En fait j'ai l'impression que la discussion "est-ce qu'il faut prendre le risque de mettre au monde un enfant tellement malheureux qu'il regrettera d'être là" ne peut que tourner en rond et être un dialogue de sourd
Je suis d'accord, on en est quand même à des considérations idéologiques qui touchent à ce qu'il y a de plus intime dans chacun.e d'entre nous : la valeur intrinsèque (ou pas) de la vie et de l'existence humaine c'est quand même pas quelque chose qui peut être appuyé par des arguments factuels, contrairement à des propos du type "un enfant ça pollue" ou "les CF sont désavantagés par rapport aux parents dans la distribution des congés au sein de l'entreprise" Il y a rien de démontrable dans un sens ou dans l'autre.
Je rejoins également @didinebdx quant à la difficulté de statuer sur le désir ou non d'exister d'un être qui n'a pas encore été conçu. L'état de non-vie, c'est le rien, donc ça me semble délicat de raisonner par rapport au rien, qui est un concept que l'esprit humain ne peut pas appréhender (c'est une des raisons qui font que la pensée de la mort nous cause tellement d'angoisse). Je comprends l'argument : "dans le doute, autant m'abstenir". Mais le fait que ce soit égoïste ou pas... ba on peut pas être égoïste par rapport à quelque chose qui n'existe pas. @Olduvaï, tu dis "prendre une liberté par rapport à la vie de quelqu'un qui n'est pas soi", mais cette vie, ce "quelqu'un qui n'est pas soi" ne l'aurait pas eue autrement que par la volonté de celui qui l'a fait naître, donc on peut pas envisager sa vie dans l'absolu, comme une existence qui se serait générée spontanément. Du fait de la manière dont notre système biologique fonctionne, le vivant est toujours le résultat de l'opération d'une volonté qui lui est extérieure. Donc remettre en question le vivant, c'est remettre en question absolument tout (vraiment, le tout au sens large), ce qui est donc une perspective radicalement nihiliste. Après il y a peut-être des gens pour qui cette idée est agréable ou même concevable, je veux bien le croire, mais quand on en est à ce niveau-là de la réflexion, tout le monde va pas pouvoir suivre quoi
Et de toute façon, donner la vie, c'est donner la souffrance et la mort... mais c'est aussi donner le bonheur et la joie. Si on n'est pas né, on ne ressent ni peine ni douleur... ni rien en fait.
Dernière édition :