Hello, pour appuyer un peu sur ce qui se dit plus haut...
Je vois une psychiatre une fois par mois depuis quelques temps, pour un suivi de long court (elle fait aussi les thérapies), ça me coûte très cher parce que les dépassements d'honoraires sont élevés et que l'ALD ne les prend pas en charge. Le souci, c'est que c'est avec cette personne que je me sens en confiance, que je n'ai pas eu le courage et la force d'ecumer tous les psychiatre de la ville pour vérifier qu'iels ne sont pas transphobes et que je pourrais parler librement.
Récemment j'ai fait une rechute dépressive assez grave, je pleure énormément, ai beaucoup de mal à dormir et dois dépenser une énergie folle à juste m'occuper de moi (ne serait ce que manger régulièrement, garder mon appartement à peu près propre...) et ne pas péter les plombs et m'autoagresser.
Cette situation à fait ressortir des traumas grave qui ont eu lieu dans mon enfance et impliquent beaucoup de negligence et de mise en danger de la part de mes parents, des agressions sexuelles et du harcèlement scolaire sur plusieurs années. Autant vous dire que je suis dans un état très instable et très critique.
Dans ces conditions en me renseignant un peu j'ai decouvert que malgré le fait que les traumas sont à l'origine d'une grande partie des troubles psychiatriques la plupart des médecins et même des psychiatres ne sont pas formés à la psychotraumatologie. Bon.
Du coup j'apprends dans le même temps qu' il y a quelques années ont été ouverts des centres de référence en psychotraumatologie, donc pour les gens victimes d'événements violents, d'attentat, de viol, de harcèlement, de maltraitance etc. C'est pluridisciplinaire, c'est public, ça devrait être bien.
Il y a un numéro ''d'accueil et d'orientation'', c'est le seul moyen de contacter ces services, ce que je trouve déjà difficile en soi car pour moi le téléphone est quelque chose de très compliqué, de très angoissant. J' aurai vraiment apprécié de pouvoir avoir un premier contact ne serait ce qu'à un guichet, quitte à attendre, ou au moins par mail pour pouvoir m'expliquer plus calmement.
Au téléphone j'ai un peu paniqué parce que la personne m'a juste dit ''bonjour'' et que je ne savais pas ce que je devais faire. Expliquer mon histoire ? Mes symptômes ? Demander un rdv ? J'ai donc dit que je ne savais pas trop quelles informations on attendait de moi. On m'a répondu que ''la prochaine fois il faudra vous y prendre aborder les choses autrement et mieux préparer votre entretien''. C'était dit avec douceur mais ça m'a quand même fait du mal. Je suis en souffrance, c'est censé être une plate-forme d'accueil pour les gens qui ont vécu des choses très difficile, avec beaucoup de difficulté à parler d'autant plus quand les événements remontent à plusieurs années. Je suis pas médecin moi, c'est leur travail de rassurer les gens et de les guider.
Au final iel m'a juste refilé l'adresse de l'unité psychiatrique de l'hôpital le plus proche de chez moi.
J'ai fini par appeler le CMP, la personne avec qui j'ai parlé était très gentille et m'a dit que c'était probable qu'on me réoriente quand même vers ces services spécialisés, qu'elle pourrait les contacter à ma place si besoin mais qu'elle était quand même d'accord pour qu'on se voit avant.
J'sais bien que je suis trop sensible et que je pleure et stresse pour rien. Je comprend le manque de moyen, la fatigue, la variante humaine qui fait que des fois on a pas envie, mais merde quoi, je travaille dans le commerce, pas dans le soin, et pourtant j'ai l'impression de faire preuve de plus d'empathie et de patience que la moitié des médecins a qui j'ai eu affaire dans ma vie.
C'est vraiment particulier de se retrouver au fond du trou et de devoir trouver des informations complètement dispersées et lacunaires, des numéros non attribués ou impossibles à joindre, des gens qui se débarrassent de vous, des délais irréalistes (quand on fait des crises suicidaires régulières, on a pas trop le loisir d'attendre ne serait ce que deux semaines, aller aux urgences psychiatrique EST flippant et déstabilisant) alors que bordel, des fois, juste prendre cinq minutes et un peu de patience ça change tout pour la suite.
J'suis du genre à remettre à dans deux ans si on me parle mal parce que ben, ça me terrifie en fait, faut pas faire ce coup là à des gens fragiles.