Depardieu est-il "assez minable"?

[Vekahere]

On ne les finance pas ; on les démantèle un à un pour laisser le privé prendre le relais et rendre l’argent aux contribuables.

Avec l’arrêt des aides d’État, les journaux qui doivent crever crèveront ; ceux qui auront le soutien des lecteurs survivront et se développeront. La concurrence donnera la presse qu’ils auront librement choisie.


Comme si cela n’allait pas de soi ! Oui Les hommes sont assez grands pour savoir qui ils soutiennent et avec quel montant. L'argent des lecteurs n'appartient pas aux fonctionnaires du ministère de la Culture.

Merci pour tes réponses.
Je réponds juste vite fait à ça, surtout la 3e partie : sur ce point-là je ne parlais pas que des journaux, mais de "tout" (en fait je pensais en particulier à la recherche universitaire). Je sais pas si je suis cynique ou pessimiste, mais le problème de cette stratégie, c'est quand même la course au rendement (qui investirait dans quelque chose qui ne rapporte rien ou qui ne lui semble pas utile ? On trouve rarement des mécènes généreux pour des recherches de niches (ou plutôt, pointue) - sans aller jusqu'à citer des sections en sc.humaines (trololol), même les sciences dures peuvent être en galère de financements même s'il y a des tas d'application-. C'est peut-être un peu horrible à penser, mais je me demande comment ça se passerait, vraiment. Culturellement, tout ça, vers quoi les gens donneraient, est-ce qu'ils donneraient vraiment ?
La privatisation totale, ça a l'avantage de faire fonctionner la concurrence. On fait quoi quand la concurrence se gène pas pour s'entendre et uniformiser les prix ? (e.g la téléphonie mobile jusqu'à il y a peu avec l'arrivée de Free).

Aussi, j'imagine qu'au niveau de l'éducation et santé tu prônes aussi la privatisation totale ? Est-ce que du coup, les établissements privés pourront pas se détacher du "droit de regard" de l’État sous couvert qu'ils n'ont aucun financement, sont indépendants etc. ? A priori c'est défendable, tant que ce qu'ils font est légal (comme dans une entreprise quoi). Mais ça me turlupine, 'fin je pense que ça peut soulever un problème au niveau de l'égalité d'accès etc. (Bon, vous étouffez pas, je sais que c'est déjà pas top top).

Sinon, question pratique : c'est les particuliers qui choisiraient ce qu'ils veulent "soutenir" financièrement mais aussi des entreprises ? Par exemple, Apple pourrait ouvrir des écoles en France -ou en financer- ? (C'est là qu'intervient l'aspect rendement qui peut être moche je pense).

En fait, je pensais bien que tu me répondrais ça dans la globalité, mais j'ai du mal à me figurer comment on peut démontrer (j'irai pas jusqu'à dire mathématiquement, mais presque) que ça marcherait. Je ne suis pas du tout dans cette idéologie là (plutôt l'extrème inverse a priori en fait *) mais je vais essayer de chercher des livres des gens que tu cites, ça peut être intéressant.

*Enfin, à prendre avec des pincettes...

(Désolée pour le pavé un peu vomi-brouillon, j'essaierai de reformuler ça un peu plus proprement plus tard peut-être)

 

[Minerve.]

Hole, merci pour ta réponse.

 

[Miawou]

Cela si on ne prend pas en compte le fait que son discours est très à côté de la plaque s'agissant de discuter de la pertinence du système d'imposition français, si j'étais méchante je dirais même que cette manie des saltimbanques gavés de subventions ( de nos impôts quoi, tout comme Libé qui ne survit que sous perfusion au passage si ma mémoire est bonne) d'imaginer qu'on a quelque chose à faire de leur avis dans le débat public est parfois surprenante.

En tant que fille de "saltimbanques gavés de subventions" et future "saltimbanque gavée de subvention" je te remercie du qualificatif on ne peut plus méprisant. Heureusement pour nous, feignants d'artistes qui ne faisons que vous sucer la moelle, tout le monde n'a pas la même vision de l'art et la culture.

Hole : merci pour les excuses. Par contre rien à voir, mais quand je lis ta description du monde idéal, j'ai l'impression que voir un monde où c'est la loi du plus fort. La loi du chacun pour soi. Et à titre personnel, c'est absolument tout le contraire de ce que je veux pour la société.
Couper les subventions des artistes par exemple, c'est la mort du théâtre.
Couper le budget de France télé, c'est Endemol sur toutes les chaînes.
Quant à l'éducation? J'y pense même pas.
Sachant qu'on vit en collectivité, j'ai du mal à voir comment on peut ignorer et faire un grand bras d'honneur à cette collectivité. Le seul impôt qui trouve grâce à tes yeux? La TVA, c'est à dire selon moi l'impôt le plus injuste de tous, puisqu'on paye tous le même, qu'on soit au RSA ou millionnaire.

Bref on a des visions trop radicalement opposées de la société.

 

[Hole]

@vekahere

On fait quoi quand la concurrence se gène pas pour s'entendre et uniformiser les prix ? (e.g la téléphonie mobile jusqu'à il y a peu avec l'arrivée de Free).

On ne fait rien. Des entreprises ont le droit de s’entendre et d’uniformiser les prix. Les monopoles sont d’abord le fait des réglementations gouvernementales (propriété intellectuelle, protectionnisme, licences) qui empêchent l’apparition des concurrents. On pourrait en parler plus longuement mais, lors d’une discussion sur les monopoles, j’ai coutume de dire : commençons par le plus gros, commençons par l’État.

Est-ce que du coup, les établissements privés pourront pas se détacher du "droit de regard" de l’État sous couvert qu'ils n'ont aucun financement, sont indépendants etc. ?

Et en profiter pour faire l’apologie du négationnisme et pratiquer une discrimination raciale ? Tout à fait. Charbonnier est maître chez soi. Tant que le contrat de départ est respecté, je n’ai rien à redire sur la façon dont les propriétaires s’organisent, bien que je boycotterai ce genre d’institutions. :sick2:

Par exemple, Apple pourrait ouvrir des écoles en France -ou en financer- ?

Oui. Une part non négligeable du budget de l’université étrangère dans laquelle j’étudie provient de financements privés - des entreprises, et beaucoup d’ex-étudiants. Des labos sont presque exclusivement payés par des industries (Ne pas citer).

Mais j'ai du mal à me figurer comment on peut démontrer (j'irai pas jusqu'à dire mathématiquement, mais presque) que ça marcherait.

Nous discutons de sujets procédant davantage des sciences sociales que des modélisations mathématiques. Il y a des fins et des moyens plus ou moins appropriés pour les atteindre. A toi de les définir et de fixer tes priorités.

@Miawou

J'ai l'impression que voir un monde où c'est la loi du plus fort. La loi du chacun pour soi.

Tes deux propositions sont antithétiques. Je me permets de te renvoyer à ceci et ceci.

Couper les subventions des artistes par exemple, c'est la mort du théâtre.

Deux hypothèses :
- Tu n’en sais rien. L’État pille ses citoyens puis s’étonne de voir la solidarité privée disparaître, justifiant davantage de pillage et ainsi de suite jusqu’au désastre. Tu ignores où affluerait l’argent si on le rendait.
- Tu dis juste. Et alors ? 90% des théâtres périclitent dans un juste retour des choses. Les politiciens et les fonctionnaires n’imposent plus leur vision de la culture avec l’argent des autres. Les fonds vont là où ils doivent aller, c’est-à-dire là où les gens le souhaitent.

Couper le budget de France télé, c'est Endemol sur toutes les chaînes.

Deux hypothèses encore :
- Tu prends les gens pour des imbéciles oubliant qu’il y une demande de culture. Je n’ai pas regardé la tv française depuis des lustres, j’ignore si elle existe encore, mais je me souviens d'une bonne chaîne appelée "Histoire" ou "L'Histoire" appartenant à TF1. En Libéralie, à la place des dix-huit chaînes TNT, tu auras celles que tu as payées. Idem pour la radio. Radio Courtoisie (d'extrême droite) vit sans publicités et sans subventions ; abstraction faite du racisme des animateurs, ils produisent d'excellentes émissions sur l'histoire de France et la littérature (de 2 ou 3 heures parfois), parlent un français à tomber d'admiration et diffusent des musiques sublimes.
- Tu dis juste. Et alors ? C’est leur choix puisque leur argent. Ca ne te regarde pas.

La TVA, c'est à dire selon moi l'impôt le plus injuste de tous, puisqu'on paye tous le même, qu'on soit au RSA ou millionnaire.

C’est bien pour cette raison qu’il est juste. Et je suis gentille, j’aurais pu soutenir la capitation.


Je vais être occupée toute la soirée, je ne serai pas pas là avant demain aprem. Si l'on dérive trop vers le HS, je peux m'arrêter ou répondre en MP.

 

[Hole]

@Zvezda

La recherche académique est quand même financée par le gouvernement fédéral de manière assez importante alors qu'il y a d'autres possibilités.

Tout à fait. Numéro un mondial en dépenses par étudiant et en pourcentage du PIB consacré à l'enseignement supérieur. 60% du budget R&D des institutions académiques provient du financement fédéral. Néanmoins si l’on regarde l’ensemble de la recherche, elle est d’abord accomplie par le secteur privé dans des proportions similaires.
Je m’explique. Je ne voulais pas dire que la recherche était aujourd’hui privée, mais que la mécanique économique fonctionne, que les capacités de financement existent et que l’absence de participation supplémentaire du privé vient essentiellement de l’effet d’éviction.

L'idée c'est de parvenir à les remplacer par encore plus de financements privés ? Ou simplement de laisser les champs de recherche peut-être moins intéressants en termes d'investissement privé disparaître ?

Sans doute les deux. Il faut bien comprendre que la grande idée est qu’il n’y a pas d’idée
Paradoxalement, je ne veux pas construire une société particulière, ou du moins, si je souhaite une démarche de déconstruction active de son mode de fonctionnement actuel, c’est pour mieux la laisser se développer librement ensuite. Je le disais récemment à @Epidaure : ma carte électorale n’est pas un mandat sur la vie des autres.

Ce que tu penses des recherches financées en partie par l'Etat mais qui vont servir à l'Etat (je pense notamment au domaine militaire) ?

Petite précision, si la Défense reçoit la moitié des financements en R&D - oui, oui, la moitié - en revanche, les transferts aux universités dans ce domaine sont beaucoup plus faibles. Je n’ai plus le chiffre en tête, mais ça doit tourner autour des 10-20%.

Sinon, pour répondre de façon un peu moins doctrinale, sur le plan technique, ce sont des sujets passionnants à creuser (autonomiser un drone, concevoir un mini sous-marin, créer un algorithme de chiffrement révolutionnaire) avec des applications formidables (sauvetage des sinistrés, exploration des profondeurs, protection des données)…
Mais... j'ai juste quelques doutes sur les intentions véritables des officiels qui distribuent les crédits. Que le grand cric me croque si tout cela ne mène pas à des dépenses supplémentaires pour des objectifs hautement contestables.

Pas citer.