@Lady Stardust
Du coup, tu dis que, comme je ne prends pas en compte les éléments de contexte pour comprendre un mot ou une expression, alors parfois j’interprète ? ( si j’ai bien compris).
Si c’est ça, alors je ne sais pas si je suis d’accord avec toi. Mais en tous les cas c’est exactement là que réside la difficulté pour certaines personnes (et je pense que beaucoup se trouvent plus en difficulté que moi). Malgré des éléments qui peuvent indiquer qu’il faut comprendre le terme au sens figuré, la personne s’en tient quand même au sens littéral.
Est-ce qu’on peut dire qu’iels interprètent ? Je dirais plutôt le contraire. Iels n’interprètent pas alors qu’il le faudrait.
J'avoue que je ne vois pas comment on ne peut pas être d'accord avec moi vu que ce dont je parle, c'est le fonctionnement normal de la langue : la polysémie, le fait qu'un mot change de sens ou de nuance de sens selon le contexte, le reste du texte et/ou le paratexte, ainsi que l'existence de différentes fonctions du langage.
Ça fait d'ailleurs plusieurs pages qu'on parle d'un des exemples les plus saillants de ça : le "ça va" dans des salutations n'est pas employé pour demander à la personne si elle va bien, ou mal, elle fait partie d'un acte de langage (saluer), qui a une fonction phatique
(petit résumé ici des fonctions du langage).
La langue ce n'est pas "que" les sens littéraux des mots, comme les sens d'un mot ne sont pas "que" liés à son étymologie, c'est un tout qui forme le sens.
Après oui on pourrait dire que "interpréter" est le fonctionnement normal de d'accès au sens de la langue si va par là.
Y a des nouveaux mots et nouvelles expressions qui me sortent par les yeux. Par exemple, "En mode", "J'étais en mode....". Et cette expression m'énerve parce que ça laisse penser que nous ne sommes plus des humains, mais des robots qui ont des "modes de fonctionnement".
Par exemple: "J'étais en mode énervée", mais pourquoi tu dis pas "J'étais énervée" ??
Ca, c'est une interprétation de ce que veulent dire les gens par une vision ultra-litéral du terme.
Or comme dit précédemment, c'est pas parce qu'il existe un sens littéral que c'est dans ce sens uniquement que les gens communiquent.
C'est comme quand tu dis :
C'est comme les gens qui disent "C'est ma seconde vie" euh… c'est toujours la même c'est juste que t'as fait des changements.
Tu penses sincèrement que les gens qui disent ça ne savent pas qu'ils n'ont qu'une vie?
Entre ça et tes "??" de
"Par exemple: "J'étais en mode énervée", mais pourquoi tu dis pas "J'étais énervée" ??" ça me donne un peu l'impression que tu prends ces gens en question pour des idiots qui ne comprennent pas ce qu'ils disent

Tu dirais pareil à quelqu'un qui dit
"il pleure dans mon coeur" (métaphore) ou bien il n'y a que les gens lambda qui sont un peu teubés à utiliser du langage imagé?* (langage imagé qui je le rappelle, fait partie du fonctionnement normal de la langue, les expressions idiomatiques par exemple, c'est aussi du français, et je pourrais dire ça pour beaucoup d'autres langues, si ce n'est toutes).
Je ne sais pas mais... la langue est vivante? riche de sa polysémie? pleine de possibilités de métaphores et autres figures de style? Les gens aiment jouer avec les mots, suivre les modes (pour s'intégrer... ou au contraire se démarquer et ne pas se faire comprendre par tous, aka l'histoire des argots et du verlan), prennent des tics de langage, conscients ou non (quand j'étais étudiante j'ai dit "c'est gavé bien" pendant 3 ans, qu'est-ce qu'on pourrait dire comme interprétation à base du sens littéral dessus?

), bref, ils l'utilisent et pas seulement un français fonctionnel (appauvri?).
* du coup ça m'interroge, quel est, pour les madz qui ne comprennent que le sens littéral, votre rapport à l'art où il y a du langage dedans? (littérature, poésie, mais aussi pas mal de chansons, le cinéma, etc). Gène, énervement aussi ? Ou juste du désintérêt? (vous êtes pas obligé de répondre mais du coup ça me turlupine

)