de mes weekends, je dois le faire seule ou avec quelqu'un d'autre, et ça me rend bien triste car nous partageons très peu de choses au final. Il accepte bien un resto de temps en temps, mais c'est l'une des seules sorties qu'il veut bien faire. A chaque fois que je lui propose autre chose, il n'a pas l'air très motivé et m'avoue qu'il préférerait travailler, et ça me bloque. Je lui ai expliqué plusieurs fois que c'était important pour moi qu'on passe des moments de qualité ensemble, et il l'entend bien, il m'a même dit que ça le rendait triste pour moi, mais il n'y a aucune initiative de sa part, alors qu'au début de notre relation, on sortait pas mal sans qu'il y ait besoin de négocier, rien que pour se balader, prendre des verres. Il avait même commencé à m'apprendre à danser la bachata, il me jouait parfois du piano, mais tout ça a disparu
maintenant, c'est travail, travail, travail...
Ce qui m'amène au deuxième point noir de notre relation : il est dans sa bulle en permanence et ne s'intéresse pas au monde qui l'entoure, même pas à moi. Il n'est pas du tout curieux de savoir ce que je fais, ce que j'aime lire, regarder. Il ne me pose pas de questions sur mon passé, ni comment je vois ma vie à l'avenir. II n'est pas non plus curieux de rencontrer mon entourage, ou même d'en apprendre un peu plus sur eux le temps d'une discussion. Il accepte mon véganisme, mon féminisme, mais il n'y est pas du tout sensible et ne s'y intéresse pas du tout non plus. Il n'est jamais venu chez moi et n'a de toute évidence pas l'air d'y voir un quelconque intérêt, alors qu'au contraire moi je trouve ça hyper révélateur de découvrir le lieu d'habitation de quelqu'un. Bon on ne choisit pas toujours au mieux l'endroit où l'on habite, mais la façon dont l'endroit est décoré, entretenu (sans jugement aucun) peut nous apprendre un tas de choses sur la personne qui y vit selon moi. Je précise au cas où, mais je me plains de son comportement parce que je fais tout son contraire : je m'intéresse beaucoup à son travail (je l'ai énormément aidé car il se trouve que c'est en partie mon domaine tandis que lui s'est récemment reconverti, d'ailleurs à ce sujet c'est un peu border car il a beaucoup profité de mon aide gratuitement, et même si je l'ai fait de bon coeur car c'est dans ma nature, en vrai ça se discute), je le soutiens, je lui pose plein de questions sur sa vie en générale. Bref, j'essaie d'apprendre à le connaître et de m'investir, ce qui me parait normal dans un couple. Et ce déséquilibre flagrant devient de plus en plus insupportable à mes yeux.
Ensuite, il ne me fait pas beaucoup de compliments (il me dit surtout que je suis belle. Je ne dis pas que ça ne me fait pas plaisir, mais c'est un peu réducteur à force !), du coup je me demande au final ce qui lui plait vraiment chez moi, ou s'il me connait vraiment en fait. Il ne me dit pas beaucoup ce qu'il ressent non plus. Il m'a dit lors d'une mini dispute qu'il avait des sentiments pour moi il y a un moment, mais je ne sais pas du tout si ça a évolué depuis ? Ce n'est pas comme si j'avais beaucoup de petites attentions de sa part pour me prouver qu'il tient à moi. Heureusement qu'il m'écrit dans la journée de temps en temps pour me demander si ça va, autrement je n'aurais vraiment pas l'impression d'être dans son esprit !
Un autre truc qui me dérange, mais c'est un peu de ma faute, c'est que je me coltine au final pas mal de charge mentale alors que nous ne vivons même pas vraiment ensemble : j'ai pris bêtement l'initiative d'effectuer la plupart des tâches ménagères pour gagner du temps sur celui que nous passons ensemble et ça ne me semble au final pas très juste !
Bref, il y a d'autres détails qui me gênent mais je n'ai pas envie non plus de tout étaler, je dirais que l'essentiel est là.
Résultat, je me sens plus comme une copine de compagnie, un doudou, que comme une personne qu'il apprécie à part entière. Et même s'il m'apporte beaucoup de douceur au quotidien, je ne me sens pas du tout épanouie et aimée dans cette relation dans laquelle je me sens mise de côté, et en même temps je suis tiraillée car j'ai peur de vivre de nouveau une rupture douloureuse alors que je sortais à peine d'un chagrin d'amour vraiment éprouvant.
Et en même temps, pendant toute cette période durant laquelle j'essayais de m'en relever, j'ai beaucoup réfléchi aux relations amoureuses et à la place qu'elles devaient prendre dans ma vie, et je me demande si je n'en demande pas trop. Peut-être que je devrais me concentrer sur moi, vivre ma vie, mes projets, prendre ce qu'il veut bien me donner et m'en contenter ? Je commence de toute façon à croire qu'aucun homme sur cette terre ne sera en mesure de vraiment me combler un jour parce que je suis bien trop exigeante en amour.
Bref, je suis perdue !
Quand j'ai dit à ma meilleure amie que je songeais à quitter mon copain, elle m'a conseillée d'attendre un peu car l'hiver s'annonçait une nouvelle fois compliqué à cause du covid et qu'elle ne souhaitait pas que je le repasse seule et triste comme l'année dernière. Je trouve ce raisonnement égoïste mais d'un autre côté je me dis qu'elle n'a peut-être pas tort et que de toute façon ça ne changerait rien pour mon copain que je le quitte maintenant ou dans trois mois étant donné qu'il ne me prend pas du tout en compte dans ses projets.
Vite vite vite que j'ai mon diplôme !
J'ai trouvé ça incroyable qu'à travers ces quelques phrases, tu aies pu déceler ma "dépendance" à lui. J'y travaille et ça s'est atténué avec le temps, mais disons qu'on a eu une histoire assez particulière qui, je pense, a favorisé dès le départ cette position que j'ai par rapport à lui. Et c'est vrai que j'ai eu de nombreuses fois l'impression de me perdre.
