Veille permanente psychophobie

Lullabye

Ambassadrice de Ville
25 Novembre 2013
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@Lullabye Je suis plutôt d'accord avec toi sur le côté médical/scientifique du diagnostic psy (même si je n'ai pas fait d'études de psycho moi-même et que je ne suis pas (encore) suivie), mais ça m'interroge un peu de parler de psychophobie envers les psys ? Si j'ai bien compris de base c'est un concept qui désigne les discriminations que subissent les personnes atteintes d'un trouble psy et le fait que la société est très mal adaptée à leurs besoins spécifiques. Le mépris que peuvent subir les professionnels de la santé psy me semble ne pas relever du tout des mêmes mécanisme (et je ne pense pas qu'il s'agisse d'une oppression). Dans tous les cas le terme ne me semble pas adapté pour désigner deux choses aussi distinctes.

(ou alors je suis à côté de la plaque et tu ne l'employais pas dans ce sens là :sweatdrop: )

Je le pense plus comme un terme englobant, qui vise tout le domaine psy, donc une stigmatisation à la fois de la psychologie au sens large, et à la fois des personnes ayant un trouble.
Parce que je l'ai lu quelque part notamment, je sais plus si c'était ici ou non :hesite:. Et que ça me parait aussi logique en fait, parce que même si les professionnels peuvent être en soient psychophobes, en soit ce sont les troubles et la psychologie au sens large qui s'en prennent plein la figure.
 
22 Mars 2013
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@Lullabye Je vois ce que tu veux dire, mais je continue à penser que c'est peut-être pas super pertinent de tout mettre sur le même plan. Je vois "psychophobie" plus comme une discrimination, et je ne vois pas bien comment "la psychologie" en tant que discipline peut être discriminée. Pour moi c'est plus un terme visant à parler de ce que subissent les personnes atteintes de troubles psys, vu que ce sont tout de même elles qui en souffrent en premier lieu. C'est un terme renvoyant au vécu de personnes subissant une oppression.

En tout cas je ne crois pas que la difficulté qu'il y a à vivre avec un trouble soit à mettre sur le même plan qu'une dévalorisation de la discipline "psychologie". Il y a sans doute des liens entre les deux, mais les praticiens ne souffrent pas de difficultés supplémentaires dans leur vie quotidienne. Ce sont avant tout les personnes souffrant de troubles qui s'en prennent plein la figure et pour qui la vie peut devenir très compliquée parce que la société refuse de les prendre en compte.

Après je suis d'accord que le fait que la dévalorisation des troubles est souvent emprunte de psychophobie, comme le fameux "tu pourrais faire un effort, tu n'es pas vraiment malade, ça n'existe pas, ect." Mais je pense que dans ce cas, ce qui est psychophobe c'est plus le fait que cela nie le vécu/la souffrance des personnes atteintes et leurs besoins.
 
25 Juin 2014
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Je le pense plus comme un terme englobant, qui vise tout le domaine psy, donc une stigmatisation à la fois de la psychologie au sens large, et à la fois des personnes ayant un trouble.
Parce que je l'ai lu quelque part notamment, je sais plus si c'était ici ou non :hesite:. Et que ça me parait aussi logique en fait, parce que même si les professionnels peuvent être en soient psychophobes, en soit ce sont les troubles et la psychologie au sens large qui s'en prennent plein la figure.
C'est intéressant.
J'avoue que je ne pensais pas que la stigmatisation de la psy* était la même que la stigmatisation des malades. Je les pensais liées ("les psys c'est pour les tarés!") mais différentes. :hesite:
Si tu as un article ou une vidéo qui explique tout ceci un peu mieux je suis partante :ninja:

Dans un autre registre, je me suis faite une remarque. En comparant les ressources autour des troubles mentaux sur internet j'ai cru remarquer que le Québec avait beaucoup plus de sites/vidéos explicatives/aides/campagnes à propos des maladies mentales que la France. J'ai vu des vidéos de psy expliquant des maladies mentales et la psychophobie (dans les films notamment) de manière facilement abordable sur YT, mais quasiment toutes venaient d'une institution québécoise. J'ai l'impression que la France a un gros retard par rapport au Québec dans ce domaine. Avez-vous remarqué la même chose? :ninja:
 

Lullabye

Ambassadrice de Ville
25 Novembre 2013
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C'est intéressant.
J'avoue que je ne pensais pas que la stigmatisation de la psy* était la même que la stigmatisation des malades. Je les pensais liées ("les psys c'est pour les tarés!") mais différentes. :hesite:

Bah elles sont liées pour moi.

@Lullabye Je vois ce que tu veux dire, mais je continue à penser que c'est peut-être pas super pertinent de tout mettre sur le même plan. Je vois "psychophobie" plus comme une discrimination, et je ne vois pas bien comment "la psychologie" en tant que discipline peut être discriminée. Pour moi c'est plus un terme visant à parler de ce que subissent les personnes atteintes de troubles psys, vu que ce sont tout de même elles qui en souffrent en premier lieu. C'est un terme renvoyant au vécu de personnes subissant une oppression.

En fait, pour moi c'est lié car la finalité c'est la même, une discrimination des personnes atteintes de troubles, une non-reconnaissance des maladies, une minimisation de la souffrance.

C'est ce que démontre le post de @Suze Araignée en fait. En dénigrant totalement la psychopathologie et le rôle des psychologues, au final elle dénigre la réalité de milliers de personnes qui sont touchées par ces troubles.
Dire qu'un psy selon son "lien avec le patient", peut lui diagnostiquer un PTSD / une dépression / un trouble borderline / une schizophrénie, c'est complètement minimiser la réalité de ces différents troubles. C'est à dire d'une part nier leur existence propre et leur particularité, et en second nier que des personnes ont ces troubles et ont des difficultés, des souffrances, qui sont différentes selon les troubles.

Vous voyez ce que je veux dire ? Si tu ne reconnais pas l'importance des psy*, de leur travail, et de la psychologie*, si tu bafoue tout ça, ça veut dire que tu bafoues l'existence des troubles psychologiques et des personnes qui en souffrent.
C'est un ensemble finalement. Stigmatiser les personnes malades, ça signifie aussi que tu stigmatises le domaine psy*, et inversement.

D'ailleurs @Suze Araignée le fait très bien, vu qu'elle fait les deux en fait. Grossièrement elle crache sur différents diagnostiques, les assimile aux uns aux autres. Et elle balance des lieux communs, faux et psychophobes aussi, du genre "si je une grosse crise, je suis hystérique", "si je fais une dépression tous les ans, j'ai un PTSD".
 
22 Mars 2013
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@Lullabye D'accord, je comprends mieux ce que tu veux dire, c'est juste l'idée de classer les psys dans les victimes de psychophobie qui me dérangeait.

(Après je n'ai pas vraiment compris le post de @Suze Araignée de cette façon, pour moi elle n'a pas dit "si je fais une crise je suis hystérique" mais "si mon psy me voit faire une crise il aura plus tendance à me penser hystérique parce qu'il ne voit pas tout et qu'il diagnostique avec ce qu'il voit". Ce qui, selon moi, n'a rien à voir avec le vécu des personnes hystériques, c'est plus une critique des limites du travail de diagnostic. Mais elle saurait sans doute mieux que moi expliquer ce qu'elle a voulu dire. D'ailleurs, à mon avis ce n'est pas pareil en termes de psychophobie de critiquer les psy* sur la base d'un vécu en tant que patient qu'en tant que personne non concernée. Ca peut venir d'un rejet du système qui peut être oppressif plutôt que de psychophobie.)
 
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C'est quand même assez incroyable, alors que je défends la psychanalyse et sa méthode de travail qui implique de se méfier des diagnostics, d'être traitée de "psychophobe envers les psy".

C'est aussi incroyable de voir mes propos déformés à ce point. Mais oui, bien sûr, je crache sur tous les psys, d'ailleurs plus haut je n'ai pas écrit que si les CMP et les hôpitaux ont du mal à fonctionner correctement ce n'est pas que de la faute des psy et qu'ils/elles font ce qu'ils/elles peuvent avec les moyens qu'on leur donne.

Et si je suis dépressive (entre autres tous les Nouvels Ans c'est parce que j'ai été violée une nuit de Nouvel An, longtemps j'ai eu cette scène qui défilait devant mes yeux sans arrêt du 15 décembre au 1 janvier, mais non c'est pas un PTSD et je mélange tout.

Au sujet des hallucinations, laissons parler les psychiatres (et oh, tiens, ils disent la même chose que moi : ce n'est pas un signe de maladie psy) :
Je pourrais citer aussi Winnicott dont la lecture m'a fait mille fois plus de bien que toutes les "classifications actuelles" DSMiques du monde, mais bon c'est un psycha-caca.

(Merci quand même à Kiem qui a su comprendre ce que j'écrivais au lieu de déformer mes propos pour m'en mettre plein la gueule.)

C'est bien beau de critiquer la psychophobie et de déformer les propos des autres pour les traiter de psychophobes, c'est encore mieux de faire attention à la façon dont on s'adresse aux gens, particulièrement lorsqu'ils sont fragiles. Il me semble que jusque là j'ai donné mon avis sans être virulente et pourtant moi, je ne fais pas d'études pour devenir psy. Avant d'apprendre par cœur les classifications du DSM, il me semble que la première chose que devrait apprendre tout-e futur-e psy, c'est l'écoute, la bienveillance et l'empathie. Et c'est pas gagné.

Et c'est justement pour leur écoute, leur bienveillance et leur empathie (et non pour leur capacité à ranger les gens dans des cases) que je ne me permettrais pas de dénigrer les psys, d'autant plus que c'est un psy (le mien) qui m'a aidée et continue à m'aider.

Quant à minimiser les souffrances des patient-e-s, ce n'est ni ce que j'ai fait, ni ce que je fais.Je ne nie pas les symptômes, je nie le fait que selon les symptômes les gens sont rangeables dans des cases. Et pour étayer mon propos, je ne nie même pas les diagnostics, je sais que la schizophrénie ou la névrose obsessionnelle (je sais, aujourd'hui on dit TOC) existent. Mais que la schizophrénie existe ne concordera jamais avec le fait qu'une personne puisse entrer exactement dans la case "schizophrénie", y rester ad vitae eternam, et n'être rien de plus que cette case. Désolée mais les humain-e-s seront toujours plus complexes que les listes de symptômes du DSM (qui n'est pas plus objectif que n'importe quelle autre classification, au passage).

Je m'en vais sous des cieux moins psychophobes, parler avec des psy* plus ouvert-e-s d'esprit.
 
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Réactions : Madame Ball Z et Tubbs

Lullabye

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C'est aussi incroyable de voir mes propos déformés à ce point.

Bah vas-y, explique moi en quoi j'ai "déformé tes propos à ce point" :). Je t'ai cité tel quel, j'ai repris exactement ce que tu as dit. Et pour moi, tout ce que tu disais c'était erroné, et toute ta simplification comportait de la psychophobie. Mon post était très détaillé du pourquoi du comment je trouvais ton post psychophobe.
Donc si tu n'es pas d'accord avec cela, soit, mais argumente, explique. Parce que la finalité c'est que ton post là, ne change en rien le contenu de ton premier post. Tout ce que tu fais là, c'est me dire que je ne suis pas bienveillante grossomodo.

Pour en revenir aux hallucinations, comme le psychiatre le dit très bien, et comme je l'ai dit en fait, les hallucinations sont pathologiques quand elles sont fréquentes, mais oui, sinon ça peut arriver chez n'importe qui à un moment donné, il explique bien que c'est pas pathologique dans la population non clinique lorsqu'il s'agit d'une expérience hallucinatoire. "Ces expériences sont fréquentes dans un certain nombre de troubles psy ou pathologies organiques, mais on va aussi pouvoir l'observer en population générale. En population générale, 5% des gens peuvent à un moment ou un autre de leur vie faire une expérience hallucinatoire."
Oui, on peut tous un jour y être sujet, si c'est chronique, il faut se poser des questions, ça veut dire qu'il y a un trouble quelque part (que ce soit psy ou plus simplement neurologique).
Donc en fait, bah je suis tout simplement d'accord avec le monsieur quoi, parce qu'il dit la même chose que moi, sauf qu'il l'explique mieux, c'est certain. Puis il parlait des enfants/ados, mais je parlais juste des adultes personnellement parce que je sais que c'est différent mais j'ai jamais étudié ça plus que ça :hesite:.

Voilà, donc après, moi je juge toujours que les propos que tu tenais dans ton premier post sont psychophobes. Et comme t'as finalement pas argumenté pour me rééexpliquer mieux ce que tu voulais dire. Parce qu'au final, je suppose que c'est ça hein, que ton discours était "mal formulé" et qu'au fond t'es pas psychophobe. Mais en soit, de but en blanc, ton post tel quel, il contient de la psychophobie.

Et la psychanalyse en soit n'implique pas de se méfier des diagnostiques :hesite:. Ça me parait pas cohérent de dire ça, sachant que le postulat névrose / psychose / état-limite vient de la psychanalyse, que la notion d'hystérie c'est psychanalytique aussi à la base (coucou Freud). Je sais que c'est un courant d'être contre les diagnostiques, que ça touche des psychanalystes, mais pas qu'eux d'ailleurs. Il y a un courant d'anti-psychiatrisation, ça y est lié non :hesite:? Mais bon, c'est pas vraiment toute la psychanalyse qui est contre les diagnostiques.

Après, un diagnostique c'est juste ce que ça doit être (super ma phrase :cretin:). Je pense que tout dépend de l'angle abordé. Je veux dire que je considère pas les diagnostiques comme des cases en soit, avec ce côté très enfermant, et ce côté complètement rigide. D'une part parce qu'une personne ne se réduit pas à son diagnostique, de la même façon qu'une personne ne se réduit pas à son métier par exemple. Et deuxièmement, parce que beaucoup de diagnostiques sont temporaires, éphémères, ou peuvent changer. Il y a évidemment des pathologies qui implique que le diagnostique soit là, très probablement, pour toujours, il s'agit notamment de la schizophrénie (car jusqu'à présent, et de ce que j'en ai appris, ce n'est pas une maladie dont on peut guérir, on apprend plutôt à vivre avec, à la stabiliser), et les troubles de la personnalité (et c'est la même chose, ça se stabilise).
Et troisièmement, même si ça reste une "case", qui se base sur un ensemble de critères, la pathologie va s'exprimer très différemment d'une personne à une autre. Elle va interagir avec la personnalité du sujet, son environnement etc. Le diagnostique finalement, c'est qu'un ensemble commun par rapport aux autres personnes qui ont la même pathologie, mais à côté de ça il y a tout un aspect propre à la personne.
Et je finirais juste sur le fait qu'un diagnostique, c'est surtout un outil. Un outil de compréhension, pour mieux aider la personne à aller mieux. C'est pour ça que je comprends que ce ne soit pas forcément utile pour tous les psy* / tous les patients, et que certains psy* ne posent pas de diagnostiques.
Après, oui, c'est évident que certains psy* (sûrement beaucoup), ont une vision complètement rigide du diagnostique et que pour eux c'est essentiel de l'utiliser, de mettre les gens dans des cases.

Puis la question c'est surtout la représentation du reste du monde sur ça. Finalement, ce qui pose problème est-ce que c'est vraiment qu'on pose à une personne un diagnostique ? Ou plutôt la façon dont les autres vont la percevoir avec ce diagnostique ? C'est aussi beaucoup les autres qui une fois qu'ils vont savoir que ce diagnostique existe, vont réduire la personne à ça, vont la percevoir différemment, peut être même la juger ou la rejeter. Le fondement du problème, selon moi, ça reste la psychophobie de la société, le regard du monde sur les maladies, les troubles mentaux.
 
22 Mars 2013
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Même si je suis plutôt du côté de la majorité en ce qui concerne les diagnostics (mais je dois pas être hyper objective vu que je rêve d'en avoir un pour moi même), je trouve quand même l'accusation de psychophobie envers @Suze Araignée un peu exagérée. Elle n'a remis en cause la souffrance de personne ni le rôle des disciplines psy*, elle a juste émis un avis sur un seul aspect du travail de thérapie qu'elle trouve surfait, ou en tout cas pas indispensable. C'est une discussion sur le fonctionnement des thérapies et sur le vécu de chacun, pas une remise en cause globale de l'existance des troubles psys.

C'est d'autant plus flagrant selon moi que @Suze Araignée a elle même une partie des troubles dont elle parle. Ca me semble délicat de l'accuser de nier la souffrance ou l'existance de ces troubles. Ce n'est pas la même chose de critiquer les psy* en tant que patient qui trouve certaines méhodes plus efficaces que d'autres et de critiquer la psycho en tant que personne extérieure qui ne voit pas l'importance que ça a.

Les luttes contre les oppressions passent souvent en premier par l'écoute de la parole des concernés, et je pense que c'est le cas ici aussi.
 
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Et elle balance des lieux communs, faux et psychophobes aussi, du genre "si je une grosse crise, je suis hystérique", "si je fais une dépression tous les ans, j'ai un PTSD".
Déformation de mes propos. Je ne me suis pas auto-diagnostiquée "hystérique parce que grosse crise" (je n'ai d'ailleurs pas parlé de "grosses crises" mais des crises que je fais, moi, et qui ont tout de la "grande crise à la Charcot") ni "souffrant d'un PTSD parce que dépressive tous les ans", j'ai simplement expliqué que si je faisais une de mes crises hystériformes devant un psy X, il avait plus de chances de me diagnostiquer une névrose hystérique, alors que si un psy Y me posait un diagnostic (oui diagnostic quand c'est un nom ça s'écrit "ic", désolée mais ça me trouble de le voir mal orthographié sans arrêt, c'est mon côté grammar addict) au moment de la fin d'année et que le courant passait suffisamment pour que j'arrive à lui dire le pourquoi de mon état à cette période (au passage il m'a fallu presque deux ans avant de l'avouer à mon psy), le psy Y avait plus de chances de me diagnostiquer un PTSD qu'un-e psy qui me verrait en été ou à qui je ne ferais pas assez confiance pour lui raconter ce qui m'est arrivé.


moi-même a dit :
En plus les hallucinations ne sont pas un signe de maladie mentale
OK, là j'admets que je me suis mal exprimée (au temps pour moi, mais en ce moment je ne suis pas non plus au mieux de ma forme), j'aurais du écrire "ne sont pas forcément un signe de maladie mentale". Ça peut être non pathologique, ou d'une pathologie non mentale (apparemment on est d'accord, et pourtant la première chose que tu as répondu à ce sujet c'est "Je vois pas vraiment comment un symptôme aussi fort que des hallucinations ne sont pas un signe de maladie mentale.").

La phrase de Winnicott qui m'aide à tenir le coup, c'est :
Winnicott a dit :
Les hallucinations sont des phénomènes oniriques ayant pénétré dans la vie éveillée et le fait d'halluciner n'est pas plus une maladie en soit que ne l'est le fait correspondant, à savoir quand les données diurnes franchissent une barrière et pénètrent dans le sommeil pour venir participer à la formation des rêves.

Lullabye a dit :
Tu ne peux pas diagnostiquer un trouble sur la base d'un seul et unique critère, d'un seul et unique symptôme.
Je n'ai jamais dit ça, j'ai dit que selon ce que je montrerai de mes symptômes selon la relation patient-e/psy, et donc selon le transfert, la relation de confiance, mais aussi le vécu du/de la psy, ce-tte psy aura tendance à diagnostiquer plutôt une maladie psy ou plutôt une autre. J'ai par exemple pris l'exemple des psy de genre masculin qui diagnostiquent plus de TDAH chez les enfants que les psy de genre féminin, parce que même en se basant sur les critères du DSM, en psy il y a toujours une part de subjectivité. Ça c'est pour le côté du/de la psy. Côté patient-e, selon le feeling et donc le lien psy/patient-e, le transfert tout ça, un-e patient-e X ne montrera pas la même part de sa personnalité et de ses symptômes. Parce que c'est plus intime et aussi plus complexe qu'une grippe ou un eczéma. Si mon psy je ne lui dis jamais que je déréalise ou que j'ai des hallucinations, il ne le devinera sans doute jamais. Et si je ne lui dis pas que j'ai subi un grave traumatisme une nuit de Réveillon, il va pas le voir dans saboule de cristal et le PTSD, ben il passera à côté.


Lullabye a dit :
C'est assez n'importe quoi de penser qu'un psy peut diagnostiquer une schizophrénie, qu'un autre diagnostiquera un PTSD, une bipolarité etc. etc.
Bon, alors les dizaines et les dizaines de personnes que je connais, que ce soit sur Internet ou IRL, qui se sont vues diagnostiquer des maladies psy différentes selon les psy et les périodes de leur vie, j'ai dû les rêver. Ou alors toutes ces personnes sont tombées sur de pur-e-s incompétent-e-s, mais alors ça fait un paquet de psy incompétent-e-s...

Lullabye a dit :
à quel point tu dévalorises les psy* et la psychopathologie, qui est je le rappelle une science.
Sur cette phrase j'ai envie de dire trois choses. La première, c'est que considérer quelque chose comme sérieux et important parce qu'étant une science est un reflet de notre société scientiste, qui dévalorise tout ce qui n'est pas science et tout ce qui n'entre pas dans les critères de la science telle qu'elle pense au jour d'aujourd'hui. Personnellement j'accorde autant de valeur à la spiritualité, la philosophie ou la communication inter-espèces qu'à la biologie par exemple. Mais c'est un avis personnel.
La deuxième chose, c'est que mon psy, qui outre son diplôme en psychiatrie, a aussi deux Diplômes Universitaires en psychopathologie, et pourtant il pense la même chose que moi au sujet des diagnostics, des petites cases et de la complexité des humain-e-s qui seront toujours plus complexe que les cases diagnostiques.
La troisième, qui rejoint la deuxième, c'est que la psychopathologie c'est un peu plus complexe que de faire défiler des listes de symptômes, et d'y coller une pathologie si on a un nombre suffisant de symptômes (ce que je ne décrie pas non plus, ça a aussi ses utilités). C'est prendre aussi en compte le vécu de la personne, sa vie psychique interne, sa culture, et aussi le transfert et ce qu'il en ressort. Forcément ça implique de faire un peu plus travailler son intellect, mais c'est tellement plus fin (et plus passionnant, aussi).

(Et encore merci Kiem.)
 
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*sort du débat*

Psychologie ordinaire, bonjour! Sur vdm:
http://m.viedemerde.fr/travail/8660601?comments=1
Entre la VDM qui en elle-même pue (c'est quoi cette façon de critiquer les gens sur leur style vestimentaire, et de considérer que s'habiller de façon originale c'est être fou/folle ?) et les commentaires, on est effectivement en plein dans la psychophobie décomplexée.

Ça me rappelle une vidéo que j'avais vue sur le net, une émission de télé sur la psychiatrie, et un auditeur appelait pour dire un truc genre "j'ai croisé un type qui marchait pieds nus dans la rue, alors qu'il pleuvait, et je me suis dit que c'était dingue qu'on laisse des malades psy sans soins et en liberté comme ça". Et le psychiatre qui était invité, au lieu de lui répondre que marcher pieds nus, même dans la rue et sous la pluie, ce n'est pas un symptôme de psychose, allait dans son sens. La barefooteuse (marcheuse pieds nus, et oui, même dans la rue sous la pluie) que je suis étais pas franchement ravie...
 
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:nerd:Superbe cette VDM... Et puis tous ces commentaires caricaturaux :facepalm:
Enfin, il y en avait une autre du genre faite par un interne en psychiatrie. On est mal barré.e si même ceux qui sont sensés nous aider nous confondent avec Fight Club...:rolleyes:

Petite psychophobie ordinaire sinon... Vue deux trois fois... L'infirmier.e, éducateur/trucs psy ou l'étudiant.e en psy qui t'explique que "non non", il ne peut pas être psychophobe puisqu'il connaît très bien ce sujet. Rhâ! Les malades sont mieux placé.e.s que toi pour savoir si tes propos ou ton comportement les blessent. Alors remballe ta science et ÉCOUTE!! :mur:
(Je précise que je ne te vises absolument pas @Lullabye :shifty:)

Autre point, mais là il s'agit plutôt d'éviter la psychophobie. Depuis que je suis malade je n'ai rien fait de ma vie... Mon bac remonte à bientôt deux ans, je me suis inscrite en fac mais n'aie jamais pu continuer. D'après ma psychiatre, je devais pouvoir reprendre les études l'an prochain (elle dit que je progresse super bien en ce moment :gnih:). Mais je ne sais pas comment "justifier" ces deux ans de creux. Si je n'explique rien j'ai peur de passer pour une mauvaise élève mais si je dis que c'est à cause de ma maladie j'ai peur de tomber sur des gens pas ouverts du tout.
J'avoue que ça me stresse un peu cette reprise d'étude. :red:
 

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