nightmares;4748579 a dit :
Je sais pas trop si ça sa place la mais peux importe j'ai le coeur lourd..
Cher papy,
Voila un mois que tu nous a quittés.
Je suis désolée de pas avoir eu la force et le courage de te dire un dernier adieu, d'être la seule de la famille qui n'a pas assister a ton enterrement.
C'est pas parce que je voulais pas non , j'aurais voulu te dire "Adieu" mais je n'aurai su trouver les mots pour te faire honneur.
Je te cache pas que ça était dur et ça l'est encore.
Quand j'était petite, j'aimais pas aller te voir , pas parce que je t'aimais pas ,non, juste parce que ta maison me faisais peur et même encore aujourd'hui ( Je me rappelle quand mon frère et mon oncle se moquais de moi et tu les gronder) mais aussi parce que tu était un chasseur et pécheur j'aimais vraiment pas ton gibier et ton poisson.
Tu sera toujours mon papy cascadeur , ta kangoo n'était pas un 4x4 et les pauvres poissons dans le coffre n'apprécier guère
J'oublierai jamais aussi que tu nous a appris a pécher , R. continuera d'honorer ta mémoire en péchant pour toi.
Tu entendra jamais ses mots , ni lira jamais ceci mais sache que je pense très fort a toi
Je t'aime , tu nous manque a tous.
Ta petite fille qui pleure de ta disparition.
C'est tellement beau ce que tu as écris.
Moi j'ai pas eu la chance de connaître mes papys.
Courage
J'ai besoin de venir me confier ce soir, j'ai passé une sale journée.
Hier, j'ai appris que mon père refusait de répondre aux appels et aux messages de mon frère. Deux des personnes que j'aime le plus au monde sont en train de faire n'importe quoi parce qu'ils n'osent pas dire ce qu'ils ressentent, et ça me fait chier.
Aujourd'hui, j'ai regardé un reportage sur Arte, qui m'a bouleversée. Ca parlait des peuples chasseurs de baleines à l'extrème Nord-Est de la Russie. Ces natifs deviennent alcooliques, leurs enfants n'apprennent plus la langue de leurs ancêtres, les parents font des tentatives de suicide, et les Russes trouvent tout à fait normal de leur dire comment ils doivent vivre.
Ca m'a foutu un cafard monstre.
Je suis fatiguée de faire partie de la civilisation occidentale. Je suis fatiguée de vivre dans un monde de compétition, de puissance, de violence, d'enrichissement matériel. On est tous là à courir vers le ravin, les mains sur les yeux. J'ai honte de faire partie d'un peuple qui détruit la différence, qui détruit le rapport à la nature, qui détruit la gentillesse et le silence.
Je crois que je suis en train de saturer, mais un truc bien. J'ai envie de partir de chez ma mère, que je contemple avec un mélange de pitié, de haine et de stupeur. Je me demande comment elle fait pour se regarder dans la glace avec tout le mal qu'elle a fait. J'ai envie de voyager, d'aller où le vent me portera, mais c'est impossible. J'ai un chat et un chien (mes petits coeurs
), et il n'est pas question que je les donne à quelqu'un.
Je suis tellement lasse. Pendant la majeure partie de ma vie, j'ai appris à survivre plutôt qu'à vivre, j'ai appris à assumer plutôt qu'à rigoler. Dans ma tête j'ai l'impression d'avoir 40 piges. Je sais pas ce que c'est d'être jeune. Je me sens tellement lasse. Tout ce que je connais, ce sont les responsabilités. Si d'un côté mon rêve est de devenir thérapeute assisté par le cheval, de l'autre je freine des quatres fers à l'idée de trouver un CDI, prendre un appart, etc...J'ai trop connu les responsabilités. Grandir et prendre mon envol me fait peur, parce que ce serait replonger le nez dans les responsabilités.
En restant chez ma mère, j'ai la sensation que ma vie n'avance pas.
La seule chose que j'ai envie de faire, c'est de prendre des chaussures, un sac à dos et de me barrer loin, tellement loin, sans téléphone, sans personne.
A l'intérieur de moi j'ai l'impression d'être complètement desséchée, comme une fleur qui manque d'eau. J'ai l'impression de manquer d'air. La danse me manque, les chevaux me manquent, rire me manque.
J'ai peu d'amies, toutes dans un parcours de vie qui ne me parle pas.
Je ne trouve personne à qui confier ce que je ressens tout au fond, vraiment tout au fond, pas même à ma thérapeute qui s'obstine à faire le disque rayé. Pourtant je sens bien que tout au fond de moi quelque chose appelle à l'aide, je ne suis pourtant pas dingue.
Je me sens seule. La plus petite responsabilité me pèse à un point inimaginable, même promener mon chien me coûte une énergie énorme.
Je sais pas quoi faire. Est-ce que je suis dingue, est-ce que je vais bien ? Quel chemin dois-je emprunter ? Dois-je rester patiente ou prendre les choses en main ?
Je me sens lasse, tellement lasse.