Transgresser les règles du naturel ne nous apporte pas franchement que du positif. La sélection naturelle a eu des millénaires pour mettre en place un système viable permettant la vie sur terre; la science n'existe que depuis une seconde à l'échelle de la vie sur Terre. Donc on peut joyeusement se planter en croyant améliorer nos conditions de vie (insérez ici le scandale sanitaire de votre choix, c'est pas les exemples qui manquent); d'où l'existence du principe de précaution inscrit dans la constitution française (à savoir: tant qu'on n'a pas la preuve que ceci n'est pas nocif, partons du principe que c'est nocif).denderah;4141055 a dit :Justement, je considère que nous avons dépassé depuis longtemps le concept d'être humain naturel.
Nous sommes des êtres de culture, qui vont au delà de leurs limites biologiques et environnementales depuis déjà des milliers de générations. C'est notre particularité, ce qui fait que l'être humain se différencie tant des autres animaux. Nous transformons et transgressons les "règles du naturel" continuellement...
A mon sens, c'est donc relativement hypocrite de se rattacher encore au "naturellement".
Comme l'a très bien dit @morganegirly, l'argument "c'est/c'est pas naturel" n'a rien à faire dans un débat sur ce qui relève de la culture, comme le mariage. Mais la transmission de la vie relève purement de la nature, même chez l'homme, qui reste et restera toujours à la base un animal, et par conséquent je considère qu'on doit regarder avec une extrême méfiance ce qui n'est pas naturel, donc pas testé et approuvé sur des milliers de générations. "Méfiance" ne veut évidemment pas dire que ça doit être interdit sans se poser de questions, mais plutôt que ça ne doit pas être autorisé tant qu'on ne s'est pas posé toutes les questions nécessaires autant au niveau de la sureté que de l'éthique.
Or la question de savoir si on doit autoriser les hommes à être enceints n'a pas franchement l'air de se poser en l'état actuel des connaissances (je choisis volontairement de ne parler que des hommes et de laisser de côté les transsexuels parce que je connais pas assez le sujet). Ils ont pas d'utérus où le foetus pourrait se développer; personne jusque là n'a l'air d'avoir découvert comment leur en greffer un (si les femmes nées sans utérus ne peuvent pas recourir à la greffe, je vois pas pourquoi les hommes pourraient), donc ils ne tombent pas enceints, point. On peut ressentir ça comme une injustice si on veut. On peut aussi ressentir comme une injustice que les oiseaux puissent voler et pas nous. Mais il n'y a personne à accuser de cet état des choses; personne n'a choisi arbitrairement de nous l'imposer; et je pense qu'il faut parfois accepter dans la vie qu'on est "que" des humains soumis, encore aujourd'hui, à certaines lois naturelles, qu'elles nous plaisent ou non.
Je précise, comme j'a l'impression d'un peu ressembler au cliché fantasmé de l'écolo extrêmiste qui veut retourner à l'âge de pierre, que sinon, l'idée que des couples veuillent recourir à la procréation médicalement assistée ne me pose aucun problème vu qu'ils font ce qu'ils veulent de leur corps, et que je n'envisage pas un monde sans contraceptifs au nom de la nature humaine qui tend à la reproduction. Même que je suis à jour de tous mes vaccins pas naturels. Je suis juste prudente; et j'espère être toujours capable de faire preuve de philosophie dans ma vie face aux aléas que la nature m'imposera sans l'ombre d'un doute.
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