@Ghost wind
Je parle depuis ma toute petite expérience, je n'ai pas beaucoup réfléchi sur le sujet, en tout cas beaucoup moins que des grandes penseur.ses végéta*ien.ne.s, donc ce que je vais dire n'engage que moi et j'en assume le caractère mouvant
Tout dépend, je dirais, de la façon dont on définit le spécisme. D'après ce que j'ai compris, c'est le fait de penser que les animaux sont au service de l'espèce humaine, qui serait radicalement différente et supérieure, et à laquelle les autres espèces auraient été "données". Je suis tout à fait OK avec cette définition. Par contre pour moi cela ne signifie que toutes les espèces seraient les "mêmes", chacune ayant besoin d'être reconnues dans sa singularité (d'ailleurs c'est peut-être précisément cela, les respecter). Donc je ne sépare pas radicalement humain / animaux (spécisme), mais je vais reconnaître ponctuellement des différences entre humain.es / chat.tes / autres. Un être humain a une représentation de lui-même, et un chat a une autre perception de ce qu'il vit (sentience ?). La représentation que l'être humain a de lui-même n'est pas supérieure à celle que le chat a, mais cela ne veut pas qu'elle s'exprime forcément de la même manière. Il y aurait des sentiences protéiformes, en quelque sorte.
Du coup, par exemple, pour la question du consentement, je pense qu'un chat ne va pas être traumatisé qu'on pénètre son intimité, du moment que cela est fait avec tous les égards qui lui sont dus et dans son plus grand intérêt (et il y a des moyens de le faire, quand on prend le temps : avec délicatesse, en utilisant les outils appropriés (embout souple (ça me choque de voir des gens ne pas en utiliser !)), en prenant le temps de calmer le chat et de détourner son attention (par exemple en provoquant un réflexe de détente en massant la peau du cou)). En même temps c'est compliqué, car nous ne pouvons pas connaître l'intériorité du chat. Là j'ai pris l'exemple du chat que je connais, mais pour d'autres espèces cela exige sans doute d'autres moyens ; ce que je dis pour le chat n'est pas valable pour tous les autres animaux (les assimiler relèverait du spécisme, d'ailleurs). Par contre, je pense que si tu prends un être humain qui ne veut pas qu'on lui fasse un examen médical, et que tu appliques toutes les précautions nécessaires, il sera quand même traumatisé (par exemple les femmes sur lesquelles on fait on TV pendant une anesthésie générale > les médecins disent que ce n'est pas grave au motif qu'elles ne sentiraient rien et ne s'en apercevraient même pas, mais c'est très grave, au contraire, car on ne les a pas informées, elles n'ont pas pu donner leur consentement). Mais dans le cas d'un chat, ceci poserait-il problème ? (si c'est dans l'intérêt du chat)
Bref c'est un peu délicat pour moi, je récuse le spécisme, cependant ceci ne revient pas pour moi à assimiler entièrement les humain.e.s et toutes les autres espèces animales confondues, mais bien à essayer de prendre en compte les infinies variations et différences de la nature dans l'expression de la sentience.
J'ai conscience que c'est un peu un raisonnement bâtard, mais c'est celui que j'ai bricolé pour l'instant pour essayer de faire le moins de mal autour de moi. Il évoluera sans doute (peut-être grâce à vous d'ailleurs !).
PS : je viens seulement de trouver les mots, mais le cas d'un enfant végé forcé de manger de la viande ne peut pas trop être comparé au cas d'un enfant omni forcé de manger végé, car :
- l'alimentation végé ne lui impose rien : elle enlève juste un aliment. Il n'y a pas invasion du corps de l'enfant avec un aliment refusé pour des raisons éthiques. En gros il ne subit pas de violence (invasive), il est juste "privé" d'un élément. Même si on considère cette privation comme une violence, il s'agit d'une violence radicalement différente de la violence invasive.
- d'autre part, la société dans laquelle nous vivons est omnivore. Donc un enfant omni forcé de manger végé va être soutenu par la société (médecins, juges... --> tout le monde ira dans son sens) tandis qu'un enfant végé forcé de manger omni va être rabaissé et méprisé (--> tout le monde ira contre lui, il se retrouvera donc seul contre tous.)
Bref, tout ça pour dire que dans le cas, la domination des enfants porte beaucoup plus à préjudice que dans l'autre cas, non ?
Bonne nuit, je vais au lit !