@Trémazane ma réflexion dépasse le propos de ton post mais je ne comprends pas bien comment est compris ici (idem dans le topic sur le nutella) le terme "classiste"
Parler des classes populaires ne fait pas (forcément) d'une parole une parole classiste.
Énoncer des faits et des tendances, comme par exemple:
- le fait que des jeunes Bac+5 soient en moyenne plus sensibilisés au féminisme que ceux du même âge sans diplôme
- doit pas y avoir des masses de CSP+ un jeudi matin à l'ouverture d'Intermarchés situés dans des régions sinistrés niveau chômage pour du Nutella à moins 70%
... bah en quoi c'est classiste en fait?
Bien sûr il faut faire attention à
comment le dire mais j'ai parfois l'impression, que dans des mouvances intersectionnelles, on se retrouve plus à nier des réalités parce que ça dérange notre mode de pensée (simpliste) opprimés = gentils / oppresseurs = méchants.
Avec bien sûr la figure du fameux "homme blanc cis hétéro" dont a bien parlé
@Mozart Hella il y a quelques pages.
Or pour moi plutôt que de nier des réalités sociologiques (ce qui aide pas à la crédibilité et donc à faire adhérer à son discours) il me semble plus productif de les expliquer (sans excuser, poke Manuel Valls).
Je ferais un parallèle avec un sujet hautement sensible qui est celui des profils des harceleurs de rue... pour moi plutôt que de nier certaines réalités (les mecs qui tiennent le mur H24 sont rarement en haut de l'échelle sociale) c'est mieux de remettre en contexte (économique, sociologique, etc), sans non plus généraliser / essentialiser et d'inscrire cela dans une perspective plus large (harcèlement dans les transports, harcèlement au boulot, etc, où les profils des harceleurs ne sont pas les mêmes puisque autres contextes économiques, sociaux), voire beaucoup plus large (vision de la femme comme à disposition de l'homme de manière plus générale).
Pour lutter contre les discriminations c'est plus "coûteux" en temps / investissement psychologique voire émotionnel que de tordre la réalité (ou fourrer certains sujets "sensibles" sous le tapis) mais ça me semble est une bien meilleure voie à suivre (ah et ça évite de donner raison aux gens du FN qui adoooorent répêter que les "bobo-gauchistes" vivent dans un déni de réalité).
Pour revenir à ce que tu dis
@Trémazane , pour commencer je trouve que pas mal de concepts féministes ne sont pas forcément (bien) vulgarisés, sans compter le vocabulaire parfois (souvent) inaccessible.
Aussi, certains combats antisexistes sont peu ancrées dans les réalités de certaines personnes: pour reprendre l'exemple de la galanterie, j'ai beau trouver cette attitude sexiste je comprends pourquoi certaines le voient sous un angle positif. Notamment dans des milieux où les femmes sont beaucoup plus précarisés au niveau économique que les hommes: ça n'aide pas à sortir du schéma "c'est l'homme paye pour la femme".
Sinon sans parler d'études ou de milieu social, dans une relation de domination j'ai l'impression que la galanterie peut être autant vu comme une protection (on protège lafâme-cet-être-faible et c'est sexiste oui, ça implique beaucoup de désavantages mais ça a aussi des avantages concrets dans certaines situations d'insécurité) que comme un moyen de tirer des (maigres) avantages d'une société sexiste. Quand tu vis dans un monde profondemment inégalitaire (à tes dépends) c'est pas spécialement illogique d'essayer de faire avec et d'en tirer ce que tu peux en tirer, et donc de ne pas comprendre pourquoi certaines veulent la din de la galanterie (et je pense aussi à tout ce qui a trait à la "vénalité des femmes", qui si c'est une énorme généralisation à connotation très péjorative, peut à mon avis se comprendre sous l'angle de stratégie d'accomodement avec un système patriarcale).